Suède: le BA-BA d’ABBA !

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Sur l’air de « Il était un petit navire » : Visitez le musée d’AᗺBA (bis); Vous y verrez-rez-rez bien conservé (bis) ;
Ohé, ohé !…; Le duo des B, avec leurs A (bis); Et tous les shows, chauds de l’époque disco (bis); Ohé, ohé !… »

Non, rien de paillard dans ce nouveau musée inauguré en mai dernier, uniquement un temple incontournable d’objets cultes pour les fondus du quatuor disco-pop le plus célèbre de Suède.

Entrer de son vivant dans la légende est une chose, être muséifié avec ses « reliques » sur 1 300 m2, en contemporain, en est une autre !

Björn Ulvaeus, la cash-machine du Groupe n’en a eu cure, les trois autres ABBardes ont longtemps hésité avant de céder…. à l’ABBAmania ambiante.  Le musée ABBA, ça a longtemps été, toute proportion gardée, une sorte d’Arlésienne à la suédoise, qui s’est finalement concrétisée.

Et que trouve-t-on dans cet antre idolâtre ? Pour les fans, incontestablement beaucoup de choses qui vont ravir leur curiosité, pour les autres, ils pénètrent un monde duquel ils sont d’avance exclus ! Remettre en cause une saga, ça ne se fait pas !

Force est de constater qu’en seulement dix ans de carrière, et il y a plus de trente ans de cela, les ABBA ont réussi à créer une légende qui n’est pas prête de s’éteindre. Le musée étant désormais là pour l’entretenir. C’est qu’ils en ont donné des objets matériels personnels de toutes sortes pour achalander leur musée !

Du ticket de caisse d’un bal de campagne où ils ont été dansés étant jeunes à leur premier studio d’enregistrement en passant par des habits de scène, une foultitude de photos, une loge reconstituée, etc., il y a matière.. et ABBasta, serait-on tenté de dire ! C’est bien arrangé, à la suédoise, pragmatisme oblige, un peu trop sage, peut-être (ABBA, ça n’a jamais été la révolution) !

Le clou de la visite reste cependant l’interactivité high tech du lieu. Le billet d’entrée donne droit à une sorte de carte d’identité qui génère une page sur le site Internet du musée. Vous pouvez vous enregistrer et vous filmer chantant et dansant avec des hologrammes du groupe en ABBAttle-dress. À vous ensuite de partager vos performances sur les réseaux sociaux. La notoriété à portée de clic, ça s’imprime comme une chanson d’ABBA ! (J’ai du mal cependant à croire que les quinquas et les sexas soient réellement intéressés par l’aspect participatif de ce ABBArouf !)

Le musée est situé sur une île récréative à quelques encablures du centre de Stockholm, coincé entre un parc d’attractions (Gröna Lund), le musée Vasa et un musée en plein air (Skansen). Cette île,  Djurgården, ancien territoire de chasse de Bernadotte, attire chaque année quelque 12 millions de visiteurs. L’industrie du tourisme suédois et la ville de Stockholm jubilent, bien évidemment. Le musée est en sous-sol d’un hôtel flambant neuf de 50 chambres et d’un restaurant, l’entrée est à 20 euros, c’est un peu cher eu égard aux autres musées de la ville, mais ce n’est apparemment pas ça qui va refroidir les ABBAdauds.

On pourra s’y marier dès cet été. On ne connaît pas encore le prix de la cérémonie, mais on sait que la liste est déjà longue. On ABBadine pas avec l’amour !

À Disneyland, on repart avec des oreilles de Mickey, à l’ABBAland, c’est au son de Money, Money, Money ! dans les oreilles. 

PS 1. Après d’âpres discussion, la direction du musée et donc le patron Björn Ulvaeus, a finalement accepté que les enfants de moins de six ans ne paient pas l’entrée (auparavant, c’était gratuit uniquement pour les enfants qui ne marchaient pas encore !). Quels petits profits ?

PS 2. Fric toujours. Un collectionneur mettra aux enchères en août prochain  (les 10 et 11 à la salle des ventes de Stockholms Auktionsverket à Stockholm) sa collection ABBA. 25 000 objets glanés depuis 1974 avec des pièces assez rares (l’album de 1973 Ring ring pour le marché japonais ou encore le maxi single Sång till Görel) et des affiches, des disques signés, bref, une foultitude de gadgets. Ce collectionneur avait eu un moment l’idée d’ouvrir aussi un musée ABBA. Mais comment se battre contre les originaux ?

L’an passé, l’une des ABBA, Anni-Frid, avait aussi vendu sa garde-robe aux enchères (besoin de fric l’ABBA de laine ?).