Le procès Breivik

Mise à jour /FRFIL-20/09/2012:  Les principales dates de l’affaire Breivik ici.  Anders Behring Breivik a été condamné à la peine maximale de 21 ans d’emprisonnement et ce jugement est considéré comme définitif puisque ni l’accusé ni le Parquet ne font appel. Lire ici

Après 43 jours de procès, les procureurs jugent Breivik irresponsable et requièrent l’internement psychiatrique. L’avocat de la défense tout en reconnaissant la cruauté du massacre, plaide pour un comportement extrémiste politique et la moins lourde des peines ! L’accusé lui a demandé son acquittement ! Selon un sondage de la radio norvégienne NRK, 3 norvégiens sur 4 estiment que Breivik est suffisamment sain d’esprit pour être condamné à la prison. Le verdict est attendu le 24 août prochain.

Le procès d’Anders Behring Breivik s’est ouvert ce lundi. Le tueur présumé de l’île d’Utoeya et d’Oslo a plaidé non coupable du massacre de 77 personnes, l’été dernier en Norvège.
« Je reconnais les faits mais pas ma culpabilité au sens pénal… » a-t-il déclaré devant la cour.

La plupart des observateurs en Scandinavie demande que ce procès renforce la démocratie comme le Göteborgs-Posten en Suède :
« Le procès Breivik doit renforcer la démocratie
Ce lundi à Oslo débute le procès d’Anders Behring Breivik, qui a tué l’été dernier en Norvège 77 personnes. Son procès ne doit pas prendre la tournure d’un spectacle mais plutôt renforcer la démocratie, demande le quotidien libéral Göteborgs-Posten : « Il est important que le procès du grand meurtrier Breivik soit mené dignement et ne prenne pas la tournure d’une quelconque forme de spectacle. … Il est important que la démocratie et l’Etat de droit fonctionnent même quand il s’agit du sort du pire ennemi de la démocratie et de l’Etat de droit. Dans ce contexte, une procédure longue et douloureuse est nécessaire. … La démocratie est une chose pour laquelle il faut se battre tous les jours. Une vérité qui doit s’imposer notamment face au cas Breivik. » Lire ici en l’intégralité de l’éditorial en suédois

Et puis un journaliste norvégien conteste le mythe de l’innocence perdue repris par le monde entier. Lire ici avec presseurop.eu: http://www.presseurop.eu/fr/content/article/1801051-le-mythe-norvegien-de-l-innocence-perdue

Le procès doit durer 10 semaines et a pour impératif de se terminer avant la date anniversaire des massacres soit avant le 21 juillet prochain. Breivik risque 21 ans (renouvelable) de prison ou l’enfermement psychiatrique.

 

8 reflexions sur “Le procès Breivik

  1. dd

    Avec Eurotopics une revue de presse européenne sur le sujet:

    Le difficile procès de Breivik
    Anders Behring Breivik, accusé pour meurtres, a plaidé « non coupable » à l’ouverture de son procès lundi à Oslo et évoqué la légitime défense. Il avait tué 77 personnes au total en juillet dernier lors d’un véritable massacre. Pour les commentateurs, l’Etat de droit norvégien doit malgré tout traiter correctement l’accusé, tout en évitant que Breivik ne transforme le tribunal en tribune politique.

    Tages-Anzeiger – Suisse
    La Norvège doit laisser Breivik s’exprimer

    La Norvège doit garantir à Anders Breivik ses droits malgré les actes qu’il a commis et ne doit pas lui interdire de s’exprimer, estime le quotidien libéral Tages-Anzeiger : « Faut-il donner à Breivik cette tribune sur laquelle répandre ses horreurs devant un public international ? Avec pour effet de raviver la douleur des proches des victimes ? Oui, il le faut. Ceci est désagréable au plus haut point et donne le dégoût. Mais le principe selon lequel la puissance et la maturité d’un Etat se révèlent dans sa façon de traiter les plus faibles prévaut ici aussi, et même tout particulièrement. Il est clair que Breivik s’est mis en scène comme maître à penser, juge, vengeur et instrument d’une folle idéologie. Il se voit lui-même comme un monument de force et de violence. Mais il est faible en réalité, maladivement aveuglé et privé de toute humanité. … Un Etat de droit très sensible doit d’autant plus veiller à traiter correctement un tel accusé et lui garantir tous les droits qui lui reviennent. » (17.04.2012)

    Pražský deník – République tchèque
    Traiter correctement les grands meurtriers

    L’Etat de droit démocratique ne montre pas de faiblesse quand il autorise l’audience d’un grand meurtrier présumé, estime le quotidien libéral Pražský deník, après l’ouverture du procès d’Anders Breivik : « Il est en fait totalement absurde que le tribunal doive prouver à qui que ce soit la culpabilité de celui qui a tué 77 personnes, qui l’avoue de surcroît et ne montre aucun repentir. Les Norvégiens se sont forgés leur opinion sur ce monstre humain depuis longtemps. La seule chose qui compte pour eux c’est que Breivik reste sous les verrous. Mais dans un monde civilisé, un procès ordinaire est de mise pour que l’accusé puisse avoir le droit de se défendre. Traiter correctement un bourreau peut faire apparaître les faiblesses du système qui a été attaqué par des individus de l’acabit de Breivik. Mais en réalité, la démocratie doit être suffisamment solide pour élucider une telle cruauté de manière expérimentée et impartiale. » (17.04.2012)

    NRC Handelsblad – Pays-Bas
    Pas de tribune pour Breivik

    Le procès contre le meurtrier présumé Anders Breivik ne doit pas se transformer en tribune pour ses idées, met en garde le quotidien libéral NRC Handelsblad : « Il s’agira avant tout de savoir si Breivik peut se servir du tribunal comme d’une scène politique et médiatique. Il plaide non coupable et ne montre aucune empathie pour ses victimes. Il se présente comme un soldat au front, qui a tué par légitime défense des dizaines de jeunes sociaux-démocrates car ceux-ci auraient entrepris certaines choses en collaboration avec l’Islam. … Le meurtrier va utiliser le procès pour continuer à saper le système juridique, mais désormais avec des mots plutôt que des armes. Breivik peut faire entendre son message sur la guerre contre l’islam ou le multiculturalisme, dans l’espoir de ne pas rester un ‘loup solitaire’ et d’attirer des partisans sur son chemin de croix. Cela va exiger l’impossible de la part des juges, de ses avocats, des survivants, des politiques et des médias de masse en Norvège comme ailleurs. » (16.04.2012)

    The Times – Royaume-Uni
    Ne pas tolérer l’autopromotion de Breivik

    Breivik s’est montré provocateur dans la salle du tribunal, exécutant des gestes guerriers et n’affichant aucun repentir. Il ne faut pas laisser de place à cette autopromotion, met en garde le quotidien conservateur The Times : « Avec des moyens politiques normaux, Breivik n’aurait jamais obtenu une telle attention publique pour ses opinions malfaisantes. Et il ne doit pas non plus l’obtenir grâce à un massacre. Ce serait un affront vis-à-vis des victimes et un risque public si d’autres extrémistes en colère se sentaient encouragés à imposer leurs objectifs avec des moyens semblables. Il y aura en Norvège une intense remise en question pendant ce procès. On défend les valeurs d’une société particulièrement tolérante en les appliquant aussi à Breivik. Mais les obligations à son égard s’arrêtent là. » (16.04.2012)

  2. dd

    Derniers jours et derniers témoins au procés Breivik avec les derniers témoins. On attend le réquisitoire du parquet ce jeudi et les plaidoiries de la Défense vendredi. Le verdit est attendu avant le 21 juillet date du premier anniversaire de la tuerie d’Oslo et d’Utoya

  3. dd

    Politiken – Danemark
    Breivik met la Norvège face à un dilemne
    Lors du procès contre Anders Behring Breivik, le parquet a requis jeudi à Oslo son internement psychiatrique. Le quotidien social libéral Politiken estime que le tribunal et la société norvégienne se trouvent face à un dilemme : « Si le juge suit la demande du parquet, cette situation peut prendre la tournure d’un traumatisme malheureux, car le diagnostic psychologique laisse dans l’ombre de nombreux thèmes importants révélés au grand jour pendant le procès : l’extrême droite, les jeux d’ordinateur exaltant la violence, l’isolation sociale, le rôle de l’homme moderne, les déceptions de l’enfance mais également le rapport entre le comportement de Breivik et les formes de guerre moderne auxquelles aussi bien la Norvège que le Danemark ont participé ces dernières années. Chacun des éléments en soi peut notamment expliquer comment notre société en est arrivée à créer un Breivik. Décharger la société de cette responsabilité suit un principe de droit mais contredit un principe éthique. » (22.06.2012)