La majesté et l’équilibre du Domaine de Vaux-le-Vicomte, son château, son parc et ses jardins inspirèrent l’Europe entière pendant plus d’un siècle.

En France: Versailles, Fontainebleau, Chantilly, Vincennes, Les Tuileries mais également à l’étranger: Venaria Reale en Italie, Charlottenbourg et Kassel en Allemagne, Windsor en Angleterre et plus encore en Europe du nord, Fredriksborg à Copenhague et bien sûr Drottningholm à Stockholm. Mais surtout quand on parle de château, Steninge (Steningeslott) à Märsta, sur le lac Mälaren, à une demi-heure de Stockholm, qui fut à la fin du 18è siècle, la propriété d’Axel von Fersen, (diplomate suédois en poste à Paris, l’instigateur de la fuite de Louis XVI et selon toute vraisemblance l’amant de Marie-Antoinette), est une véritable petite réplique du Château de Vaux-le-Vicomte.
Petit préambule nordique
Cette influence en Europe du nord, on la doit aux Tessin, famille suédoise d’architectes: Nicodème Ier Tessin (1615-1681), son fils Nicomède II (1654-1728) et son petit-fils Charles-Gustave (1695-1770). Ce dernier devient un grand personnage, diplomate et ministre, tout en restant un amateur d’art fort éclairé. Ils sont les auteurs de plusieurs palais pour la cour de Suède: Riddarholmen, Drottningholm… Le palais royal de Stockholm après l’incendie de 1697, le palais Tessin à Stockholm (1703). Dans la grande galerie, décorée avec l’aide d’une équipe d’artistes français, ils ont introduit le style « versaillais ». Le rôle de Charles-Gustave comme collectionneur a été essentiel pour le patrimoine suédois. Connaissant bien la France, où il avait été ambassadeur, Tessin était lié avec beaucoup d’artistes parisiens, et des plus importants, comme Boucher, Mansart, Le Vau, l’architecte de Vaux-le-Vicomte, Le Nôtre, le jardinier de Vaux, Versailles, Chantilly….(et des plus beaux jardins du XVIIè siècle). Si les musées de Stockholm sont si riches en tableaux et dessins français du XVIIIe siècle, c’est à Charles-Gustave Tessin qu’ils le doivent.
Le Château de Vaux-le-Vicomte, chef d’oeuvre de l’architecture classique, décliné dans toute l’Europe !

Le château de Vaux-le-Vicomte, situé à Maincy (Seine-et-Marne), à 50 km au sud-est de Paris, près de Melun est un château du XVIIe siècle (1658–1661), construit pour le surintendant des finances de Louis XIV, Nicolas Fouquet. Issu d’une lignée de parlementaires, Fouquet connait une ascension sociale fulgurante grâce à son travail, son audace et sa fidélité à la royauté, construisant sa réussite sur son caractère de séduction et de générosité. A l’image de l’écureuil, emblème de sa famille, et de sa devise en substance « Seul le ciel est ma limite! », il fait une carrière fulgurante jusqu’à être nommé Surintendant des Finances de Louis XIV en 1653.
Dans le même temps, Fouquet fait oeuvre de mécénat, invite et dispense des pensions aux hommes de lettres et de sciences. Au premier rang, il protège Jean de la Fontaine, Molière, Corneille, Charles Perrault… Il acquiert également de nombreuses œuvres d’art dont des tableaux de Véronèse et plusieurs œuvres de Nicolas Poussin..
« Le domaine de Vaux-Le-Vicomte est ainsi le fruit de son esprit créatif et passionné, dans lequel par amour du beau, du luxe et des arts, il s’était tant investi » souligne Alexandre de Vogüé, l’un des propriétaires actuels du château. Pour bâtir sa demeure, Fouquet choisit les lieux, les artistes et les artisans et fait appel aux trois des plus grands noms du Grand Siècle, du Siècle de Louis XIV.
Les lieux: Le site de Vaux-le-Vicomte fut choisi en raison de sa position stratégique à mi-chemin entre le château de Vincennes et le château de Fontainebleau, deux résidences royales.
Les artistes: L’architecte-concepteur Louis Le Vau, premier architecte du roi (1656): il jouit déjà d’une grande reconnaissance lorsqu’en 1653, Fouquet fait appel à ses services. Lors de l’édification de Vaux-Le-Vicomte, il élabore un style qui lui est propre, nouveau et puissant, un style qui deviendra le socle de l’architecture française pour le siècle et demi à venir…
Le peintre-décorateur Charles Le Brun, le fondateur de l’Académie de peinture (1648): Les décors de Vaux-le-Vicomte synthétisent toutes les tendances artistiques de la première moitié du Grand Siècle. Ils marquent également le triomphe de la peinture dans la décoration des grandes demeures françaises.
Le jardinier-paysagiste André Le Nôtre, contrôleur général des bâtiments du roi (1657). Roi des jardiniers et jardinier du Roi, Le Nôtre donna ses lettres de noblesse au jardin à la française. Il fut l’auteur des plus beaux jardins du XVIIe siècle. Ses talents lui valurent une fortune colossale et une réputation internationale. Versailles, Fontainebleau, les Tuileries, Chantilly, Vaux-le-Vicomte… c’est lui!
A Vaux-le-Vicomte, les trois artistes unirent leurs talents pour bâtir un modèle dont le style, la majesté et l’équilibre inspirèrent l’Europe entière pendant plus de 100 ans.

A partir des premières acquisitions de terre en 1641, vingt ans furent nécessaires pour construire le Domaine. Pour donner sa pleine ampleur au projet, 500 hectares furent dégagés en rasant l’ancien château ainsi que le village de Vaux et deux hameaux voisins.
Le château, chef-d’œuvre de l’architecture classique du milieu du XVIIe siècle, est la plus importante propriété privée de France, classée au titre des monuments historiques, depuis son achat en juillet 1875 par Alfred Sommier richissime raffineur de sucre et amateur d’art qui y fit œuvre de mécène. En 1911, Edme Sommier, seul fils survivant d’Alfred, est chargé d’achever la restauration des jardins… (Dans un second volet nous irons à la découverte du parc et des jardins de Vaux le Vicomte qui vont préfigurer un nouvel art des jardins, le modèle du jardin à la française !).
Certains soirs d’été Vaux-le-Vicomte est illuminé par des milliers de bougies disposées sur la façade du château et dans le parc, où jouent parfois des musiciens.
Le château et son parc sont la cinquième destination touristique du département de Seine-et-Marne, avec une fréquentation de plus de 300.000 visiteurs à l’année.
Peintures, sculptures, tapisseries, mobilier d’exception, tous les objets présents dans les intérieurs de Vaux-le-Vicomte contribuèrent à faire de ce château un haut lieu de l’art français et une source d’inspiration pour des générations de bâtisseurs en France et à l’étranger.
Le domaine appartient aujourd’hui au comte Patrice de Vogüé et à ses trois fils Alexandre, Jean-Charles et Ascanio. « Aujourd’hui l’ultime reconnaissance que nous espérons est celle de le voir inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco » avoue Alexandre de Vogüé.
Spectacle. Vaux le Vicomte aux chandelles
Les soirées aux chandelles sont de retour au château de Vaux le Vicomte tous les samedis soirs jusqu’au 7 octobre.
Les jeux de Jean de La Fontaine au château de Vaux-le-Vicomte
Vaux-le-Vicomte décide cette année de rendre hommage au célèbre fabuliste dont la vie est intimement liée à l’histoire de Vaux, en lançant toute une série d’activités nouvelles, en lien avec ses Fables, et ce jusqu’au 5 novembre 2017 (Renseignements sur www.vaux-le-vicomte.com )
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