Paris a donc été désignée, à l’unanimité, par le Comité International Olympique pour être la ville-hôte des Jeux Olympiques d’été en 2024 et sera le centre du monde du 2 au 18 août 2024. Los Angeles en 2028.
L’obtention des JO est en soi une épreuve de persévérance et de rebondissements. Il y a un peu moins de 2 ans, après 3 échecs cuisants en 1992, 2008 et 2012, Paris annonçait officiellement sa candidature comme ville organisatrice des Jeux Olympiques de 2024. Face à elle, 4 autres villes: Los Angeles, Rome, Hambourg et Budapest. Les trois dernières ont jeté l’éponge en l’absence de soutien des populations ou des autorités locales. La finale s’est donc déroulée entre Paris et Los Angeles. Ainsi 100 ans après les Jeux de 1924, Paris a donc décroché à nouveau les anneaux olympiques. Elle a 7 ans pour tenir ses engagements.
Avec un budget initial de 6,2 milliards d’euros, la candidature de Paris fait preuve d’une certaine sobriété financière au regard des exemples passés. Elle s’inspire des 4 recommandations clés formulées par le CIO : s’appuyer sur les sites existants pour minimiser les investissements, mettre en valeur le patrimoine pour valoriser l’expérience des visiteurs, maximiser les opportunités de développement existantes, répondre aux besoins des populations pour laisser un héritage utile.
La candidature de Paris s’articule autour de 2 pôles majeurs proches, Paris et Saint-Denis. Elle met en avant une infrastructure existante à 95 % et le déploiement de sites temporaires dans des lieux emblématiques ; elle vient très fortement s’appuyer sur le projet du Grand Paris et valorisera les territoires du nord de Paris notamment à Saint-Denis.
Paris 2024 et le Grand Paris
La candidature de Paris aux JO est très intimement liée au projet du Grand Paris et à son métro automatique (Grand Paris Express) ainsi qu’aux grands projets urbains du nord de la capitale. Contrairement à Londres et à Barcelone où ce sont les JO qui ont initié le renouveau urbain, la candidature de Paris vient s’insérer dans un territoire qui a déjà entrepris sa mutation et qui regroupe de nombreux projets indépendants de l’organisation des Jeux.
C’est notamment le quartier Pleyel qui va bénéficier de l’effet cumulatif des Jeux Olympiques et du renouveau urbain : le village olympique en bord de Seine viendra à terme créer un nouveau quartier de logements de qualité qui bénéficiera de l’une des principales gares du métro du Grand Paris, « Saint-Denis-Pleyel », qui regroupera 4 nouvelles lignes, et de l’installation du franchissement Pleyel qui permettra de relier Pleyel au Stade de France.
C’est un secteur où des opérations de renouvellement urbain sont déjà, pour certaines, annoncées et pour d’autres en cours, comme celle liée à la consultation « Réinventer la Métropole » (Revue Urbanisme Hors Série N°53).
Sur un périmètre plus large, les Jeux Olympiques mettent en lumière un territoire qui foisonne d’opérations de toutes sortes qui vont profondément modifier ce secteur dans les 10 prochaines années.
Lancé en 2007, ce projet d’aménagement du territoire se déploie dans l’espace de ce qu’on appelle la Métropole du Grand Paris qui est officiellement née en janvier 2016. Elle regroupe Paris et plus d’une centaine de communes dans sa proche et lointaine banlieue et court de Roissy à Orly, du Bourget à Marne-La-Vallée… Il s’agit de consolider Paris dans le statut de capitale-monde. Le choix de Paris pour l’organisation des JO de 2024 devrait conforter cette consolidation.
Paris 2024: une excellente marque touristique pour le Grand Paris, le « Petit Paris », la Région Ile de France…
Si la France est la première destination touristique au monde avec 89 millions de visiteurs cette année, Paris et l’Ile de France est la région la plus notoire et la plus visitée. Et une récente étude vient de confirmer une fréquentation touristique record pour ce début 2017.
Sur les six premiers mois de l’année, les hôteliers franciliens ont accueilli 16,4 millions de touristes, la plus haute fréquentation depuis 10 ans, indique le bilan semestriel du CRT Paris-Ile-de-France, publié fin août.
Après un recul drastique en 2016 dû aux attentats de Paris et Nice, le tourisme à Paris et en Ile-de-France a retrouvé des couleurs et battu des records sur le début 2017, selon le Comité régional du tourisme (CRT). Cela représente 1,5 million de touristes en plus par rapport à la même période de 2016. Les progressions sont importantes aussi bien au niveau de la clientèle internationale (+14,9%) que française (+6,4%). L’obtention des JO 2024 à Paris devrait renforcer cette progression pour les 7 années à venir…
Alors bien sûr, les étrangers re/viennent pour re/visiter les classiques, la Tour Eiffel, le Champs de Mars, les Champs Elysées, Versailles, Le Louvre, Montmartre, Le Moulin Rouge… (qui figurent aujourd’hui comme les plus beaux décors de cinéma (ne pas manquer à ce propos la très belle expo sur les décors de cinéma au Musée Montmartre jusqu’en janvier 2018. Vous avez une vraie viste de Paris à peu d’efforts!!),…
Mais ils viennent aussi pour re/découvrir des quartiers-villages devenus de grandes marques de mode ou de design et un style de vie: Pigalle, Belleville Hills, Rue Jacob … C’est à Pigalle que le mouvement a débuté. Depuis, les marques de quartier pullulent à travers la capitale.. On ne les compte plus. Pigalle, Belleville Hills, Welcome to Menilmontant, Sacré-Cœur, Paris Nord, MontOrgueil, rue Jacob, God Bless Barbès… Depuis quelque temps, ces tee-shirts griffés à l’effigie d’un quartier ou d’une rue parisienne ne cessent de fleurir sur les épaules d’un public jeune souvent attablé aux terrasses de café et bars branchés de certaines zones « hype », prenant à ce titre les surnoms de SoPi (South-Pigalle) ou NoMa (North-Marais).
Bientôt avec Paris 2024, les visiteurs viendront aussi pour découvrir le Grand Paris…
En région parisienne, l’été a été chaud pour le millier de personnes qui ont déjà donné les premiers coups de pelleteuses du Grand Paris Express, ce projet de métros automatiques autour de la capitale. Pas question de chômer. Un chantier titanesque. En septembre, une quarantaine d’opérations ont démarré. Les premiers tunneliers vont eux aussi entrer en action. Au pic des travaux, vers 2020-2021, 250 chantiers seront en cours et 24 tunneliers fonctionneront alors en même temps. Du jamais-vu. Au point que les géants du BTP, Vinci, Bouygues et Eiffage ont créé une société commune pour commander dès à présent les engins, afin de ne pas être pris au dépourvu.
Paris 2024 va accélérer le Grand Paris Express: 68 nouvelles gares!
Le Grand Paris Express, initié en 2007 cumule beaucoup de superlatifs. C’est le plus grand projet d’infrastructures en Europe et le quatrième au monde, derrière trois ouvrages chinois. « Pour un ingénieur, c’est le genre de chantiers que l’on ne rencontre qu’une fois dans sa vie », résume Xavier Huillard, le PDG de Vinci.
Quelques chiffres suffisent à en mesurer l’ampleur. Au total, 205 kilomètres de tunnels doivent être construits d’ici à 2030, avec quatre lignes de métro supplémentaires, deux extensions et 72 gares desservies, dont 68 nouvelles. Cela revient quasiment à doubler la taille du métro parisien, qui compte 220 kilomètres de lignes, dont dix seulement ont été mis en service depuis 2000. Ces métros vont créer une grande rocade souterraine reliant entre eux les grands pôles économiques de la région. Ils permettront aussi de se déplacer d’une banlieue à une autre sans avoir à transiter par Paris. Difficile de ne pas y voir une révolution pour les 8,5 millions de Franciliens, usagers quotidiens des transports.
« Après la transformation de Paris par le baron Haussmann au XIXe siècle et la création des villes nouvelles de Paul Delouvrier un siècle plus tard, la région parisienne va vivre sa troisième révolution », explique Philippe Yvin, le président de la Société du Grand Paris (SGP) qui a multiplié les innovations en ce domaine, en particulier dans la concertation et l’information des habitants. Des outils spécifiques ont ainsi été créés pour suivre au plus près l’état d’avancement des travaux « Ce chantier du siècle doit être le plus exemplaire possible ».
La Grand Paris devrait être dans les 10 ans à venir la première destination en Europe, des affaires et des loisirs. L’obtention par Paris des Jeux Olympiques en 2024 devrait accélérer le mouvement.
A noter pour nos amis nordiques dans ce projet de transport en commun automatique: une ligne expresse Roissy-Gare de l’Est avec un train toutes les 10 minutes afin de rejoindre Paris ou l’aéroport Charles de Gaulle en 20 minutes! Enfin !! (NDLR). Livraison 2023.
Quelques chiffres sur la région:
– La région parisienne, un tiers du PIB français.
– L’Île-de-France compte 11,8 millions d’habitants, soit 19 % de la population française, sur 2,8 % du territoire.
– À elle seule, cette région assure environ 31 % de la richesse nationale, soit 700 milliards d’euros, et près de 4 % du PIB de l’Union européenne, devant le Grand Londres et la Lombardie.
– Elle se présente comme le premier pôle de recherche et développement en Europe et le 3e au monde, avec 40 % des chercheurs français.
– L’Île-de-France compte 23 % des universités françaises, 25 % des écoles d’ingénieurs (hors universités) et 22 % des écoles de commerce.
– Elle est le premier bassin d’emploi en Europe et regroupe 35 % des cadres français. 82 % des actifs franciliens travaillent dans le secteur tertiaire, dans l’administration, la banque, le tourisme, les aides à la personne ou le commerce.(Source : région Île-de-France)
Retrouvez nos premiers volets sur le Grand Paris ici:
Porte d’entrée du Grand Paris: Le Grand Roissy, au cœur du projet ! (2)
Crédit Photos: Paris 2024, EPA Ile de France, DR