Suède : Une nouvelle « Génération Mitterrand » ?

Alors que la gauche se déchire en France, les socialistes suédois sont aux anges !
À deux semaines des élections législatives en Suède, le 14 septembre prochain, le Parti social-démocrate (S) et ses alliés, le Parti de l’environnement (MP, MiljöPartiet) et le parti de Gauche (Vänster, ex-communiste) est en bonne voie pour remporter les prochaines élections générales après 8 ans d’échecs, de divisions et de vaches maigres.

SUE_ParlementSelon les derniers sondages, le premier ministre conservateur Fredrik Reinfeldt (M, Moderaterna) et son alliance de centre-droit (les libéraux FP, les Centristes et les chrétiens-démocrates KD) se dirigent vers une défaite, après deux mandatures de quatre ans (8 années de centre droit au royaume de la socialdemocratie, un record !)

Les trois partis d’opposition (Röd/Gröna, les Rouge/Verts) auraient le soutien de 48,8 % des électeurs quand à la majorité actuelle, elle n’est créditée que de 37,7% des voix. Le parti féministe FI (dirigée par l’ex-communiste Gudrun Schuman) obtiendrait 3 points mais est en deça des 4 % nécessaires pour siéger au Parlement suédois, le Riksdag. Quand au parti d’extrême droite (Social-Democraterna) aidé par une nouvelle poussée des néo-nazis, il pointerait à 10% et pourrait quand à lui faire ou défaire des majorités…

Néanmoins ce pourrait être un ancien syndicaliste, parfaitement inconnu il y a encore deux ans, jamais élu, jamais député, jamais ministre, Stefan Löfven (57 ans), le leader du Parti social-démocrate depuis 2012, qui pourrait devenir le prochain premier ministre pour les quatre prochaines années à venir, avec une équipe jeune et renouvelée. Au cours de la campagne électorale, Stefan Löfven a promis de s’attaquer au chômage, dont le taux a atteint environ 8 % en Suède, un niveau légèrement en deçà de la moyenne de l’Union européenne. Le taux de chômage auprès des jeunes dépasse néanmoins 25 % dans certaines régions de pays scandinave.

Plusieurs thèmes ont été abordés lors de la campagne électorale : une hausse des impôts, une nouvelle bulle immobilière qui crée de graves problèmes de logements surtout pour les jeunes ,  une politique migratoire plus libérale et plus particulièrement aujourd’hui concernant les chrétiens d’Orient  et les manières d’améliorer le système d’enseignement.

Alors que la question du rôle de la Suède dans l’UE ne fait plus partie du débat, ni d’ailleurs celle de son adhésion à la monnaie unique, les Suédois, dont le cœur à Bruxelles bat le plus souvent du côté allemand que de celui de la France, plaident en faveur d’une immigration plus forte vers l’UE, un marché unique numérique amélioré et l’arrêt des inégalités homme/femme sur le marché du travail…
Mais pas vraiment de campagne sensationnelle si ce n’est la première candidature au parlement suédois du fils –pas vraiment caché- de François Mitterrand ! Nouvelle Génération Mitterrand ? Résultats dans 15 jours.