Suède: Mais oui, mais oui, l’école est finie…!

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Oubliez le mariage de Madeleine, la princesse bling-bling avec son banquier US. Pas assez populaire. Il ne veut ni être prince, ni suédois et ils continueront à habiter New-York.

Finies les émeutes dans les quartiers difficiles de Stockholm. La Suède a mis en évidence les limites de son modèle et les difficultés de sa politique d’intégration… Normal, comme un peu partout en Europe ! Non ?

La fête nationale, le 6 juin ? Trop récente et les Suédois ne sont pas assez concernés par leur histoire. Pas de défilés, ni de feux d’artifices, pas de bals dans les rues… Pas de grands concerts, juste une petite fête folklorique en fin de soirée, avec quelques artistes locaux, un discours royal à la volée et on rentre chez soi…

Non l’actu en Suède, c’est la fin de l’école. Mais oui, mais oui ! Ce sont les « Skolavslutningar ». La fin de l’année scolaire oui mais plus encore « Studentfester », la fête des bacheliers, les distributions de prix, les fêtes et cortèges données à l’occasion de la fin du premier cycle d’études des lycéens.
Bref l’obtention du baccalauréat qui est ici la conclusion des trois dernières années de contrôle continu.

Et là, la différence est énorme. L’attente est explosive. La tradition est ancrée. L’ambiance est grandiose dans les rues de tous les comtés de Suède où, pendant quinze jours, les lycéens et lycéennes de dernière année, de toutes les écoles du royaume, sillonnent les villes, juchés sur des camions, des bus, des tracteurs, des grues, des grosses voitures américaines, (à cheval m’a même dit un de mes amis) pour célébrer l’événement qui est aussi attendu par les élèves, que redouté par les professeurs, les parents, les familles… l’environnement scolaire !

Des stations de métro, des bus, accompagnés par leurs parents, les jeunes débarquent, affublés de leurs casquettes aux couleurs de leur école (tricolore pour l’Ecole Française bien sûr), avec leurs sacs plastique débordant de drapeaux, rubans, ballons, peluches et se regroupent devant leurs écoles.

Les familles réunies brandissent la pancarte d’un agrandissement du plus beau portrait de leurs chères têtes blondes (ou brunes, rousses et même rasées) à leur plus jeune âge… (On reconnaît néanmoins ceux/celles qui vont être les héros de la journée) et les célébrations peuvent commencer.

bac_camionEt ça chante et ça crie et ça danse… !! L’hymne national est repris en chœur (la Marseillaise pour l’Ecole Française bien sûr !) et on a du mal à reconnaître nos gosses qui étaient si bien polis, coiffés, nattés ou gominés, habillés si soigneusement avec jupes à volants, robes à fleurs, costumes cravates pour les garçons, le matin pour la cérémonie des prix, se déguiser l’après-midi en shorts et t-shirts troués et partir tels des vikings, sillonner la ville sur leurs drakkars roulants avec sonos et podiums improvisés, deux heures durant en chantant à tue-tête, en dansant, en buvant, en s’aspergeant d’eau, de bière beaucoup (des montagnes de boîtes de bière sont comprises dans la location et juchées dans les camions mais attention interdit de boire goulûment. Tout contrevenant risque d’être exclu du groupe !)

Montés donc sur leurs chars roulants, ruisselants, transpirants, dégoulinants de ces jets de bière,  ils partent mettre le feu en ville, klaxons, cris, chants, musique à fond… Mais attention, pas de violences, pas dégradations, pas d’insultes… Non ce n’est pas l’émeute et ils ne vont pas brûler des voitures ou caillasser les vitrines…

Non, Juste une manifestion de leur joie et d’une liberté retrouvée. Ils savent que c’est une journée particulière qu’ils attendent depuis près de trois ans et qu’ils ne revivront pas. La première fois qu’ils font une telle fête et la dernière… Ils termineront très tard dans la nuit, au petit matin, pour une dernière party chez l’un ou l’autre, en se promettant de se retrouver avant dix ans, de ne jamais oublier ces moments-là, de se téléphoner, de se faire une bouffe…

La seule chose dont ils sont sûrs, c’est que pendant ces quelques jours qui les délivrent d’un premier cycle scolaire initiateur, d’une année studieuse, et qui va les plonger dans un avenir plein d’imprévus, ils sont en train de se fabriquer pour toujours de supers souvenirs en commun. Ils auront chanté, dansé, ri, pleuré ensemble et ils se seront fait des discours, dis qu’ils s’aimaient, se respectent et s’apprécient, donné rendez-vous et que c’est pour la vie et que c’est très émouvant.

Mais ils savent aussi qu’ils sont sur un chemin qui va les séparer après sept ans de classe commune. Chacun va déjà passer des vacances bien méritées, à la campagne, en voyages, Interrail et autres moyens de transports, sur le voilier de ses parents, d’autres resteront en ville et puis l’année prochaine ce sera une nouvelle année, un autre monde , la fac, une grande école avec un objectif précis ou pas, des études à l’étranger, quelques petits boulots pour gagner de l’argent et être indépendant, une année sabbatique, de nouvelles espérances, de nouveaux soucis…

Mais on aura toujours le temps d’y penser. « Det ska ordna sig » (tout ça, ça s’arrangera… !) Aujourd’hui l’école est finie/mais oui, mais oui/la rue est à nous/que la joie vienne/mais oui, mais oui, l’école est finie…. Et ca c’est la Suède, l’actualité en Suède ces premiers jours de juin, bien avant le mariage de Madeleine, Husby ou bien la fête nationale.

Et dans 10 jours c’est la Midsommar (la St Jean). Autre tradition, autres festivités, autre actu… C’est la Suède!

Une réflexion au sujet de “Suède: Mais oui, mais oui, l’école est finie…!

  1. rosemarie

    Quand je vois comment ca peut stresser en France et il parait que le bac ca coute très cher de l’organiser…et ça mène à quoi ??
    Ici au final ils sont tous bacheliers, ils font la fête, ca pleut de la bière et ils continuent leur chemin