L’Hermione, la grande sœur du vaisseau suédois le Götheborg III, prend la mer le 18 avril pour sa première Transatlantique (2/3)


Le samedi 18 avril au soir, la frégate l’Hermione, la réplique du navire qui emmena en 1780 La Fayette en Amérique, prendra véritablement le large depuis l’arsenal de Rochefort pour rallier la côte Est des États-Unis.

Elle traversera donc l’Atlantique et remontera la côte Est des Etats-Unis de Yorktown à Boston, en passant notamment par Baltimore, Philadelphie et accostera à New York, le jour de la fête d’indépendance des Etats-Unis, sur les traces de La Fayette

Photo Francis Latreille Association Hermione

Photo Francis Latreille Association Hermione

Pour le trajet retour, après une étape canadienne à proximité d’Halifax et une escale à Saint Pierre et Miquelon, la frégate est attendue à Brest le 10 août, première étape sur les côtes françaises, avant de rejoindre Rochefort son port d’attache à la fin du mois d’août.

Au total, c’est un équipage de plus de 70 personnes qui sera en permanence à bord pour permettre de manœuvrer les quelques 250 points de tournage et les 17 voiles du gréement. A leur tête Yann Cariou, 53 ans,  l’ancien capitaine du Belem, un autre vieux gréement d’exception, s’enorgueillit déjà de son équipage, pourtant volontairement composée de professionnels et de néophytes dont certains n’avaient même jamais mis le pied sur un bateau.

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Photo Francis Latreille Association Hermione

« Car l’équipage de l’Hermione – version XXIe siècle – est essentiellement composé de ces  » volontaires  » bénévoles. Sur 78 personnes à bord, il n’y a que 18 marins professionnels, mais toutes les manœuvres manuelles reposent sur ces gabiers tout frais – un tiers de femmes, moyenne d’âge 27 ans – qui ont été choisis par le commandant sur lettre de motivation parmi un millier de candidats : 150 au total pour permettre un roulement, et 54 à bord (contre 120 du temps de La Fayette !)… » raconte Annick Cojean dans son reportage pour Le Monde

L’Hermione est un imposant trois-mâts de 65 mètres, la réplique d’une frégate du XVIIIe siècle construite dans les arsenaux royaux de Rochefort et qui avait transporté le marquis de la Fayette lors de la guerre d’indépendance des Etats-Unis. 2000 mètres carrés de voilure, un mât qui culmine à 47 mètres de haut, 1200 poulies et pièces d’accastillage, 65 mètres de longueur, 54 équipiers volontaires…les chiffres ont de quoi donner le tournis quand on regarde d’un peu plus près les spécificités techniques de l’Hermione.

Initialement sortie de l’arsenal royal de Rochefort en 1779 après six mois de travaux, la réplique qui a été mise à l’eau le 7 septembre 2014 aura nécessité 17 ans de travaux !

« 400 000 pièces de bois et de métal, 2 000 chênes sélectionnés dans les forêts françaises, 2 200 m2 de voilure en toile de lin, 25 km de cordage en manille et en chanvre… La construction de l’Hermione, en 1778, avait duré six mois, grâce à la main-d’oeuvre quasi gratuite de centaines de forçats du bagne de Rochefort. Le chantier de sa réplique – d’un coût approchant les 26 millions d’euros – s’étala sur dix-sept ans…. » toujours Annick Cojean dans le journal Le Monde

A l’époque, les moyens sont tout autre, puisque rapidement mis à disposition par le roi. Ici, il aura fallu qu’une association soit créée et commence à lever des fonds auprès des collectivités et des privés pour que ce projet de réplique puisse voir le jour. Si l’Association Hermione-La Fayette est née en 1992, il faudra attendre 1997 pour que la première pièce de bois soit posée. « Il a également fallu réapprendre des techniques aujourd’hui tombées dans l’oubli pour respecter le bateau initial et permettre à la réplique d’être la plus fidèle possible. Nous avons également fait appel à un gréeur suédois, Jens Langert, pour concevoir et fabriquer le gréement de l’Hermione…qui nécessite 25 kilomètres de cordage !», précise Maryse Vital, Déléguée générale de l’association Hermione-La Fayette.

Photo: Association Hermione La Fayette

Photo: Association Hermione La Fayette

Sur les 26 millions d’euros investis dans le projet de l’Hermione, 60% proviennent des visites sur le chantier de Rochefort. Au total, près de 4 millions de visiteurs s’y sont déjà précipités et en sortent fascinés comme a pu en témoigner le commandant dans Le Monde:
 » Dieu, quel bateau ! Je crois avoir lu tout ce qui était possible sur les navires du XVIIIe : encyclopédies, plans, cartes, documents de construction, journaux de navigation. Des milliers d’heures d’études, je ne sais pas faire modérément, et l’Hermione est le genre de chose qui n’arrive qu’une fois dans une vie. Mais voilà que je la découvre sur l’eau, et que c’est pure magie. Élégance, puissance, caractère, rapidité ! On n’a jamais fait mieux que cette série de frégates.  »

Le maître d’œuvre: l’Association Hermione-La Fayette est le constructeur et l’armateur de la réplique de l’Hermione, reconstruite à l’identique, sur les lieux mêmes où avait été réalisée la frégate d’origine, à Rochefort, en Charente Maritime. Elle a pris la mer pour la 1ère fois en septembre 2014, au terme d’un chantier qui aura duré 17 ans.Hermione_nom

Le partenaire: L’Hermione et le Boston Consulting Group (BCG) ont officialisé 15 ans de mécénat de compétence.
Ce 18 avril, cette transatlantique exceptionnelle sur les traces de La Fayette est l’aboutissement d’un travail de passionnés œuvrant à la réhabilitation du vieux gréement. Depuis 1999, le BCG accompagne l’association Hermione-La Fayette en proposant des études d’aide au financement, des business plans et des études de faisabilité économique. Le cabinet a ainsi réalisé plusieurs études qui ont aidé l’association à piloter le projet et à réfléchir à sa pérennisation.

Le projet de l’Hermione, dont le chantier de reconstruction à l’identique dans l’ancien arsenal royal de Rochefort en Charente Maritime aura duré 17 ans, a bénéficié du soutien de 4 millions de visiteurs, de 7000 adhérents de l’association ainsi que d’apports financiers des collectivités locales (la Région Poitou-Charentes, le département de Charente-Maritime, la ville et l’agglomération de Rochefort) et de partenaires financiers privés dont le BCG est un des plus fidèles.

Plus sur www.hermione.com et il faut lire ici l’excellent reportage d’Annick Cojean dans le journal Le Monde