D’humeur pensionnée
De plus en plus de retraités en Suède partent à l’étranger pour profiter de leurs pensions. Bon nombre sont des immigrés qui retournent au pays, mais nombreux aussi sont les Suédois qui émigrent. Les chiffres parlent d’eux-mêmes, en dix ans, on est passé de 72 000 à 114 000. Statistiques pour 2011 : 1 658 retraités ont quitté le royaume, 378 Suédois de souche et 1 280 immigrés.
C’est en Finlande que l’on trouve le plus gros bataillon de ceux qui ont droit à une retraite de Suède, viennent ensuite l’Allemagne puis la Norvège et le Danemark. L’Espagne et la Grèce sont en bonne place avec les États-Unis, l’Autriche, l’Italie et la Grande-Bretagne, la France se situant dans le milieu du tableau.
Les immigrants n’ont pas dû bien saisir la notion de paradis sociétal sur Terre à laquelle ils ont largement contribuée ! Les années de bagne devraient compter double ! Pays actuellement privilégié des retraités suédois : le Portugal qui ne taxe pas leur retraite !
D’humeur toquée
Ouf ! L’ordre est rétabli ! Un Français a de nouveau décroché la timbale suprême du Bocuse d’Or. Ça n’était pas arrivé depuis 2007. Le Danemark se classe second de cette 14e édition et le Japon, troisième. Il faut dire qu’un front scandinave a soufflé sur l’épreuve depuis quelques années et a légèrement faussé l’ordre quasi séculaire de la gastronomie.
L’édition 2011 avait été totalement nordique, l’or pour le Danemark, l’argent pour la Suède et le bronze pour la Norvège. En 2009, c’est la Norvège qui baignait dans l’or suivi de la Suède et de la France en bronze. Si la France a été sept fois en or dans ce concours de l’excellence de la bouffe, la Norvège y a été quatre fois !
Pour la Suède, c’est Mathias Dahlgen qui est sacré meilleur marmiton en 1997. Mais ça avait démarré en 1995, lorsque Melker Andersson, qui possède depuis de nombreux restaurants, dont certains étoilés à Stockholm avait réussi la première percée scandinave en endossant l’argent. Depuis, on constate une indigestion de médailles pour la Scandinavie.
Depuis, 1987, début de ce concours mondial de la cuisine, la Norvège s’est donc retrouvée 4 fois en or, 2 fois en argent et 2 fois en bronze ; la Suède, une fois en or et 4 fois en argent et le Danemark, une fois en or, 3 fois en argent et une fois en bronze.
Il ne faudrait pas que cette pléthore de toqués scandinaves ne donne corps au proverbe suédois selon lequel « ju fler kockar, desto sämre soppa », que l’on pourrait traduire par : plus il y a de cuistots, moins la soupe est mangeable !
Maintenant, savoir si tout le savoir-faire de ces « bêtes à concours » va bénéficier à l’ordinaire des Scandinaves est une question que l’on est en droit de se poser ! Bien manger dans les restaurants de ces cordons-bleus est une chose, se nourrir au quotidien chez soi en est une autre. La cuisine suédoise reste par trop alimentaire, trop scholastique, trop scotchée aux recettes, le cœur et l’envie n’y sont pas.
Plus d’hédonisme dans ce domaine ne nuirait pas. Et pourtant, ce ne sont pas les programmes télévisés sur l’art culinaire qui manquent, ni les magazines ou les ouvrages consacrés à la bouffetance ! Là aussi, la théorie ne remplace pas la pratique. Les laboratoires ergonomiques ne se substituent pas, comme ça, aux cuisines familiales.
Devenir une nation gastronomique ne se décrète pas, monsieur le ministre de l’agriculture !
Vous pouvez retrouver pas mal de bonnes et mauvaises humeurs de JPP ici https://www.lefrancofil.com/theme/presse-citron/