Suède: « A nous les vrais problèmes de société..! »

Au moment où « les grands de ce monde » planchent sur les gros problèmes de la planète: la crise, la mondialisation, l’environnement, le terrorisme, la montée des extrêmes, l’immigration… la Suède, elle, s’est penchée cet été sur trois grandes questions majeures (sic!) de société: le viol des hommes, la masturbation des femmes et le coût des enfants (resic!).

1/ L’an passé, le Conseil national suédois pour la prévention de la délinquance (Brottsförebyggande rådet, BRÅ) a enregistré 370 cas de viol contre des hommes ou de jeunes garçons. Une broutille, certes, comparés aux 6 700 cas de viol de femmes et de jeunes filles. Et dans 98 % des cas, perpétrés par des hommes. Donc, 2 % de femmes… quand même !
Les hommes violés ne sont pas la priorité. Ils vont le devenir au même titre que les femmes. En effet, un hôpital de Stockholm, Södersjukhuset, qui a déjà une permanence pour femmes violées, va ouvrir l’automne prochain un centre d’urgence d’accueil pour hommes violés. C’est que c’est un tantinet tabou le viol des hommes. « Violons à leur secours ! » Comment ça ? Un homme ne peut PAS être violé ?!? Eh bien si, et le Conseil de la prévention en dénombre de plus en plus ! D’où la prise en charge. D’autant que l’état de stress post-traumatique (ESPT) serait nettement plus élevé et compliqué chez les sujets mâles. On en déduit donc que jusqu’à présent, les violés mâles n’étaient pas traités comme ils auraient dû l’être. Ça va changer les gars !
Et comme disaient les féministes dans les années 1970 : « Ras le viol ! »

2/ Ca y est ! La RFSU (Association suédoise pour l’éducation sexuelle) s’est finalement décidée pour désigner un mot spécifique à la masturbation féminine : klittra. (Voir ici humeur orgasmique). C’est vrai que ça manquait cruellement !
Désormais les Suédoises n’ont plus à avoir recours à des mots masculins ou à des expressions métaphoriques du genre se lustrer le calisson pour se masturber, elles peuvent se klittra en toute quiétude puisqu’elles disposent du mot magique pour cet exercice solitaire. Klittra vient évidemment du mot clitoris. Ce qui donnerait en français, se clitoriser !
Ça fait tout de suite très technique ! Et se faire une gâterie, ça donne quoi en suédois pour la RFSU ?

3/ Ne vous êtes-vous jamais demandé ce que coûtait un enfant de sa naissance à sa majorité ? Non ? Eh bien les Suédois, luthériens en diable et près de leurs sous, se sont, eux, posés la question. Et selon les calculs des services de l’économie privée de la banque suédoise Swedbank, il faut compter environ 1, 4 million de couronnes suédoises (quelque 150 000 €) pour le premier enfant et largement doubler pour le second, soit un peu plus de 300 00 €. Un investissement conséquent, s’il en est !
Les spécialistes de la chasse aux coûts ont tout inclus : nourriture, produits d’hygiène, soins de santé, loisirs, assurances, électricité, téléphones, ordinateurs, frais de crèche et de garderies, cadeaux d’anniversaire, frais de scolarité (fournitures scolaires, voyages, etc.), argent de poche, jouets, vélos, vélomoteurs et éventuellement voitures et motoneiges, l’épargne, les vacances, l’ameublement, les retenues de salaires des parents dues aux maladies, retirées également une partie des allocations… bref, TOUT ! Une vraie rente, les gosses !
Côté impôts, pas de déduction d’une demie-part par enfant à charge comme en France.
Au fond, on est en droit de se demander à quoi sert ce type d’enquête, sinon à se lamenter sur cet argent qu’on aurait d’une façon ou d’une autre dépensé, ou bien à s’ébaubir sur le fait qu’on a quand même réussi à dépenser tout ça !

Vous pouvez retrouver les chroniques/humeurs de Jean-Paul Pouron sur www.circumpolaire.com