Si Paris a eu ses Jeux Olympiques pour 2024, Marseille, deuxième ville de France termine son année 2017 en tant que capitale européenne du sport en accueillant, jusqu’en février 2018, dans son nouveau vaisseau amiral du MUCEM, une exposition sur le football « Nous sommes foot…! »
« Parce que le football est le miroir de nos sociétés, le Mucem interroge le sport le plus populaire de la planète à la lumière de l’art et des sciences humaines » propose le commissaire général de l’exposition.
Du foot en bas de la rue aux grands-messes des stades, l’exposition fait le tour d’un jeu devenu passion universelle, pour le meilleur et pour le pire.
À travers plus de 400 œuvres, photos, vidéos ou objets, l’exposition entend combattre les préjugés d’un sport, certes « abimé par le foot business » mais qui « reste avant tout une pratique et une passion populaires« , explique l’un des commissaires, Gilles Perez.
« Et si nous oublions tous nos a priori sur le football ? »
Le but est de faire mentir l’adage qui dit que « le public du musée ne va pas au stade et le public du stade ne va pas au musée« , explique l’autre commissaire, Florent Molle, rappelant que la collecte des pièces avait demandé quatre ans de travail. « Nous sommes foot » est divisée en onze sections, comme les onze joueurs d’une équipe, rassemblées en trois thèmes : passions, engagements et mercatos.
La pièce la plus saisissante est une cage avec des écrans sur trois murs et des baffles puissantes plongeant les spectateurs dans l’ambiance assourdissante des tribunes de grands stades populaires.
On se retrouve bien sûr au milieu du stade Vélodrome de l’Olympique de Marseille, et son sonore : « Aux armes ! » chanté par les deux virages qui se répondent, mais aussi d’autres enceintes méditerranéennes, en référence au nom du Mucem (Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée) : ceux de l’Olympiakos (Grèce) ou du FC Barcelone (Espagne)...
La section engagements raconte les nobles comme les sordides histoires du football, de l’équipe d' »apatrides espagnols » du camp de concentration de Mauthausen aux supporters ultras sionistes du Beitar Jérusalem qui ne veulent pas de joueurs musulmans dans leur équipe.
L’exposition n’occulte pas la face obscure du ballon rond : la violence et le racisme, avec les insignes nazis visibles dans certains stades, ou la marchandisation excessive. Dans cet esprit, la troisième section, mercatos, revient sur le foot business, ses transferts millionnaires et ses joueurs-sandwiches.
Comme le dit la responsable des publics et de la programmation du Mucem, Cécile Dumoulin, l’exposition réussit à « montrer que le musée peut être un sport populaire ». (Avec AFP)
Rappelons que:
Le MUCEM, le Musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée a été inauguré en 2013, lors de l’année élue: Marseille, Capitale européenne de la culture. Se définissant comme un « Musée de société », il est consacré à la conservation, l’étude, la présentation et la médiation d’un patrimoine anthropologique relatif à l’aire européenne et méditerranéenne. « L’emblème de la Ville capitale européenne 2013, à l’entrée du port, signé par l’architecte Rudy Ricciotti, évoque une casbah d’Afrique du nord avec son béton dentelé, carré de 72m de côté qui doit abriter une collection consacrée aux cultures méditerranéennes ». Le site a accueilli en 2015, 1,5 million de visiteurs et 539 000 pour les expositions.
L’OM en mode suédois:
Sept Suédois ont porté les couleurs de l’Olympique de Marseille. Gunnar Andersson, un monument du football qui a été par la suite naturalisé Français, y a joué de 1950 à 1958. Comme le défenseur Gunnar Johansson de 1950 à 1958. Ils y ont croisé lors de leur première année marseillaise Ekner Dan Heimer et les trois Suédois ont formé à l’époque un trio magique! Stellan Nilsson a ensuite débarqué lors de la saison 1953-1954 et a évolué aux côtés des deux Gunnar. Puis Anders Linderoth porta les couleurs du club de 1977 à 1980. Il y a aussi eu le milieu défensif Klas Ingesson qui a fait un passage furtif à Marseille en 2000-2001. Mais Le plus emblématique reste Roger Magnusson. Le plus célèbre, celui qui se place, encore aujourd’hui, tout en haut dans les mémoires des fans de l’OM. Olympien de 1968 à 1974, ses dribbles qui mystifiaient les défenses adverses et enchantaient le public lui valent rapidement le surnom de « Magicien de l’OM ». Il forma avec le buteur croate Josip Skoblar, une paire redoutable qui offrit plusieurs titres au club et un doublé Coupe-Championnat en 1972.
L’esprit de l’Olympique de Marseille, le club emblématique de la ville et l’un des clubs phares du football européen, flotte dans toutes les sections de l’exposition au Mucem qui montre ce sport universel comme un véritable phénomène de société sur tous les continents.
Crédits Photos: DR, 0T Marseille, CRT/PACA, Mucem