Non, les Français n’ont pas tous des ancêtres Gaulois ! Si certains en doutaient.. ! D’ailleurs les Gaulois ne sont pas tous Gaulois mais Eduens, Lingons, Séquanes, Rèmes, Arvènes ( La Gaule comprend alors plus de soixante peuples divisés… Au total, ces territoires sont très peuplés et comptent de 9 à 10 millions d’habitants). Non, en 52 avant Jésus-Christ, Vercingétorix n’a jamais jeté ses armes aux pieds de Jules César à Alésia ! Non plus, le petit village qui poursuit seul la lutte contre l’envahisseur grâce à une potion magique n’a jamais existé, ni les irréductibles Gaulois Astérix et Obélix, ni les camps romains de Petitbonum, Aquarium et Babaorum (Merci Goscinny et Uderzo !).
Oui !! Il y a 2000 ans, trônait Bibracte, une capitale gauloise sur le Mont Beuvray, dans le Morvan, au cœur de la Bourgogne. Bibracte était la capitale du peuple celte des Éduens, l’un des plus puissants à l’époque, développé surtout au Ier siècle av. J.-C.. Centre névralgique du pouvoir de l’aristocratie éduenne, Bibracte était aussi un important lieu d’artisanat et de commerces où se côtoyaient mineurs, forgerons et frappeurs de monnaies sur une superficie de près de 135 hectares.
La première mention de Bibracte dans l’histoire a été faite par César dans ses Commentaires sur la Guerre des Gaules concernant l’année 58 avant JC et la bataille de Bibracte. Celle-ci est à nouveau mentionnée en 52 avant JC lorsque César s’interroge sur les intentions de ses alliés Éduens qui ont rejoint la révolte et couronnent Vercingétorix roi des Gaules à Bibracte ! Il dira de Bibracte qu’elle est « de beaucoup la plus grande et la plus riche ville des Eduens ». Vercingétorix, chef arvène (l’actuelle Auvergne) s’impose définitivement comme chef de guerre de la coalition gauloise à Bibracte. Une grande partie des peuples gaulois est alors unifiée pour la première fois de son histoire.
Ce site remarquable fait désormais l’objet d’un classement au titre des monuments historiques. En 2007, le site de Bibracte reçoit le Label « Grand Site de France ». Située au sommet du mont Beuvray (821m, le plus haut sommet du massif du Morvan) en région Bourgogne-Franche-Comté, Bibracte fut fondée à la fin du IIè siècle avant notre ère par les Eduens, l’un des peuples gaulois les plus puissants, le plus nombreux, le plus riche qui y installa donc pour un siècle sa capitale.
Abandonnée pendant deux millénaires et tombée dans l’oubli, la ville renaît aujourd’hui grâce aux archéologues. Bibracte est un lieu unique en Europe, associant 3 atouts originaux et complémentaires :
– un Site naturel et historique d’exception: au confluent des bassins de l’Yonne, de la Seine et de la Loire, le site héberge le musée de la civilisation celtique qui retrace la vie de cette cité de quelque 5 à 10 milliers d’âmes au sein d’un oppidum fortifié que les fouilles archéologiques du mont Beuvray révèlent peu à peu.
– un Centre archéologique de recherche européen qui regroupe le site, le musée et le centre de recherches. Il est inauguré en 1995 et inscrit, dans la liste des sites archéologiques d’intérêt national, l' »oppidum », la ville fortifiée de Bibracte (Mont-Beuvray, Saint-Léger-sous-Beuvray ; Saône-et-Loire ; Glux-en-Gienne ; Nièvre): « Les fouilles sont actuellement mises en œuvre par plusieurs équipes françaises et étrangères et se concentrent notamment sur le quartier gaulois, sur le vaste ensemble gallo-romain aux alentours et sur une demeure romaine dite du « Parc aux Chevaux ». Ainsi, des spécialistes, des chercheurs, des professeurs et leurs étudiants venus de l’Europe tout entière se côtoient chaque été sur le site pour fouiller différentes parties du site… » précise Pascal Paris, Responsable du service Recherche.
– un Musée de la civilisation celtique qui constitue une vitrine de l’archéologie celtique ouvert au public en 1996. La construction architecturale correspond à l’évolution des âges de l’humanité : base en pierre taillée ; murs en pierre polie, béton lisse et verre ; et toit métallique. Quant aux façades, ce sont de grandes baies vitrées ; celles côté vallée sont cachées par un mur, celles faisant face au site laissent libre cours au regard des visiteurs.
Bibracte, géré par un établissement public de coopération culturelle ( Etat, région Bourgogne-Franche-comté, départements Nièvre et Saône et Loire) est à la fois un champ d’application pour des chercheurs d’une dizaine de pays européens, un musée ultra-moderne qui témoigne de la démarche des archéologues et un site archéologique en évolution permanente propice à la découverte d’une page méconnue de l’histoire de France.
Nouveauté pour les archéologues en herbe !
A la recherche de Bibracte (en famille, à partir de 6 ans): De clairière en fouille, de forêt en vestiges archéologiques, on se met en famille dans la peau de marchands antiques pour parcourir le site archéologique de Bibracte.
Un atelier pratique ici, une devinette plus loin et des énigmes à résoudre entre deux chantiers de fouille, une exploration approfondie de l’antique capitale des Eduens !
Ne pas quitter Bibracte sans un arrêt au Chaudron où l’on peut vivre l’archéologie côté cuisine! Le menu est concocté à partir d’ingrédients connus des Gaulois: peu de gibiers (et oui!), pas de sucre, mais des céréales, des animaux d’élevage, du miel, du fromage et des plantes aromatiques. Et bien sûr l’incontournable cervoise, brassée en exclusivité pour Bibracte. Le tout servi dans de la vaisselle copiée sur la vaisselle celtique, avec cuillère mais sans fourchette !
C’est Jacques Lacarrière, écrivain français connu pour ses récits de voyage et mort en 2005, qui disait: « Si l’on veut essayer de retrouver quelque chose des Gaulois, j’entends quelque chose que le paysage porte encore, même après tant de siècles, c’est à Bibracte qu’il faut aller, sur ce mont Beuvray dominant les plateaux du Morvan » (in Chemin faisant, 1974)
Article publié en août 2018 et mis à jour en avril 2022
Tous les détails et les informations pratiques sur www.bibracte.fr ou au 03.85.86.52.35. Crédits photos également.