« Statsminister Olof Palme är död » (le Premier Ministre Olof Palme est mort); « Palme mördad » (Palme tué).
Dans cette nuit polaire du 28 février 1986, les flashs radio alertent, les telex crépitent, -en ce temps-là (!), il n’y a pas encore internet, les téléphones cellulaires ou les chaînes TV pure info de suite sur place-, les dépêches d’agences tombent: le premier ministre suédois a été blessé par balles, mortellement, alors qu’il sortait d’un cinéma et rentrait chez lui sur la plus grande avenue de la capitale, en plein centre de Stockholm. Il était 23h 55.
Un dramatique attentat pour ce royaume qui se semblait à l’abri des secousses de ce monde. Un traumatisme national puisque 26 ans après l’assassin n’a jamais été retrouvé. Et pourtant les pistes locales et internationales n’ont pas manqué. Crime, complot, conspiration… Et chaque année, à l’approche de l’anniversaire de ce drame, de nouvelles théories s’échaffaudent toujours… On dit que c’est à partir de ce jour que la Suède a perdu toutes ses illusions. Et son ambition de changer le monde.
Olof Palme aimait se promener dans les rues de Stockholm, au contact direct des gens qui l’avaient élu Premier ministre de la Suède. Ce social-démocrate populaire et non-conformiste n’aimait pas les règles protocolaires attachées à sa haute fonction, tout comme il détestait le clivage est-ouest imposé par la guerre froide : trublion de la scène politique internationale, aussi critique à l’égard de la Maison Blanche que du Kremlin, il était un ardent défenseur du Tiers-Monde. Certes, il s’était fait bien des amis parmi les intellectuels du monde entier, mais sans aucun doute, Olof Palme avait aussi de nombreux ennemis peu enclins à rester immobile face à ses prises de position spectaculaires. Aussi, quand il rentre chez lui à pied, comme d’habitude sans garde du corps, le 28 février 1986, à 23h21 exactement, Palme est abattu en plein centre de Stockholm.
A ce jour, 26 ans après, cet assassinat reste inexpliqué. Le tueur et ses commanditaires sont toujours en liberté. L’enquête policière semble pourtant avoir vérifié toutes les pistes : celles de la CIA, du KGB, du PKK, de plusieurs organisations internationales d’extrême-droite, et bien d’autres encore. Même celle d’un tueur isolé, sans mobile apparent. Ce qui est troublant, c’est que la piste liée à une esquade de la police même, esquade habituellement chargée de la petite criminalité, n’ait donné lieu à aucune investigation approfondie. Et pourtant plusieurs de ces policiers ont été aperçus près du lieu du crime, et les membres de cette unité sont recrutés au sein même de l’extrême-droite suédoise.
Alors qui a tué Olof Palme ? 26 ans après la question est toujours sans réponse et a toutes les chances de le rester jusque la fin des temps. Olof Pame aurait eu 85 ans cette année.
Actuellement à Stockholm au StadsTeatern, une pièce de Lucas Svensson « Olof Palme – en pjäs från Sverige » met en scène la vie d’Olof Palme. Lire ici http://www.presseurop.eu/fr/content/article/1528241-la-crise-de-foi-des-sociaux-democrates
Ici 10 ans après son meurtre, la Suède toujours hantée… http://www.liberation.fr/monde/0101170904-dix-ans-plus-tard-la-suede-demeure-hantee-par-le-fantome-d-olof-palme-l-assassinat-reste-inexplique-et-les-suedois-ne-sont-plus-les-memes
et là 25 ans après http://www.lemonde.fr/europe/article/2011/02/25/le-meurtre-de-l-ancien-premier-ministre-suedois-olof-palme-hante-toujours-la-suede_1485306_3214.html