Mondial 2019 en France: Le futur du foot sera-t-il féminin? Les nordiques y croient avec force et ferveur…

«Ce sera l’une des plus belles Coupes du monde féminines, organisée par un pays qui rend hommage aux femmes dans le football»: c’est en ces termes que Gianni Infantino, le président de la Fifa, la Fédération Internationale de Football Association, présenta le Mondial féminin 2019 qui aura lieu pour la 1ère fois en France, du 7 juin au 7 juillet prochain.

Avec le match d’ouverture au Parc des Princes à Paris et la finale à Lyon, la ville phare du football féminin avec un club, l’Olympique Lyonnais qui domine l’Europe, (et même le monde selon le New York Times « The World’s most dominant team ») et qui fournit pas moins de  7 joueuses à la sélection nationale. Un tournoi médiatisé donc puisqu’il sera diffusé sur les chaînes du groupe TF1. Alors qu’Infantino veut qu’il «passe le milliard de téléspectateurs», Brigitte Henriques, vice-présidente déléguée de la FFF et du comité d’organisation de la Coupe du monde, mais surtout ancienne joueuse (31 sélections), se réjouit de cette exposition : «Lorsqu’on jouait aux États-Unis, on se demandait quand ça arriverait chez nous. C’était le paradis : des stades pleins, des animations, des stars. Les lignes bougent en France, la professionnalisation est en marche.»
Ce Mondial français servira également à faire augmenter le nombre de pratiquantes dans l’Hexagone. Depuis 2011, il est passé de 50 000 à 130 000. Seul hic, l’affluence dans les stades, alors que le football féminin peine encore à trouver un public : « Il faudra aller chercher les spectateurs. On veut rayonner sur tout le territoire, c’est pourquoi on a pris il y a deux ans notre bâton de pèlerin pour rencontrer les élus des villes où se joueront les matches », précise Brigitte Henriques. Les 24 équipes qualifiées sillonneront la France. Au travers des 9 villes hôtes : Paris, Lyon, Montpellier, Nice ou encore Rennes, Valenciennes, Reims, Le Havre et Grenoble. Une chose est sûre, si les Bleues vont loin, le public suivra. C’est « le moment de briller », comme le souligne le slogan de la compétition.

L’équipe de France s’affiche parmi les prétendantes au titre !
Comme leurs collègues masculins lors de la Coupe du monde en France en 1998, les féminines veulent également décrocher le Graal lors du Mondial 2019 disputé dans l’Hexagone. Les Bleues rentreront dans la compétition le 7 juin au Parc des Princes contre la Corée du Sud.
Elles ont aussi l’opportunité d’apporter à la France un doublé filles-garçons inédit, un an après la victoire des Bleus en Russie.
3e au classement Fifa, l’équipe de France féminine veut faire mieux qu’une 4e place obtenue en 2011, sa meilleure performance. Pour cela, la sélectionneuse Corinne Diacre s’appuie sur un mélange de joueuses expérimentées et de jeunes talentueuses, comme l’affirmait Didier Deschamps, son collègue masculin, avec qui elle discute régulièrement : «Il y a une similitude entre les deux sélections, avec un noyau dur et une nouvelle génération qui arrive chez nos filles également. » Avant d’évoquer la particularité de disputer une compétition à domicile: «C’est un plus ! Je suis persuadé que cela va très bien se passer, avec un bel engouement, des stades pleins et de belles audiences à la télé. Quand on a la chance de disputer un grand tournoi à la maison, savoir s’appuyer sur l’enthousiasme que cela suscite est un point positif.» souligne l’homme aux 2 étoiles qui peut parler en toute connaissance de cause

Les têtes d’affiches pour le titre:
L’équipe des États-Unis est la meilleure nation au palmarès de la Coupe du monde féminine. Elle totalise trois titres en 1991 et 1999 et 2015, une place de finaliste 2011 et trois troisièmes places. L’équipe d’Allemagne se classe deuxième avec deux victoires en 2003 et 2007, ainsi qu’une place de finaliste en 1995.
Si les 2 sélections font toujours partie des favorites, la Suède fait partie des grandes outsiders et les attentes des Suédoises sont très élevées. 
Emmenée par sa capitaine, Caroline Seger, qui croit fortement aux chances de son pays en France, la Suède partira à la conquête de son premier titre mondial. L’ex-milieu de terrain de l’Olympique Lyonnais jouera sa quatrième phase finale à 34 ans. Présente en équipe nationale depuis 2005, elle a déjà disputé trois Coupe du monde avec la Suède. Demi-finaliste avec les Jaunes et Bleues en 2011, la milieu de terrain du FC Rosengard a bien l’intention de faire mieux cette année en France. « Les attentes sont très élevées. Nous sommes une très bonne équipe, mais je ne pense pas que nous ayons encore donné le meilleur de nous même », affirme Seger (qui veut dire victoire en suédois ! sic) et qui n’hésite pas également à vanter les qualités offensives de son équipe qui compte parmi ses attaquantes, la Bavaroise Fridolina Rolfo ou encore la Montpelliéraine Sofia Jakosbsson. Sans oublier la meilleure buteuse en phase qualificative, l’ex parisienne Kosovare Asllani…
« Nous avons des joueuses très rapides en attaque. En contre-attaque, nous pouvons être très dangereuses, mais j’espère que vous verrez une Suède différente de celle des éditions précédentes, une équipe qui peut maîtriser le ballon et contrôler le jeu, pas seulement une équipe qui défend bien et qui est bonne en contre« , s’attend la capitaine suédoise. Les joueuses de Peter Gerhardsson débuteront leur Mondial le 11 juin face au Chili à Rennes.

Une grande absente au Mondial: la Norvégienne, Ada Hegerberg, l’attaquante star de l’Olympique Lyonnais, première Ballon d’Or féminin de l’histoire 
La Norvège a inscrit son nom au palmarès de la compétition en 1995. Mais depuis plus grand-chose (éliminée en 1/8 la précédente édition) si ce n’est 2 places de finalistes à l’Euro face à l’Allemagne en 2005 et 2013. Pareil cette année, la Norvège ne fait pas partie des favorites. Et l’absence de sa star Ada Hegerberg ne joue pas en sa faveur.
En décembre dernier et pour la première fois depuis sa création en 1956, le Ballon d’Or a été remis en décembre dernier à une footballeuse. Et la Norvégienne Ada Hegerberg en fut l’heureuse élue. Hegerberg a grandi en pleine nature, entre montagnes et lacs, à Sunndalsøra au nord-ouest d’Oslo, dans une famille de sportifs (ses parents furent footballeurs amateurs mais surtout sa soeur est la deuxième professionnelle de la famille et joue actuellement au Paris SG). Ada est donc entrée dans l’histoire du football en s’offrant le prestigieux trophée, Ce prix, pour lequel six autres Lyonnaises (sur les quinze nommées) concourraient, parmi lesquelles les internationales françaises Wendy Renard et Amandine Henry, récompense une joueuse peu ordinaire, À seulement 23 ans, Ada Hegerberg collectionne les titres comme d’autres enfilent les perles. La première lauréate du Ballon d’Or, débarquée à Lyon en 2014, a remporté 4 Ligue des champions (2016, 2017, 2018, 2019), 5 championnats de France (2015, 2016, 2017, 2018 et 2019) et 4 Coupe de France (2015, 2016 et 2017, 2019). Avec l’Olympique Lyonnais, qui vient de signer un 4 ème quadruplé de son histoire, la Norvégienne a marqué plus de buts qu’elle n’a joué de matches. En 147 rencontres disputées dans le Rhône, l’attaquante a inscrit 182 buts, soit un moyenne épatante de 1,24 but par match. Désignée meilleure joueuse de l’année par l’UEFA en 2016, elle est entrée dans l’histoire la saison passée en inscrivant 15 buts dans la compétition reine, la Ligue des champions, un record sur une même saison. Et à son palmarès il faudra rajouter 3 buts en 30 minutes lors de la finale de la Ligue des Champions 2019 face à Barcelone (4-1), il y a une quinzaine de jours…
Pourtant l’attaquante de l’OL a, depuis longtemps, décidé de prendre du recul vis-à-vis de sa sélection nationale pour raisons personnelles, et a déclaré forfait pour ce Mondial 2019. Lire plus ici 

La belle histoire du Mondial: la Danoise Nadia Nadim, afghane d’origine, attaquante vedette de la sélection du Danemark et qui a rejoint le Paris Saint-Germain en janvier 2019
Cette attaquante de 31 ans a un parcours hors norme. Nadia Nadim est née en Afghanistan et a fui son pays après l’assassinat de son père par les talibans. Elle a appris le foot dans un camp de réfugiés au Danemark avant d’être repérée et ne cesse depuis de faire rêver. C’est un périple comme en connaissent de nombreux réfugié(e)s aujourd’hui encore qu’elle a connu avec sa mère et ses soeurs. Un trajet dangereux en voiture jusqu’au Pakistan. Puis, en camion, des heures à rouler sans savoir où l’on est, sans rien à manger, un cauchemar… Elles pensent arriver en Angleterre mais elles sont au Danemark… La jeune fille grandit, son talent aussi. Elle est repérée sur le terrain et est sélectionnée à l’âge de 19 ans, devenant ainsi la première Danoise d’origine étrangère à jouer dans l’équipe nationale. Une fierté pour Nadia et sa famille, et aussi pour des milliers de femmes afghanes. Arrivée à Manchester City en janvier 2018, elle intègre le Paris SG, à la tête de son attaque, un an plus tard… Lire plus ici 

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