Le Pays de Grasse, terre de fleurs et de parfums !

Le 17 octobre prochain, le Pays de Grasse entamera la 2ème phase de son projet d’inscription au patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO pour « ses savoir-faire liés au parfum ».
FR_Grasse_candidature_400x300pxAprès le lancement de son dossier en décembre dernier, l’inscription au patrimoine immatériel de la France, un colloque international, avec l’Inde comme invitée de référence, aura lieu le 17 avant une remise officielle de candidature à l’UNESCO en mars prochain pour un souhait d’inscription finale en 2016.

« Les savoirs faire liés au parfum en Pays de Grasse C’est quoi ? C’est la reconnaissance de l’excellence de cette région dans la culture de la plante au parfum, la connaissance des matières premières naturelles et leur transformation, l’art de composer le parfum » répond Jean-Pierre Leleux, Sénateur des Alpes-Maritimes, Président de l’Association Patrimoine Vivant du Pays de Grasse

« Pourquoi ? »Pour rendre hommage aux générations qui ont porté et transmis leur héritage aux générations suivantes. C’est dans cet esprit de partage et d’humanité que cette démarche de valorisation de ses savoirs-faire que Grasse, ville de parfums depuis le 17è siècle, a l’ambition de s’inscrire »  continue Leleux.

Douze traditions françaises sont déjà inscrites au patrimoine culturel immatériel de l’Humanité de l’UNESCO dont l’équitation, les tapisseries d’Aubusson et tout dernièrement le Repas Gastronomique français…

La réputation de Grasse, ville de parfums depuis le 17ème siècle, aujourd’hui capitale mondiale de la parfumerie, n’est plus à faire.

FR_carte-grasse-06Entre Cannes et Nice. Quittez la route du bord de mer, passez Biot et Mougins et vous apercevez Grasse, perché sur les hauteurs du massif de l’Estérel. On dit de Grasse que c’est la Côte d’Azur de l’intérieur, tout en étant à la fois un modèle de la culture provençale. De la ville en effet on jouit de beaux points de vue sur les rivages cannois. Cité d’Art et d’histoire, Grasse est reconnue comme la « capitale mondiale des fleurs et des parfums ».
Les amateurs de chiffres seront heureux d’apprendre que le secteur parfumerie et arôme alimentaire représente deux tiers de la production française et emploie plus de 2700 personnes pour un chiffre d’affaires de 600 millions d’euros. « Chaque année, deux millions de touristes viennent du monde entier pour visiter son musée de la parfumerie, ses fabriques de parfum, ses boutiques de parfum… » précise Franck Raineri, Responsable presse à la ville de Grasse.

Les senteurs rares du pays de Grasse (lavande, myrte, jasmin, rose, fleur d’oranger sauvage, mimosa) firent gagner à Grasse le titre de capitale mondiale du parfum. Le jasmin occupait il y a encore quelques décennies une main-d’œuvre importante : les fleurs devaient être cueillies à la main au lever du jour, au moment où leur parfum est le plus développé, pour être traitées immédiatement par enfleurage à froid.
Aujourd’hui encore, la parfumerie demeure le principal pôle industriel de Grasse. Un réseau d’une soixantaine d’entreprises y emploient 3 500 personnes dans la ville et les environs. En comptant les emplois induits ce sont près de 10 000 Grassois qui vivent des parfums. Presque la moitié de la taxe professionnelle de la ville provient de ce pôle industriel qui devance le tourisme et les services.

L’activité de la parfumerie à Grasse va de la production de matière premières naturelles (huiles essentielles, huiles concrètes, huiles absolues, résinoïdes, et de distillation moléculaire) à la fabrication de concentré, appelé aussi le jus. C’est ce concentré qui dilué dans, au moins, 80 % d’alcool permet d’obtenir du parfum. Les arômes alimentaires, qui se développent depuis les années 1970, comptent pour plus de la moitié des débouchés de la production. Le bassin de Grasse a encore un rôle de premier plan dans le monde de la parfumerie, il représente près de la moitié de l’activité française de la parfumerie et des arômes et autour de 7-8 % de l’activité mondiale.
« De fait, la ville constitue avec d’autres zones des régions Provence-Alpes-Côte d’Azur et Rhône-Alpes un pôle de compétitivité national labellisé en juillet 2005 intitulé P.A.S.S (Parfums-Arômes-Senteurs-Saveurs). Le pôle parfums emploie 3 500 salariés directement et plus de 10 000 indirectement, des taux qui augmentent de 3 à 4 % par an. L’innovation conforte le développement durable de la filière aromatique et cosmétique » souligne Han-Paul Bodifée, Président du pôle PASS.

Les parfumeries : étape incontournable dans la visite de Grasse

FR_Grasse_musee-de-la-parfumerie-grasse-1292781374Fragonard, Galimard, Molinard, les trois grands parfumeurs historiques ouvrent leurs portes pour des visites guidées gratuites : de la matière première au parfum en passant par la distillation ou l’enfleurage, vous saurez tout sur les mystères de la fabrication d’un parfum. Il y est possible de créer soi-même son parfum ou son eau de toilette et de participer à toutes les étapes de sa fabrication allant du ramassage de fleurs à la mise en flacon du parfum.
La parfumerie Galimard, créée en 1747 par Jean de Galimard fournissait les Cours des rois et reines d’Europe en pommades et parfums. Elle a été relancée après-guerre.
La parfumerie Molinard présente des flacons anciens signés Baccarat ou Lalique, des séries d’étiquettes… L’atelier de tarinologie permet de créer son propre parfum.
La parfumerie Fragonard est installée depuis 1926 dans une des plus anciennes fabriques de la ville. Son musée-villa présente des objets rares qui évoquent l’histoire de la parfumerie depuis plus de 5 000 ans. Cette élégante maison de campagne de la fin du XVIIe siècle, agrémentée d’un magnifique jardin aux palmiers majestueux, abrite les œuvres du plus célèbre enfant de la ville, le peintre grassois Jean-Honoré Fragonard et de ses descendants.

Et puis il y a le Musée International de la Parfumerie : ouvert en 1989, le musée retrace l’évolution des techniques et les 4000 ans d’histoire de la parfumerie à laquelle Grasse a largement contribué.

Il a été rénové et agrandi (doublement de la surface) entre 2007 et 2008. Consacré à l’histoire de la parfumerie et à l’évolution des techniques à travers les siècles, le musée dévoile toutes les étapes de la création d’un parfum. Ce voyage dans le monde des odeurs se poursuit dans la salle des vitrines avec une remarquable collection de flacons de l’antiquité à nos jours et dans la serre où sont cultivées des plantes à parfum (jasmin, vétiver, rose de mai…).Enfin, ne partez pas sans avoir vous aussi joué à l’apprenti-parfumeur en apprenant à reconnaître les senteurs grâce aux animations originales proposées par le Musée (jeux de pistes, mallettes olfactives…). 

FR_Grasse_Int_musee-de-la-parfumerie-grasse-1292781442« Le Musée International de la Parfumerie, musée unique au monde, s’inscrit sur le territoire emblématique de la ville de Grasse, berceau de la parfumerie de luxe dont la France a été l’initiatrice. Dédié à l’une des activités traditionnelles françaises les plus prestigieuses, le Musée International de la Parfumerie, établissement public, labellisé « Musée de France », permet aux visiteurs de découvrir l’histoire et l’originalité du métier des industriels et des grandes Maisons de parfumerie. Véritable témoignage de l’histoire internationale technique, esthétique, sociale et culturelle de la tradition de l’usage des senteurs, le musée aborde par une approche anthropologique l’histoire des fragrances sous tous ses aspects -matières premières, fabrication, industrie, innovation, négoce, design, usages et à travers des formes très diverses- objets d’art, arts décoratifs, textiles, témoins archéologiques, pièces uniques ou formes industrielles… » peut-on lire sur la plaquette qui résume à elle toute seule « les savoirs-aire liés au parfum » que le Pays de Grasse veut valoriser et inscrire au fronton du patrimoine culturel vivant de la France et de l’humanité… comme il est dit dans les attendus de sa candidature.FR_Grasse_Récolte
La remise officielle de cette candidature à l’Unesco aura lieu en mars 2015. Un troisième colloque international devrait avoir lieu en octobre 2015. Et il faudra attendre 2016 pour savoir si la France pourra compter une tradition de plus inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco. Et le Pays de Grasse comme son « oasis » dans l’art et la science des fleurs et des parfums.