D’humeur speedée…
Va-t-il falloir positionner nos neurones en mode drive pour prononcer Koenigsegg quand on pensera Saab ?
Tout est possible en ce bas monde !
En attendant, GM et Koenigsegg (fabricant suédois de voitures de luxe) ont engagé la seconde en signant un accord de cession de la totalité des actions Saab automobiles dans GM à Koenigsegg. L’affaire n’est pas pour autant dans le sac. Pour enclencher la troisième, faudra-t-il encore que la BEI (banque européenne d’investissement) veuille bien accorder un prêt de 500 millions d’euros à Koenigsegg que le gouvernement suédois devra garantir !
Ce n’est pas tout. Il faudra aussi que Koenigsegg dégote quelque 300 millions d’euros de financement dont il semble aujourd’hui qu’il n’en ait pas le premier kopek (pas simple de faire rentrer des fonds dans une entreprise qui est dans le rouge depuis des années) ! Si l’État dans sa grande générosité ne s’engage pas dans cette affaire, Saab n’a aucune chance de survivre.
D’un autre côté, pourquoi engager l’argent du contribuable dans une aventure qui semble vouée à la panne d’avance ? On nous rabâche les oreilles de la réussite d’Audi. Saab n’est pas Audi. Les Saab étaient, certes, de très bonnes voitures il y a dix ans, mais une décennie a passé sans que rien ne vienne confirmer leur bonne tenue de route. Vouloir faire de la routière familiale un bolide pour nantis relève plus de la sauvegarde forcenée de l’emploi que d’un réel projet de développement industriel.
En année électorale l’an prochain, le gouvernement ne va pas vouloir se mettre à dos les thuriféraires de Saab, les employés de la firme au phénix, les nostalgiques du tout suédois – c’est que ça finit par faire du monde – et optera sans doute pour une garantie de l’emprunt auprès de la BEI, ce qui n’est nullement une garantie de la réussite du projet Koenigsegg. Et qui épongera les dettes, resserrera les écrous et nettoiera les pare-brise ?
D’humeur volée…
Le gouvernement suédois a décidé de faire appel à SAS pour tous les déplacements de ses personnels (députés, employés des ministères et agences, etc.) à l’intérieur du royaume au motif que la compagnie scandinave assure le plus de dessertes inter-régionales. Annoncé candidement comme cela, on imagine la foultitude de candidats à l’appel d’offres, le sérieux de la prise en compte de la concurrence.
Au fait, y a-t-il réellement d’autres acteurs sur le marché des vols low cost intérieurs en Suède ? Ryanair peut être ? SAS, qui est dans le rouge depuis des lustres, est certain d’assurer un chiffre d’au moins 25 millions d’euros. C’était la rubrique : les copains d’abord ! « Faites avion ! », comme disent les Africains, c’est du vol !
D’humeur lagomisée…
S’ils ne sont pas les meilleurs, ils sont les pires. Une manière comme une autre de se démarquer pour ne pas passer inaperçu. Où est passée l’attitude lagom suédoise, tirée de l’expression éponyme signifiant approximativement : le juste milieu, le ni plus ni moins, le ni chaud ni froid, le tiède en tout, lorsqu’il s’agit de performances chez les Suédois ?
Ainsi, au royaume de la femme reine, aucune Suédoise n’apparaît dans le classement de la centaine de femmes les plus influentes dans le monde ? Il ne peut s’agir que d’un oubli !?! Pour le fun, on nommera la patronne d’Areva en France, Anne Lauvergeon, qui se classe septième de la liste, la première étant l’Allemande Angela Merkel, na ! Les féministes suédoises se seraient-elles trompées de combat ?
D’humeur statistico-fumeuse…
Les fumeurs plombent les budgets, les statistiques des services de santé suédois sont formelles. Ainsi, les pauses clopes des employés municipaux représenteraient quelque 260 millions d’euros par an, soit environ 6 000 emplois à temps plein ! Un fumeur lambda « s’octroierait » environ une demi-heure par jour pour satisfaire son besoin, ce qui représenterait 3 200 euros par fumeur/an. Précis, non ?
Par surcroît, un fumeur étant en moyenne absent huit jours de plus par an pour cause de maladie qu’un non fumeur, il coûterait à son employeur quelque 1 400 € /an. Total du coût par fumeur et par an : 4 600 € ! On attend avec impatience les statistiques pour le reste de la population !
La chasse au fumeur est en somme, ouverte. Monter une partie de la population contre une autre s’appelle incitation à la haine. Trop fumeux pour les statisticiens allumés !
D’humeur cultureuse…
La culture française en Suède n’a plus l’aura qu’elle a connue par le passé. Ainsi, dans les pages cultures du plus grand quotidien de Suède, Dagens Nyheter, à la rubrique : événements culturels dans le monde, on pouvait y lire qu’en Finlande, le festival Sibelius est comme à l’accoutumé, très attendu ; qu’en Norvège, l’opéra sera partout à l’honneur (même dans le métro) ; qu’en Suisse, avec le Matterhorn en toile de fond, le festival de Zermatt battra son plein une bonne partie de septembre ; qu’en Écosse, le festival d’Edinburgh s’achèvera dans l’apothéose, concert-feux d’artifices, et… qu’en France, c’est la foire aux fromages à La Capelle en Picardie qui est un des moments « forts » de l’année !
Heureusement, la page d’à côté consacrait un article à la pièce controversée de Voltaire : Le fanatisme, ou Mahomet le prophète. Une occasion comme une autre d’apprendre aux Suédois un peu de ch’ti (après tout l’Aisne est limitrophe des départements du nord). On dit « salut Biloute ! » quand on se croise à ce festival. Et puis, Voltaire, hein ! Un si grand spécialiste de Charles XII… un peu Suédois cet oiseau là, non ?