Autant vous le dire de suite, nous, avec notre tropisme nordique, le Japon nous a fasciné ! Alors, avant de lire notre série de reportages à la découverte d’un Japon méconnu, dans les trois préfectures du Hyogo, Tottori, Kyoto, face à la Mer du Japon, dans la région du Kansai, au centre-ouest de la plus grande île de l’archipel Honshu…,…Loin du Japon frénétique de la route touristique historique: Tokyo, Osaka, Hiroshima, Hakato… « Le coeur du Japon… Un Japon en miniature, à taille humaine entre modernité et authenticité » ont souligné en chœur Toshizô Ido, Shinji Hirai et Yuko Hirai, les gouverneurs respectifs des départements.
Avant de découvrir les moments forts du tourisme, de la culture, de la gastronomie de ce Japon méconnu, nous voulions dans un premier volet vous faire partager nos premières impressions sur les modes de vie japonais, la touche japonaise !
Pour nous le Japon c’était le judo, le sumo (mais sans le pratiquer !), le yoga et l’esprit zen, les restaurants et le cinéma japonais: Yasujiro Ozu, Kenji Mizoguchi, mais surtout Akira Kurosawa, Rashomon, Ran, Kagemusha… et bien sûr l’Empire des Sens de Nagisa Oshima (qui nous permettait, à l’époque, d’aller voir le plus beau des films érotiques avec un alibi culturel !!)…
Notre amour pour le Japon a donc surtout commencé par la magie d’un tatami (en kimono mais sans yukata !) et d’une salle obscure !
Nous avons toujours hésité à nous y rendre car c’est un peu comme pour une idole, un acteur/actrice préférée, un groupe de musique favori, vous n’osez pas l’approcher, vous craignez de l’aborder, car vous avez peur qu’il/elle vous déçoive !
Eh bien, non le Japon ne nous a pas déçu. Il a comblé nos désirs, nos attentes, nos fantasmes… Le Japon sans clichés, loin des images en boucle que peut l’on voir sur nos écrans TV, nous en a même donné un peu plus.. La réalité plus forte que le mythe?
Entre authenticité et modernité, sagesse et ambition, esprit samouraï et mode glamour… avec un droit au but local et global respectant ses racines médiévales et ses ailes déjà bien déployées pour les nouvelles technologies.
Le Japon que nous avons découvert a été très apaisant. Pour une raison simple : le Japonais possède un sens civique hors du commun. Il est respectueux, de la personne qu’il croise comme du repas qu’il prend. Il a parfaitement intégré les enseignements de Confucius. Les différentes générations se respectent, on ne se pousse pas, on ne se marche pas sur les pieds. C’est très reposant pour un occidental, la courtoisie et le respect. Deux qualités que la France, la Suède, les occidentaux ont oubliées, ou délaissées.
Le respect, est primordial. Il s’applique aussi bien aux hommes qu’aux choses, aux jardins ou aux saisons. De la même façon, il faut respecter les hommes. Nous n’avons pas vérifié mais on ne doit pas s’adresser aux collègues japonais comme à ses collègues français, et même nordiques!! On ne doit pas élever la voix. Il doit être beaucoup plus sain de conserver son calme…
Et en ce début d’année, si nous avions à prendre une belle résolution, c’est celle de travailler, lire, écrire… manger, bref essayer de vivre dans la tête d’un Japonais…!!
« Devenir Japonais. J’aime leur façon de travailler, leur rigueur, leur constance, et leur ponctualité. Ils sont capables de dupliquer avec une aisance surprenante. Montrez-leur le top, ils vous feront passer au niveau supérieur, et toucher l’excellence. C’est grâce aux maîtres japonais que j’ai cessé de me focaliser sur la pointe de la pyramide, « le service », quand le plus important, c’est « la base », la mise en place. Aujourd’hui, j’essaie de faire passer mes enseignements en douceur… Les arts martiaux m’ont beaucoup aidé. Le jeudi, par exemple, nous faisons une séance de Tai chi avant le service, pour se détendre, et renforcer la cohésion du groupe » dit le chef Thierry Marx, amoureux du Japon, ceinture noire de judo et champion d’arts martiaux, propriétaire du restaurant gastronomique Le Mandarin Oriental à Paris
Alors bien sûr on dit les Japonais fatalistes, familiers du suicide, proches des malheurs qui les frappent, le séisme de Fukushima en 2011 et plus loin dans le temps les bombardements pendant la 2ème guerre mondiale, la bombe atomique, les tremblements de terre récurrents, et le dernier à Kobe en 1995… Mais toutes ces catastrophes annoncées les rendraient plus forts… On dit que Tokyo attend son tour, sa part du malheur mais elle s’y apprête, sait qu’elle repartira plus fort. «On tremble un peu mais on peut réattaquer le lendemain. Et s’attacher à la reconstruction du pays » répétent les responsables.
Au Japon on s’attend toujours au pire « Les Japonais cherchent la posture la plus harmonieuse devant l’inéluctable ! » a pu dire un spécialiste de l’esprit nippon.
Le Musée de Kobé sur le devoir de mémoire en souvenir du terrible tremblement de terre de 1995, le « Memorial Disaster Reduction and Human Renovation Institution », avec ses scènes de morts et de destructions et les deux films très réalistes visionnés nous rend bien cette impression…
Dans le prochain volet de notre reportage, nous irons visiter la nouvelle Kobé, chef-lieu du département de Hyogo, le Château d’Himeji, la plus vieille structure du Japon médiéval, récemment restauré, les sources chaudes d’Arima, le Parc naturel des Cigognes blanches orientales toujours dans le même département. Et bien sûr nous goûterons à l’une des deux seules IGP (Indication Géographique Protégée) japonaises (la France en connait plus de 300), l’or rouge de Kobé, le bœuf de Kobé…
Photos: https://www.tourisme-japon.fr/
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