Depuis le 1er janvier, le Danemark assure pour six mois la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne pour la septième fois depuis son entrée dans l’UE en 1973. Concrètement, c’est au Danemark de présider les conseils européens des ministres et de préparer, organiser et mener les réunions.
Il aura surtout la lourde tâche de renégocier un nouveau pacte pour tenter de régler la crise de la dette et de la monnaie unique dans un contexte politique et économique très difficile.
Le Danemark est un pays non membre de la zone euro, plus que jamais opposé à la monnaie unique et qui subit les effets de la crise depuis plusieurs trimestres. Au troisième trimestre, le PIB danois a ainsi reculé de 0,8% et les économistes s’attendent à une nouvelle baisse au quatrième trimestre, synonyme de récession. En raison des « faibles perspectives », le gouvernement danois a revu à la hausse le déficit de l’Etat en 2012 à 5,5% du PIB, soit 100,7 milliards de couronnes (13,5 milliards d’euros), contre les 96 milliards précédemment attendus. Cette révision à la hausse est due à « de plus faibles rentrées fiscales et une augmentation des dépenses liées aux indemnités de chômage et aux allocations sociales », a affirmé le ministre des Finances Bjarne Corydon à l’AFP.
Dans ce contexte, les Danois (tout comme les Suédois) se montrent plus attachés que jamais à leur couronne et rejettent l’euro à une écrasante majorité. Selon de récents sondages 71% des Danois veulent conserver la couronne.
« La crise de la dette européenne a affecté l’avis des Danois sur leur participation à l’euro », a commenté l’économiste en chef à la Danske Bank Steen Bocian, en rappelant qu’en septembre, les Danois étaient 60% à rejeter la monnaie unique européenne.
Contrairement à la Suède qui a rejeté l’euro par référendum en 2003, le Danemark a négocié des exemptions concernant notamment l’adoption de l’euro. La couronne danoise est liée à l’euro par un accord de taux de change pivot l’empêchant de fluctuer de plus de 2,25% autour d’une valeur fixée, et la Banque centrale danoise veille à ce que l’écart de taux avec la zone euro ne soit pas trop défavorable. « Ce système fonctionne très bien », estime M. Bocian, même si « c’est une construction bizarre » qui n’est pas vouée à perdurer sur le long terme.
« Actuellement, c’est peut-être un avantage » de ne pas être dans la zone euro, « mais au début de la crise, en 2008, cela a beaucoup coûté (au Danemark) d’être en dehors », a-t-il souligné toujours à l’AFP.
Malgré tout cela, et confirmant sa réputation de « pays le plus heureux du monde », le quotidien conservateur de Copenhague, le Berlingske reste optimiste et estime dans son éditorial de nouvelle année que la nouvelle année 2012 devrait être bien meilleure :
« Malgré la sombre année 2011, le quotidien conservateur Berlingske entrevoit des perspectives plutôt engageantes pour les douze prochains mois : « C’est justement lorsqu’on croyait avoir surmonté le pire que le sol s’est dérobé sous certains pans de l’économie mondiale, que le chômage a augmenté et que l’édifice de la zone euro dans son ensemble a été remis en question. … La situation aux Etats-Unis n’a pas été plus rose. … A cela se sont ajoutés le massacre totalement insensé en Norvège, la catastrophe naturelle au Japon et des dizaines d’affaires et de scandales politiques fatigants et déprimants. … Si l’on y regarde de plus près, il ne faut pas perdre espoir. L’économie américaine commence à se ressaisir. … En Europe, malgré la crise profonde, se dessine une volonté politique de résoudre les problèmes de la dette et de s’engager mutuellement pour une politique économique plus responsable. »
Avec eurotopics lire ici l’article intégral en danois
Et le site officiel du Danemark président de l’UE http://www.eu2012.dk/