Ca n’a pas traîné ! Vitesse ou précipitation ? L’avenir le dira. Il n’aura fallu que cinq jours au bureau national du parti social-démocrate suédois pour désigner, à l’unanimité, son nouveau président. La sociale-démocratie n’a plus voulu de vide à la tête du parti. Ni d’intérim, ni de leader proposé au prochain congrès… Après la crise de ces dix derniers mois, il fallait vite s’accorder sur un nouveau chef. Le chef de l’opposition. Habemus Papam !
Défiant tous les pronostics, résistant à tous les égos des éléphant(e)s du parti, c’est un ouvrier, président du syndicat métallurgiste IF Metall, la plus importante fédération de la confédération syndicale majoritaire suédoise LO (Landsorganisationen), Stefan Löfven qui a été désigné pour prendre la tête du Parti social-démocrate en remplacement de Håkan Juholt, démissionnaire depuis le 21 janvier.
Stefan Lövfen, 54 ans, soudeur de profession, est le premier ouvrier à occuper ce poste et représente l’espoir de réconcilier une formation qui souffre depuis un an d´une crise de leadership et de la désaffection des électeurs.
Adhérent au syndicat LO et membre du parti depuis 30 ans, il a été élu président du syndicat des métallurgistes, il y a une dizaine d’années et n’est rentré au bureau national du SPD qu’en 2006. Mais il n’a jamais siégé au Riksdag, jamais été élu député, ni participé à quelques échelons que ce soit à un gouvernement social-démocrate.
Le quotidien libéral de Stockholm Dagens Nyheter le voit comme « Un social-démocrate de caractère pour la Suède »
: Les sociaux-démocrates suédois ont nommé jeudi le syndicaliste Stefan Löfven à la tête de leur parti. Quatrième président du parti en cinq ans, il aura la tâche de sortir les sociaux-démocrates suédois de la grave crise qu’ils traversent. Löfven succédera au président sortant, Håkan Juholt, qui a démissionné dimanche après dix mois de mandat seulement. Le quotidien libéral Dagens Nyheter y voit l’occasion de consolider le parti d’opposition : « Sa personnalité est un avantage. Il représente ce que Håkan Juholt n’a jamais été. Löfven s’est révélé réfléchi, intelligent, compétent, pragmatique et conciliant. … Mais il a aussi connu des crises et fait preuve de caractère – chose fort importante pour un homme politique. … Avec Löfven, la Suède aura enfin le leader d’opposition dont le pays a besoin. Il était temps. Cela ne profite à personne que les modérés [au pouvoir] aient échangé avec les sociaux-démocrates le rôle de parti constamment au gouvernement. » (27.01.2012) Lire l’intégral de l’article en suédois ici