#Tourisme: Ain, deux, trois… Bugey !!

Nous y passons à coup sûr, en voiture, en descendant dans le sud ou en remontant « Hemma » (sic !! à la maison !!) Que nous longions les monts du Jura puis la vallée du Rhône ou que nous traversions la Suisse, entre Lyon et Genève, nous sommes dans l’Ain. L’Ain est le premier département français (par ordre alphabétique code postal 01 ) dont le nom vient de la rivière qui le traverse, situé dans la région Auvergne-Rhône-Alpes à moins de 2 heures de Paris (par le rail), et de Lyon, Chalon, Mâcon ou Genève (par la route).
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Et le Bugey est l’un des « pays » naturels, géographique et historique, de l’Ain, entre Lyon et Genève, tout comme la Bresse, la Dombes et le Pays de Gex. D’un point de vue géologique, le Bugey est un relief montagneux, qui est la prolongation méridionale du massif du Jura, Le point culminant du Bugey est d’ailleurs le Grand Colombier 1 538 mètres. C’est aussi l’un des plus hauts sommets du massif du Jura.

Entre l’Ain,  Rhône, le Grand Colombier et le Plateau du Renard, à proximité du lac du Bourget, le Bugey, d’un point de vue touristique, est résolument tourné vers la pratique du vélo pour tous : ViaRhôna pour les familles, montée du Grand Colombier et autres cols prisés pour les sportifs, VTTistes et cyclistes de route… Randonnée sous toutes ses formes, sports d’hiver et loisirs aquatiques se pratiquent au gré des saisons, dans un cadre naturel préservé, aux panoramas exceptionnels.

Pays de lacs, de cascades et de vignobles, la terre natale de Brillat-Savarin (auteur, homme politique célèbre né au 18è siècle à Belley dans le Bugey, gastronome français et arbitre incontesté des plaisirs de la table, il léguera à la postérité son traité philosophique « La physiologie du Goût » et son sens de l’aphorisme : « Dis moi ce que tu manges, je te dirai qui tu es !! ») est aussi une étape gourmande.L’Ain est un haut lieu de la gastronomie et le Bugey compte nombre de spécialités gastronomiques : des fromages (le Chevret, également connu sous la dénomination Tome de Belley, le Ramequin fabriqué dans le canton de Saint-Rambert-en-Bugey, le Comté, la Tracle, un mélange de fromage, d’alcool et d’aromate…), des vins (et notamment les vins pétillants AOC du Bugey et du Cerdon), mais également des recettes (Veau farci à la mode du Bugey, Sâlé aux noix du Bugey, Quenelles sauce Nantua…).

De 1933 à 1937, le restaurant La mère Bourgeois à Priay, est le premier restaurant à obtenir les 3 étoiles du Guide Michelin. En 2019, trois restaurants conservent leur étoile au plus prestigieux palmarès de la gastronomie. Tout comme l’établissement de Georges Blanc à Vonnas qui, après 90 années de présence au Michelin, garde ses trois étoiles.

La richesse culinaire de l’Ain dispose d’un grand patrimoine, en matière de traditions et de savoir-faire agricoles diversifiés, souvent couronnés par des produits frappés d’une estampille. Neuf produits d’excellence (AOC/AOP) sont devenus les piliers d’une gastronomie locale reconnue (vins du Bugey, fromages et produits laitiers, poissons et grenouilles…), et des recettes ancestrales ou renouvelées dont les chefs d’ici vous parleront indéfiniment avec passion.

Etape gourmande, le Bugey est également une étape industrielle avec un territoire doublement compétitif : Pôle de compétitivité Plastipolis spécialisé en plasturgie et composite autour d’Oyonnax; Pôle de compétitivité Xylofutur, unique pôle de la filière bois en France autour de Nantua, les 2 principales villes du Bugey.
– Fort d’une culture industrielle plus que centenaire, la « Plastics Vallée », est le 2e bassin d’activité économique du département de l’Ain, lui-même identifié comme le département le plus industriel de France. Le territoire du Haut-Bugey compte 3200 entreprises en 2014 dont 20% d’entreprises industrielles pour un total de 26 000 emplois environ sur le territoire. Autrefois célèbres pour leur travail minutieux du bois et de la corne, les entreprises du bassin du Haut-Bugey se lancent dans l’aventure du celluloïd dans les années 1950 et développent en quelques décennies, grâce à leur créativité et leur ingéniosité, un savoir-faire unique pour le travail des matières plastiques qui s’illustre dans toutes les process et métiers de la filière plasturgie.

Aujourd’hui, plus de 600 entreprises soit 10 000 emplois constituent un pôle dense et fort de PME- PMI innovantes en plasturgie, parmi lesquelles émergent les noms de grandes entreprises de renommée internationale. 1er pôle de la plasturgie en Europe, la Plastics Vallée réalise 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires annuel en diffusant à travers le monde ses compétences dans tous les domaines de la plasturgie et ses applications : aéronautique, automobile, robotique, lunetterie, téléphonie, médical, emballages cosmétiques, biens de consommation domestique, l’industrie du jouet d’Oyonnax etc.

En lien étroit avec l’unique Pôle de compétitivité Xylofutur et les acteurs représentatifs de la filière (industriels, centres techniques et de formation, représentants professionnels, collectivités), le Haut-Bugey a été moteur dans la structuration du cluster régional d’innovation pour la filière Bois : Xylofutur Auvergne-Rhône-Alpes inaugurée en juin 2018.

Valoriser la filière bois et ses activités sur le territoire d’Auvergne-Rhône-Alpes, et le Haut-Bugey en particulier, en favorisant la recherche et l’innovation, Anticiper l’avenir de la filière bois avec l’ensemble des acteurs de la filière (interprofessions, institutionnels, clusters, grandes écoles…) autour de trois grands axes stratégiques que sont la ressource bois, la transformation du bois et la recherche/développement sur les matériaux biosourcés et bi-matière (bois et plastique),

Si l’Ain est le premier département industriel de France (23 % de la population active y est employée dans l’industrie, contre 13 % en moyenne en France métropolitaine) et détient l’un des plus faibles taux de chômage (6,8 % contre 9% en moyenne dans le pays selon les données 2017 de l’Insee), le Bugey a aussi connu sa désindustrialisation et certaines activités sont aujourd’hui des musées à visiter !!

– L’empreinte des Soyeux et le Musée des Soieries Bonnet à Jujurieux
La route de la Soie dans la région naît sur les berges de la Saône non loin de l’Ain. A la Renaissance, fin XVè-début XVIè siècle, les foires amènent à Lyon les prémices de ce qui constituera l’industrie soyeuse lyonnaise. François Ier permet à la soierie de prendre son véritable essor dans la capitale des Gaules et en 1540 la ville obtient le monopole d’importation des soies brutes en France.Claude-Joseph Bonnet, natif de Jujurieux, commune du Bugey à moins d’une heure de Lyon, est le fondateur et patriarche de l’imposante usine-pensionnat des Soieries Bonnet. L’implantation de cette usine au 19° siècle eu des conséquences directes sur l’architecture et l’urbanisation du village. Outre le site de l’usine, l’érection d’une maison directoriale, de cités ouvrières et surtout de résidences bourgeoises appelées châteaux de l’Industrie changea considérablement la physionomie de Jujurieux, petit village paysan des contreforts du Bugey. Le patrimoine des Soieries Bonnet constitue un exemple rare de préservation, dans son intégralité, d’un ensemble complet de l’industrie textile permettant de saisir en un même lieu toutes les composantes du patrimoine industriel, dans leur dimension matérielle et immatérielle. Au cœur de l’ancienne manufacture textile, on peut découvrir l’univers des grandes soieries lyonnaises des 19e et 20e siècles et l’organisation industrielle, sociale, morale et religieuse d’une entreprise paternaliste.

– A découvrir les Glacières de Sylans
Entre 1875 et 1915, le commerce de la glace était prolifique. C’était la plus grosse production industrielle de glace. 300 personnes y travaillaient 6 jours sur 7 et 24 h sur 24 afin d’extraire la glace du lac et l’envoyer jusqu’aux destinations les plus lointaines. Un commerce lucratif pour les Glacières qui fournissaient alors les restaurants, les bars ou encore les hôpitaux, à Paris, Marseille ou Alger. L’histoire s’arrête en 1915. Au début du 20è siècle, les machines pour fabriquer les pains de glace font leur apparition, la guerre de 14-18 éclate et certains hommes sont appelés aux armes. Enfin, d’année en année, le lac ne gèle plus suffisamment. Aujourd’hui, le site est sous la gestion de Haut-Bugey agglomération. Les bâtiments, envahis par les mauvaises herbes, résistent au temps, même si la toiture et la charpente ont été vandalisées. . En 1915, une page s’est tournée définitivement qui marquait l’arrêt d’une activité unique en son genre.

 « Bullez dans le Bugey »

Dans le radar de tous les gourmets de France et de Navarre, l’attractivité touristique de l’Ain est une valeur sûre que les habitants et acteurs économiques revendiquent tous les jours. Quand vous descendrez dans le sud de l’Europe et/ou quand vous remonterez dans le nord, que vous passiez par la Suisse ou bien la Région Rhône-Alpes française, n’hésitez pas à faire une halte entre Lyon et Genève, les Alpes et le Jura, le Rhône la Saône et l’Ain, et faire une pause dans le Bugey.
Nous irons voir prochainement les autres « régions constituantes » de l’Ain, ce premier département français (01), belles endormies mais tout aussi attractives, et goûter aux volailles de Bresse, aux poissons de la Dombes et au Bleu de Gex,..

 

Article publié en octobre 2019 et mis à jour en avril 2022
Crédits Photo: DR et CD Ain, Patrimoines de l’Ain