Qu’ont-ils de commun, ces suédois ?

Le Francofil - numéro 3

Gustave III,  La princesse Christina et Tord Magnusson,  Katarina Frostensson,  P.G. Gyllenhammar,  Cecilia Malmström

Ils ont appris le français ! Et vous, vous parlez français ? Pyttelite !

En 2010, la Suède (et la ville de Pau) fêtera le bicentenaire de l’élection du Béarnais Jean-Baptiste Bernadotte, Maréchal de France, en qualité de prince héritier de son royaume. La Maison Bernadotte règne toujours et attend de célébrer en grande pompe, le 19 juin 2010, le mariage de la princesse héritière Victoria Ingrid Alice Désirée Bernadotte.

C’est paradoxalement à cette date, en 1810, que la culture française, et par-delà, la langue française ont perdu de leur influence dans le royaume suédois.

À cette date on parlait français, on écrivait en français, on invitait des artistes, des écrivains, des architectes, des décorateurs français à la cour de Suède et on érigeait des châteaux (Drottningholm notamment), des théâtres, on créait des institutions (l’Académie suédoise et l’Opéra par exemple) sur le modèle de ce que l’on avait pu admirer à Versailles, Paris…, alors capitale mondiale des arts et des lettres. On inventa un style , le Gustavien copié-collé sur le modèle Louis XVI !

En 1792, le roi Gustav III touché mortellement au cour d’un bal masqué à l’Opéra s’est écrié en français : « Je suis blessé, tirez-moi d’ici et arrêtez-le ! » en montrant son agresseur qui l’avait interpellé d’un moqueur « Bonsoir beau masque ! »

On ne reviendra pas ici sur les raisons historiques, stratégiques, économiques, culturelles, affectives qui ont poussé le royaume à tourner le dos à la France et au français …

Mais on sait aussi qu’il y a des raisons linguistiques, syntaxiques. « C’est une belle langue mais elle est si difficile… », entend-on souvent. C’est le thème de notre présent numéro « Où ? Quand ? Comment ? Pourquoi apprendre le français ? »

Alors bien sûr le français serait la langue de l’aristocratie, de la diplomatie, du luxe, mais aussi de la culture, de la mode, de la gastronomie, du charme, de la « tchatche »…

On sait aussi que pour diverses raisons les Suédois sont obligés de parler des langues étrangères et aiment particulièrement à pratiquer le français : tourisme, achat immobilier, engagement personnel, professionnel, goût de la langue et du mode de vie à la française…

Comme nous le dit Cecilia Malmström, la ministre chargée des affaires européennes, dans un français parfait, « Mais c’est peut être plus que cela, c’est la langue de la culture et de la diversité. La francophonie, c’est important dans le monde où nous vivons ! ».

Nous dédions donc ce numéro de septembre aux 10 000 francophones en Suède, aux 40 000 Scandinaves en France et à près de la moitié de la population suédoise « francophile » (ils vont au moins une fois par an à Paris ou sur la Riviera) et tous ceux et celles * qui s’efforcent à chaque rentrée de prendre de bonnes résolutions ou/et de rafraîchir leurs connaissances en s’inscrivant à des cours pour apprendre/parler le français, « un peu beaucoup, passionnément, à la folie… un tout petit peu ! »

Daniel Dray, Stockholm

* Ils sont en Suède, en Finlande mais aussi au Danemark puisque ce numéro est diffusé pour la première fois au royaume du prince consort Henrik (né Laborde de Montpezat) et nous avons le plaisir de souhaiter la bienvenue à nos nouveaux lecteurs.

2 reflexions sur “Qu’ont-ils de commun, ces suédois ?

  1. patrick bronner

    Alors Jan Guillou a la nationalité française, le sang bien sûr son père, mais ni terre, ni langue, ni culture et il compare les réflexes « franchouilles », fiers et sûrs de soi à ceux de la bonne bourgeoisie d’Östermalm… Carl Bildt en tête ! pourtant lui est germanophone et ne pige pas un mot de franzosich ! Guillou, lui non il n’est pas arrogant… Ce doit sûrement être la seule qualité qu’il a hérité de ses ancêtres et il la doit sûrement à une enfance malheureuse comme le dit son ex-copain de 30 ans Peter Bratt…

  2. Jean-Pierre LEVY

    Si le francais perd de son influence à l´encontre de l´anglais,l´allemand est bien plus perdant en Suède.
    Je suis étonné de savoir que Jan Guillou ne parle pas francais.C´est en étant appelé au conseil de révision en Suède que l´on s´est rendu compte qu´il était Francais.
    Et que dire du roi,de sa fille Victoria et même de Herman Lindqvist qui ont vécu en France.Jamais,je ne les ai entendus parler la langue de Molière.Par contre Sylvia,oui,du fait qu´elle a un frère qui vit en France.