Après Fès, la fascinante et Rabat, la ressuscitée, troisième étape de notre voyage au Maroc, Marrakech la mythique !
A quelques jours de l’ouverture de la COP22 (Conférence Internationale sur le Climat du 7 au 18 novembre), nous étions dans la Ville rouge, référence à la couleur ocre/rouge d’une grande partie de ses immeubles et maisons. Ville située dans le centre du Maroc, à l’intérieur des terres (300 kms de Rabat), au pied des montagnes de l’Atlas. Marrakech qu’on appelle aussi la capitale du Sud, la Perle saharienne, et depuis les années 1960/1970, la Reine de la Jet-set…!
Marrakech et ses 1.300.000 habitants est divisée en deux parties distinctes : la ville historique (dix kilomètres d’enceinte) et la ville nouvelle dont les quartiers principaux s’appellent Guéliz et Hivernage, Douar Askar, Sidi Youssef Ben Ali, Mouhamid, Daoudiat…
Marrakech, il faudrait y rester 3 semaines, 3 mois ou 30 ans comme le peintre français Jacques Majorelle qui y créa son Jardin et où reposent aujourd’hui les cendres du couturier Yves Saint-Laurent, grand habitué de Marrakech… Ou bien alors il faudrait y revenir plus souvent comme le font Mike Jagger, Sting ou Eric Clapton, Jack Lang, Jean-Paul Belmondo et Arielle Dombasle, ou bien encore les Scandinaves comme le designer suédois Lars Wallin ou bien encore le roi de la fête à Stockholm, Michael Bindefeld, la chanteuse Charlotte Perelli, gagnante du Concours de l’Eurovision de la Chanson en 1999 et Agneta Sjödin, la Claire Chazal nordique….qui y étaient encore, il n’y a pas si longtemps… Mais non Francofil ne les a pas rencontrés ni à La Mamounia, l’historique palace iconique, le plus cher de la ville mais si élégant, « juste kiffant ! », ni au Pacha, la plus grande boîte d’Afrique du Nord ni même encore au Théâtro, la plus ancienne disco « techno-house-world music » de la ville…!!
Mais nous avons tout de même fait les « Incontournables », la plupart situés dans l’enceinte de la ville ancienne.
La Koutoubia, érigée au 12ème siècle, avec ses formes simples, et l’équilibre de ses proportions, est considérée comme l’un des plus beaux monuments du Maghreb. Son minaret de 77 m et qui se voit à 25 km, est appelé le « phare » de Marrakech.
L’immense Place Jemaa-el-Fna et son agitation (de jour comme de nuit) valent à, elles seules, le déplacement. C’est le cœur battant de la ville. On se perd dans les souks colorés et bruyants, sans doute les plus riches, les plus divers, les plus fascinants du pays. Mille petits métiers s’y côtoient dans une atmosphère étonnante.
Classée au « patrimoine oral et immatériel de l’Humanité » par l’UNESCO, elle doit sa célébrité à son espace, sa fréquentation et son ambiance. Piétonne, elle est un lieu de rencontres et de spectacles, avec ses échoppes et gargotes proposant à boire et à manger. C’est surtout le soir que la fête commence à Jemaa ou sur « La Place » comme on dit, point de ralliement de l’agitation, des jeunes comme des vieux… Il faut monter à l’une des terrasses d’un bar, café, restaurant qui bordent la place, comme celle du Café de France ou du Glacier lesquelles offrent un point de vue d’ensemble sur le spectacle de la place… On peut y contempler conteurs, diseuses de bonne aventure, acrobates et célèbres Gnaouas qui vibrent et bondissent au rythme de leurs « krakachs » (castagnettes métalliques). C’est Paul Bowles, l’écrivain américain, l’auteur du Thé au Sahara et qui passa la majeure partie de sa vie au Maroc,qui disait « Sans la place Jemaa-El-Fna, Marrakech ne serait qu’une ville comme les autres…! ».
Les Jardins de la Ménara sont un lieu magique pour trouver calme et paix. Harmonieux pavillon érigé au 14è siècle qui se reflète sur fond de Haut-Atlas dans un grand bassin d’eau entouré d’un vaste jardin planté d’oliviers. Le soir, il prend de magnifiques teintes dorées. Le bassin, réservoir pour l’irrigation de l’oliveraie, est alimenté par un système hydraulique qui depuis 700 ans,
capte l’eau des montagnes et l’achemine sur 30 kms. Le logo de la COP 22 révèle d’ailleurs l’image du célèbre pavillon de la Ménara au cœur d’un rayonnement de zellige.
A la médina, on a aussi découvert le Jardin Secret, précieusement conservé depuis de nombreuses années. Nouveau Riad –Musée au coeur du quartier Mouassine, inauguré les 15 et 16 octobre dernier par Jack Lang, sous l’égide de l’Institut du Monde Arabe.
Un écrin de verdure dédié à la découverte de l’architecture de l’art et des jardins marocains. Après trois ans de restauration, ce riad historique datant de la dynastie saâdienne (16è siècle), est ouvert désormais au public… On a déjeuné au Ksar El Hamra : ce palais digne des Mille et Une Nuits possède l’un des plus grands patios de la médina et on peut y dîner en musique sous les effluves de fleurs d’oranger… Les salons à alcôves qui l’entourent ont tout autant de charme. On est ravi de s’y réfugier pour une sieste à l’abri du soleil ou les soirs un peu trop frais. Bonne et copieuse cuisine traditionnelle… On a dîné au Palais Jad Mahal, grand classique des nuits marrakchies avec spectacles et danses arabo-andalouses ( !) rappelant les époques qui ont marqué le royaume… . L’endroit, aux allures de palais classieux est immense, un resto gastronomique très chic et des bars féeriques très chers… On a dormi au seul et unique Radisson du Maroc, inauguré en mai 2016: nouvel hôtel 5 étoiles, décalé et design, au cœur du quartier Guéliz, sur l’Avenue Mohammed VI : 198 chambres et suites offrant une atmosphère orientale urbaine et moderne; Un spa « Eden Spa & Fitness » associant modernité de marques internationales et savoir-faire local traditionnel; Un patio de 3000m² avec piscine aquarium, bassins, pergolas, palmiers, oliviers… en plein centre-ville; 1000 m² dédiés aux professionnels : 12 salles de réunion, une salle de conférence de 360m²…toutes bookées pour la COP22!
Entre temps, on a donc été au Jardin Majorelle, rue Yves Saint Laurent, un jardin botanique touristique d’environ 300 espèces sur près d’1 hectare (10 000 m2) une villa et un musée de la culture berbère. Il porte le nom de son fondateur, l’artiste peintre français Jacques Majorelle (1886-1962), qui l’a créé en 1931 en s’inspirant du type de jardin islamique. Acheté par Yves Saint Laurent et Pierre Bergé en 1980, il appartient à ce jour à leur Fondation. Les cendres du couturier, disparu en 2008, ont été dispersées dans la roseraie de la villa et un mémorial, composé d’une colonne romaine, ramenée de Tanger, posée sur un socle porte son nom. Le jardin, entretenu par une vingtaine de jardiniers, est un des sites touristiques les plus visités de Marrakech et du Maroc avec plus de 600 000 visiteurs annuels.
Nous nous sommes bien sûr rendus à la Palmeraie, plantée au 11è siècle sur 12.000 hectares, qui a bien du mal à survivre de nos jours. On estimait à environ 150.000 le nombre de palmiers irrigués par un réseau de canalisations souterraines. Ce système très ancien permettait de capter l’eau des nappes phréatiques et de l’amener en surface. Il ne fonctionne plus! (dans un prochain article sur lasuededurable.com, nous serons avec Mme Loubna Chaouni Benabdellah, chargée du programme de sauvegarde et développement de la Palmeraie de Marrakech et elle nous parlera des nouvelles plantations et de nouveaux projets d’irrigation, certains labellisés COP22)
Enfin nous avons voulu visiter le village de Bab-Ighli, le nouveau quartier et le site sur lequel se tiendra la COP22 à partir de lundi prochain.
Sur les 25000-30000 participants attendus, seulement 13 000 seront accrédités par le Secrétariat Général de la convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) ce qui leur donnera accès à la zone dite bleu , gérée par l’ONU, un terrain de 25 hectares situé à Bab-Ighli à Marrakech ( le long des remparts de la Médina ) .
Les participants seront répartis en 4 zones . Ce village éphémère a été conçu avec en son centre une grande avenue de 800 mètres de long qui présentera la totalité des « paysages marocains, un jardin d’essais du Maroc ».
Le toit de cette avenue est une tente , symbole universel et a fortiori marocain.
Sont attendus 1500 journalistes, 8000 délégués de la société civile et des éco- touristes responsables du monde entier… (lasuededurable.com reviendra sur les jeux et les enjeux de la COP22 tout au long de la conférence)
Alors Marrakech, mythes ou merveilles ??
Quand on quitte Marrakech, on s’aperçoit que le tourisme et la « peopolisation » de la ville, souvent décriés, ont grandement favorisé la redécouverte d’un artisanat aujourd’hui florissant et la réhabilitation de l’architecture marrakchie, qu’il s’agisse des superbes mosquées, des remarquables palais mais surtout des souks et des riads dans la ville historique.
Le récent engouement pour les riads, ces maisons traditionnelles marocaines articulées autour d’une cour centrale, a généré de profondes transformations sociologiques au sein de la médina de Marrakech, où le prix du mètre carré a atteint des sommets. Ainsi, un nombre non négligeable et croissant de modestes ménages marrakchis se voit poussé par la spéculation à « s’exiler » en dehors des remparts. D’autre part, on observe un phénomène de densification de l’habitat au sein de la médina. Cependant, on est loin d’assister à une muséification de la médina, tant s’en faut. En réalité, le succès touristique croissant de Marrakech a durablement revigoré la vieille ville en attirant de nombreux jeunes au sein de ses dédales. Ainsi, il semblerait que plus de 40 000 artisans y travaillent, répartis dans les différents quartiers thématiques qui la composent.
L’économie de Marrakech repose essentiellement sur le tourisme, le commerce et l’artisanat. L’infrastructure hôtelière a connu ces dernières années une croissance rapide. Le chiffre d’affaires rapporté par le tourisme y connaît une croissance exponentielle puisqu’il y doublerait tous les 4 ans. Haut-lieu touristique, plus de deux millions de touristes la visitent chaque année. Elle est également le point de départ de nombreuses excursions pour les randonneurs désireux de parcourir l’Atlas ou le désert plus au sud.
SI les Scandinaves préfèrent Agadir, pour son climat, ses plages, sa Marina, ses croisières, ses parcours de golf et son parc national de Souss Massa, les Français continuent de plébisciter la ville de Marrakech. La ville rouge a par exemple fait partie des destinations préférées des Français pendant le weekend de l’Assomption le 15 août, et nous sommes sûrs qu’elle le fut également pendant le long weekend de la Toussaint en ce début novembre !!
Et pendant ce temps-là à Paris, au Musée des Invalides, et ce jusqu’au 30 décembre 2016, le Le Maroc s’expose à travers les âges et son histoire.
L’exposition « Le Maroc à travers les âges » retrace les étapes majeures de l’histoire du Maroc, depuis la création de l’État au VIIIè siècle jusqu’à nos jours avec pour fil conducteur historique et chronologique, plusieurs thématiques, et notamment la relation séculaire (7 siècles) entre la France et le royaume chérifien. Mais également, le parcours de ce dernier vers l’indépendance, jusqu’à devenir une nation moderne et contemporaine qui place le développement humain au centre de sa réflexion.
L’affiche de l’exposition donne le ton, qui juxtapose la cour intérieure de la fameuse mosquée Qaraouiyine dans la médina de Fès qui abrite l’une des plus anciennes universités dans le monde (voir ici) et le pont Mohammed VI au design futuriste, inauguré cet été à Rabat.
L’exposition, qui a lieu au cœur de l’Hôtel national des Invalides, au Musée de l’Ordre de la Libération, veut aussi mettre en avant la fraternité d’armes des deux pays et la reconnaissance de la France envers le Maroc pour les efforts et les sacrifices consentis par les combattants marocains durant la Seconde Guerre mondiale. Fraternité illustrée par, la venue du Sultan, futur Mohammed V à Paris, en 1945 pour célébrer la victoire sur l’Allemagne nazie. Visite au cours de laquelle le général de Gaulle le décora de la Croix de la Libération, et en fit un de ses Compagnons, le reconnaissant comme l’un des premiers soutiens de la France.
La dernière salle, consacrée à l’époque contemporaine, montre l’engagement du royaume dans la lutte contre le réchauffement climatique (centrale solaire et parc éolien off-shore) et présente des maquettes et photos de grands projets actuels – barrages, futur port de Tanger, aménagement de laa vallée du fleuve Bouregreg entre les deux villes jumelles Rabat et Salé sur l’océan Atlantique, futur Opéra et cité des Arts …voir ici
L’exposition devrait être itinérante à partir de 2017.
Crédits Photo: Office National du Tourisme Marocain et DR
http://www.visitmorocco.com/
https://www.facebook.com/MoroccanNationalTouristOffice
Ambassade du Maroc en France
Direction des Archives Royales du Maroc,
Ordre de la Libération