Profitant de la fermeture du NationalMuseum de Stockholm pour rénovation jusqu’à l’automne 2018, le Musée du Louvre -dans le cadre de sa programmation consacrée au XVIIIe siècle-expose une centaine d’œuvres choisies dans les collections nationales suédoises parmi les 9000 acquises par Carl Gustaf Tessin, ambassadeur de Suède en France entre autres (1695-1770).
Louis Tocqué. Portrait du Comte Carl Gustaf Tessin Natrionalmuseum, Stockholm © DR
Le comte Carl Gustaf Tessin (1695-1770) fut un aristocrate et un homme politique suédois. Grand maréchal de la Cour et architecte renommé, il fut sur-intendant des bâtiments et jardins du roi de Suède (un peu le Le Nôtre suédois) et maréchal à l’Assemblée des États du Royaume en 1738.
Sans en avoir le titre, le comte de Tessin assuma les fonctions d’ambassadeur de Suède à Paris de 1739 à 1741, où il vécut à la cour de Louis XV. Il conseilla l’alliance française et alla lui-même conclure un traité à Versailles (1742). Durant ces trois années, il collectionna peintures et dessins avec passion, se liant d’amitié avec Pierre-Jean Mariette et achetant à l’exceptionnelle vente Crozat de 1741. Et parmi ses premières acquisitions lors de son séjour en France, un nombre important de peintures par François Boucher, dont il fut un des amis intimes..
François Boucher, Le Triomphe de Vénus © Cécilia Heisser / Nationalmuseum
A son retour en Suède, il devint président de la chancellerie et gouverneur du prince royal (qui deviendra Gustave III). Le comte de Tessin et son épouse, très dispendieux, donnaient le ton à la cour raffinée de Drottningholm auprès de la princesse royale Louise-Ulrique, devenue reine en 1751. Criblé de dettes, le comte de Tessin fut contraint de vendre une partie de sa collection de peintures au roi Frédéric Ier qui en fit cadeau à la reine Louise-Ulrique de Suède.
Las d’avoir à lutter politiquement contre les partis, battu froid par le roi et plus que tout ignoré de la reine, dont il avait été proche, il quitta les affaires en 1761, pour aller vivre dans sa terre d’Åkerö, où il mourut.
Organisée avec le Nationalmuseum de Stockholm qui conserve aujourd’hui la majeure partie de la collection de Tessin, l’exposition montre, selon un parcours à la fois chronologique et thématique, comment cet amateur éclairé a rassemblé cet ensemble d’œuvres. Elle donne par la même occasion une image du marché de l’art et du goût parisiens au milieu du XVIIIe siècle.
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Collection Tessin, un Suédois à Paris au XVIIIe siècle, du 17 octobre 2016 au 16 janvier 2017, au musée du Louvre, Rotonde Sully, de 9 à 18h, sauf le mardi. Nocturne les mercredi et vendredi jusqu’à 22h. Tarif unique 15€.