Que reste-t-il du projet visionnaire « royaume gastronomique » lancé à grands coups de milliards en 2008 par le ministre suédois de l’agriculture Eskil Erlandssons ? La Suède visait à devenir une référence en matière de production alimentaire et de gastronomie. La recherche systématique du sempiternel modèle dans tous les domaines…
La Cour des comptes suédoise a décidé de s’intéresser au montage financier du projet qui englobait 1 900 initiatives. Il y aurait à boire et à manger dans le menu. Sur les 17 objectifs fixés pour passer de nation inconnue au bataillon du culinaire à nation gastronomique à l’horizon 2020, seuls six intentions pourraient éventuellement remplir les aspirations, les onze autres étant loin, très loin d’atteindre ce qui était convoité ; c’est un cabinet-conseil mandaté par le gouvernement qui vient de le révéler. Résumé du rapport : De gros investissements pour peu ou pas de résultats probants.
Ainsi aux chapitres de l’amélioration de la production de produits alimentaires de qualité et de l’exportation d’iceux, les audits estiment qu’on est aux antipodes du compte. Très éloigné aussi des prévisions sur les retombées du tourisme culinaire pressentit par le projet. Seule la rentabilité de la restauration serait plus ou moins conformes aux objectifs (la baisse de la TVA dans ce secteur y est évidemment pour quelque chose). Cependant, la concentration des restos dans les trois principales villes de Suède, Stockholm, Göteborg et Malmö risque de plomber à terme les effets positifs enregistrés.
Pas simple de s’imposer dans des domaines aussi sensibles que l’agroalimentaire et la cuisine d’autant que la Suède n’a pas réellement de tradition en la matière. Il pousse certes quelques légumes et céréales sous ces latitudes circumpolaires, l’élevage existe, mais les bêtes sont plus souvent à l’intérieur qu’en plein air, il y a du poisson (truites, ombles chevaliers, saumons, brochets, perches, harengs) qu’il faut consommer avec modération (les PCB et l’épandage ont fait d’énormes ravages), le gibier est très peu préparé (élans, rennes), baies, champignons et fruits (myrtilles, airelles, fraises, girolles, bolets, lactaires, pommes, poires) sont en revanche d’excellente qualité.
Tout ça ne fait cependant pas une nation culinaire. Les chefs suédois imposent graduellement leur notoriété, l’habit ne faisant pas pour autant pas le moine. La culture gastronomique ne se décrète pas. Les Suédois aiment manger quand on leur prépare le frichti, mais ne raffolent pas de faire la cuisine. Le raffinement culinaire domestique n’est pas une priorité. Il faut bien manger pour vivre ! Et c’est bien là où le bât blesse… Mal barré pour la nation gastronomique !
D’humeur mirée
Côté taxes et impôts, il n’y a pas à dire, ils sont fortiches ces Suédois ! La redevance radio-télé était jusqu’à présent acquittée par les détenteurs d’un téléviseur (enfin, ceux qui payaient !), rien vraiment d’original. Désormais ceux qui possèdent un smartphone, une tablette numérique ou un PC seront eux aussi soumis à la taxe ! La diffusion des programmes des chaînes publiques sur Internet a permis aux politiques de modifier la loi quasiment en lousdée : payer pour regarder n’était plus qu’une question de temps. C’est fait ! Coût annuel de la redevance en Suède : 250 euros et pour tout le monde pratiquement !
D’humeur pisseuse
Les féministes suédoises ne cesseront jamais de nous surprendre. Dernière revendication en date de certaines au nom de l’égalité des sexes : que les garçons pissent assis et non plus debout pour des raisons sanitaires ! Passez-moi l’expression, mais elle ne se sentent plus pisser ou quoi ?!? Peut-on décemment obliger des petits garçons à s’asseoir pour la petite commission ? C’est vrai que c’est très injuste, ils peuvent diriger le jet de pipi là où bon leur semble. C’est plus acrobatique pour les filles. Et alors ? Déjà que certaines féministes tentent d’imposer le pronom neutre hen en lieu et place du il (han) et elle (hon) – une garderie à Stockholm procède à l’expérimentation de ce vocable neutre – il restait les toilettes où, effectivement, là, l’égalité des sexes peut laisser place au doute. Le biais sanitaire est habile.
Les sanisettes ont remplacé les vespasiennes, il n’y a plus qu’à légiférer et à s’accroupir.
Avec Les Rois de la Suède, la pop sera à la fête ce soir, au complexe Cailliaux, à Houdain.