Il y a un salon en France qui passe un peu inaperçu au milieu des blockbusters l’Automobile, l’Agriculture, le Nautic, c’est LeWeb, chaque mois de décembre, 3 jours, depuis une dizaine d’années.
LeWeb est la conférence internationale dédiée à l’innovation et au numérique. Investisseurs, start-up, entreprises technologiques, marques ainsi que media et décideurs s’y rassemblent pour explorer les plus grandes tendances d’aujourd’hui et définir les meilleures stratégies et opportunités business à venir. Bon il n’est pas grand public mais ses visiteurs sont prescripteurs dans le secteur!
Et ce ne sont pas toujours les plus riches ou les plus institutionnels qui y participent comme au show américain de l’électronique, lui, grand public, le Consumer Electronics Show qui vient d’ouvrir ses portes à Las Vegas.
Non, comme au Festival de Cannes, les responsables font une tournée européenne pendant toute l’année et sélectionnent plus d’un millier de dossiers. Cette année ils sont allés à Berlin, Stockholm, Paris, Copenhague, Barcelone puis ils ont retenus 11 finalistes dans leur short-list auxquels ils offrent une scène internationale pour présenter leurs projets.
Enfin il y a compétition et trois vainqueurs ont été désignés cette année: l’Anglais Jukedeck, la Suédoise NaturalCycles et la Danoise EasySize.
Jukedeck crée automatiquement de la musique unique, libre de droit, en quantité illimitée et à faible coût. Les utilisateurs peuvent ainsi générer une bande-son de la longueur et du style de leur choix, adapté à leur media. www.jukedeck.com
NaturalCycles est une application qui permet une contraception sans hormones, plus fiable que la pilule. Il y a 6 jours par cycle où les femmes ont un risque de tomber enceinte. L’application identifie scientifiquement ces jours pour elles. www.naturalcycles.com
EasySize est un service dédié aux e-commerçants, qui définit la taille des vêtements et vise à diminuer les retours clients. La solution peut être intégrée à une boutique en ligne en moins d’une heure. La technologie utilisée analyse les précédentes commandes passées par les clients et définit la taille d’une marque désirée. www.easysize.me
Axelle Lemaire, secrétaire d’Etat française à l’économie numérique à qui l’on demandait si la France devait être jalouse de la Sillicon Valley, répondait . “Ouvrez les yeux et regardez autour de vous, la culture des startup est en immersion dans l’administration et l’économie en France. » OK ? On ne sait pas où elle a plongé avant !! Mais à y regarder de plus près et précisément à la grand-messe de la high-tech, le salon international Consumer Electronics Show de Las Vegas qui réunit les entreprises les plus innovantes du monde de la high-tech, elle n’a pas tout à fait tort. On parle français dans toutes les allées!. En tout 35.000 exposants sont annoncés par les organisateurs. Et les entrepreneurs de la French Tech y sont bien représentés puisque l’on y retrouve 120 entreprises françaises, soit une hausse de 33% sur un an.
« On sera la première délégation européenne, de très loin, et la cinquième dans le monde » (derrière la Chine, les Etats-Unis, Taïwan et la Corée du Sud), se félicite Muriel Pénicaud, qui fera le déplacement comme directrice générale de Business France, citée par l’AFP. La France est aussi particulièrement présente au niveau des start-up : un exposant sur cinq de l’espace qui leur est dédié est français, soit près de 70 entreprises au total. Seuls les Etats-Unis font mieux. Et quatre d’entre elles devraient se voir décerner un prix par le CES.
Parmi elles, la start-up française Netatmo vient présenter à Las Vegas sa caméra dotée d’une technologie de reconnaissance faciale permettant d’identifier, à l’entrée de chez soi, tous les membres de la famille. Primée dans quatre catégories au concours du CES, la « Welcome » stockera les images localement et non dans le cloud.
La start-up Withings, primée dans trois concours du CES, présentera également un nouveau produit : une montre connectée qui assure un suivi du sommeil, un réveil en douceur, un calcul du nombre du nombre de pas ou encore une analyse des longueurs de piscine.
Le projet Giroptic, lancé par une start-up lilloise, sera aussi exposé à Las Vegas. Il s’agit d’une caméra capable de filmer à 360 degrés en HD grâce à ses trois objectifs de 185 degrés.
La start-up nancéenne, Glagla International, exposera quant à elle des chaussures connectées.
La start-up Green Creative, spécialisée dans le déconditionnement et le tri des déchets à la source, présentera elle un bac collectif connecté, baptisé « R3D3″.
Toujours dans la sphère domestique, MEG présentera son pot de fleurs doté d’un biocapteur analysant les pulsions électriques émises par les plantes. L’an passé le pot MEG avait séduit les visiteurs du salon.
Le Zik Sport (Parrot), un casque intelligent, rempli de capteurs capables de mesurer le rythme cardiaque ou la foulée du coureur sera aussi présenté.
La start-up parisienne mybrain Technologies a aussi fait le déplacement à Las Vegas pour présenter son casque de relaxation censé combattre le stress grâce aux avancées de la recherche dans le domaine de l’électro-encéphalographie.
La start-up, Cityzen Sciences en profitera aussi pour présenter son tee-shirt connecté (D-Shirt) qui mesure le rythme cardiaque, donne la position GPS et calcule la vitesse des cyclistes.
Cityzen Sciences est à Las Vegas avec sa filiale la Brestoise Cityzen Data spécialiste de gestion des données de masse (Big Data)
Jeune start-up lancée en avril 2013 via l’incubateur de Télécom Bretagne, Cityzen Data offre aux entreprises de toutes sortes une solution hébergée de collecte, de stockage et d’analyse de données issues de capteurs (d’objets connectés, notamment). À l’origine du projet : Mathias Herberts, un ingénieur touche-à-tout, devenu grand spécialiste du « big data ».
« Aujourd’hui, nous sommes entourés par des données de toutes sortes, dans tous les secteurs et dans la vie de tous les jours. Et la technologie, plus fiable que l’humain, permet de les prendre en compte et les mesurer. Mais un problème commence à se poser de plus en plus : il nous manque les outils pour stocker ces données massives et pour les analyser. L’objectif de Cityzen Data est de trouver des solutions à cela ». Mathias Herberts, ingénieur spécialisé en sciences de l’informatique, et plus précisément dans le traitement du big data, enseignant à Télécom Bretagne, est le cofondateur d’une start-up prometteuse.
En 2011, il est contacté par Jean-Luc Errant, PDG de Smart Sensing et Digital Sciences, spécialiste du vêtement « connecté ». Il s’agissait d’assurer la gestion des données produites par des capteurs intégrés dans des vêtements ». L’objectif initial : stocker pour mieux manipuler et donc analyser les données afin de permettre d’éventuelles applications dans les domaines de la médecine ou du sport. « Et puis, on s’est dit qu’il fallait carrément créer une structure dont l’activité serait uniquement dédiée aux réponses à ce genre de problématique ».
En avril 2013, Mathias Herberts et Jean-Luc Errant créent donc leur société, et Cityzen Data voit le jour, sous l’égide de l’incubateur Télécom Bretagne. « En clair, il s’agit d’une solution hébergée de collecte, de stockage et d’analyse de données issues de capteurs, explique Mathias Herberts. Nous mettons à disposition des entreprises des gros clouds qui collectent des données principalement fournies par des objets connectés et nous proposons des façons de les traiter par la suite. De façon anonyme, bien sûr, car ces données sont souvent liées à des individus, donc privées ». Cityzen Data reste cependant unie au consortium Smart Sensing (textile intelligent) piloté par Cityzen Sciences, qui se révèle un exemple précis du genre de projets sur lesquels Mathias Herberts travaille au quotidien. Les domaines de la santé, du sport, du bien-être, mais aussi tous les aspects et les développements des nouvelles sciences, technologies et leurs usages… Avec un capital de 880.000 €, la jeune SARL, basée dans la zone de Prat-Pip (Guipavas), compte aujourd’hui une dizaine d’employés. Et prévoit une levée de fonds en 2015 afin de développer son activité. Vers le cloud et au-delà. (Extraits de l’entretien donné au Télégramme de Brest)
Une autre startup bretonne Move ‘N See, spécialiste de robots cameramans à GPS ou radar pour sportifs, lance dans le cadre du CES 2015 son nouveau produit Pixio un robot caméraman radar pour filmer en intérieur. « Pixio, fonctionnera donc en intérieur. Il reposera pour ce faire sur une sorte de radar, en détectant une balise émettrice nettement plus petite. On pourra porter celle-ci au poignet, au bras, à la ceinture ou simplement dans une poche, ce qui ouvrira à de nouveaux usages, pour automatiser la captation d’un concert, d’une représentation de théâtre ou d’une conférence tenue sur scène, par exemple. On pourra en plus filmer de nombreux sports pratiqués en intérieur, tels que le tennis ou le hockey sur glace… »
A leur retour de Las Vegas, nous irons les voir et quelques autres jeunes pousses prometteuses de la région bretonne installées au FabLab du Ponant à Brest comme Robotseed, experte en pilotage de machines numériques (imprimantes 3D, découpeuse laser…); Mappem Geophysics qui offre de nouveaux moyens d’imagerie électromagnétique dans le domaine sous-marin; Viseo, spécialiste de la maintenance des systèmes informatiques dans le monde; Bookbeo, une application mobile et une plate-forme de création et de contenus de « realité augmentée »; Eqwall, une application mobile destinée à dynamiser et intervenir en temps réel dans les salons et conférences afin de faciliter et renforcer les échanges et les rencontres professionnelles; Dropbird, une « place de marché » digitale de type « Click & Collect » sur laquelle les commerces de proximité proposent leurs produits. Avec application smartphone et solution de e-paiement…. Des jeunes entreprises high tech/French Tech qui pourraient être au salon LeWeb de Paris de décembre prochain ou au CES de Las Vegas en janvier 2016.