Le nord de la France, la France du nord, la région des Hauts-de-France sont à l’honneur en cette dernière année de décennie. En 2020, Lille, capitale de région, trône comme capitale mondiale du design et Amiens a été choisi par l’UE comme la capitale européenne de la jeunesse.
Si Francofil vous a déjà montré Lille et l’on y reviendra faire un tour durant l’année, on connait moins Amiens, capitale historique de la Picardie, qui est, avec ses 150.000 habitants, la deuxième ville de la région (après Lille donc), située au coeur du triangle Paris – Londres – Bruxelles.
Surnommée la « petite Venise du Nord » en raison des nombreux canaux qui la traversent et des hortillonnages (ensemble de jardins flottants), Amiens offre un riche patrimoine et des quartiers pittoresques, témoins d’une histoire bimillénaire. L’image contemporaine de la ville est fortement liée à trois activités qui rayonnent au-delà de ses frontières : son statut de capitale historique de la Picardie, l’importance de son université et la vitalité de sa vie culturelle portée par des infrastructures et des manifestations d’envergure internationale, telle cette désignation de capitale 2020 de la jeunesse par l’Union européenne qui souligne la vie et le développement social, économique et culturel de la ville, liés à la jeunesse..
Située dans la partie nord du Bassin parisien, la ville bénéficie, à l’échelle de l’Europe de l’Ouest, d’une situation géographique privilégiée de par sa proximité avec Paris, Londres et Bruxelles. Au carrefour de grands axes de circulation de niveau européen, la ville est également au cœur d’une importante étoile ferroviaire.
À vol d’oiseau, la ville est distante de 115 km de Paris, de 180 km de Bruxelles, de 245 km de Londres, de 455 km de Francfort. À l’échelle nationale, Amiens est située à 97 km de Lille, à 100 km de Rouen, à 144 km de Reims et à 162 km du Havre. À 121 km de Calais, face à Douvres, et à 56 km de l’estuaire de la baie de Somme (Saint-Valery-sur-Somme), Amiens est un nœud d’axes de communications entre l’Île-de-France et le Nord de la France, la Normandie et le Benelux, la France et le Royaume-Uni.
En 2024, la création de la ligne Roissy – Picardie permettra de relier la gare d’Amiens à la gare de l’aéroport Charles-de-Gaulle 2 TGV (55 minutes) qui compte parmi les principaux pôles d’échanges et plates-formes multimodales européens.
Tourisme
Située à l’interface des bassins de vie du bassin parisien et du Nord, Amiens est une destination touristique accessible pour quelques jours. Elle profite de la proximité de la Baie de Somme (55 km), haut lieu touristique inscrit au Club des plus belles baies du monde et labellisé Grand site de France. Elle développe également un tourisme de mémoire en lien avec les sites proches de la Grande Guerre. Première ville de France en nombre d’inscriptions au patrimoine de l’UNESCO, Amiens bénéficie d’un patrimoine riche et varié. Elle est labellisée « Ville d’Art et d’Histoire » depuis 1992. Depuis 2013, ce label est étendu à celui de « Pays d’Art et d’Histoire » avec l’ensemble des communes de la métropole.
Les locomotives touristiques de la ville sont respectivement : la cathédrale, le parc zoologique et les hortillonnages. Dans une moindre mesure, le parc de Samara, le musée de Picardie et la maison de Jules Verne constituent des valeurs sûres du tourisme local.
Première ville de France en nombre d’inscriptions au patrimoine de l’UNESCO, Amiens est célèbre pour sa cathédrale Notre-Dame, joyau de l’art gothique et l’une des plus vastes cathédrales du monde. Elle fête cette année son 800ème anniversaire.
La ville doit une renommée mondiale à sa cathédrale, chef-d’œuvre de l’art gothique et plus vaste cathédrale du monde par ses volumes intérieurs (200 000 m3). Inscrite une première fois au patrimoine mondial de l’UNESCO comme « chef-d’œuvre du patrimoine mondial » (1981), elle l’est une seconde fois comme monument étape des chemins de Compostelle (1998).
Plus vaste édifice religieux et médiéval de France, Notre-Dame d’Amiens pourrait contenir deux fois Notre-Dame de Paris. Elle mesure 145 mètres de long et sa flèche culmine à 112 mètres de haut. Les voûtes de la nef centrale atteignent 42,30 mètres (proche du maximum supportable pour cette architecture). Datant du XIIIe siècle, sa construction est le fait de la richesse de la ville au Moyen Âge et de l’incendie de la cathédrale romane qui s’y situait auparavant. Considérée comme l’édifice de référence de l’architecture gothique, la cathédrale présente également certains éléments du style gothique rayonnant et flamboyant. La rapidité de construction, à peine 70 ans pour le gros œuvre (1220 à 1269), explique cette homogénéité de style. Sa façade est décorée de plus de 3 000 statues, gargouilles et chimères d’origine dans leur quasi-intégralité. Elle accueille également de nombreux ouvrages remarquables comme l’Ange pleureur, son labyrinthe intact de 234 mètres de long ou encore des bas-reliefs d’intérêt majeur. Malgré les deux guerres mondiales du XXe siècle qui ont touché la ville, elle est restée intacte.
« C’est une femme adorable, cette cathédrale c’est une Vierge. […] Point de confusion vaine, ici, point d’exagération ni d’enflure. C’est l’empire absolu de l’élégance suprême. »— Auguste Rodin
« La cathédrale d’Amiens mérite le nom qui lui est donné par M. Viollet-le-Duc, « le Parthénon de l’architecture gothique ». »— John Ruskin dans La Bible d’Amiens
« Me voici maintenant à Amiens dont la cathédrale va m’occuper toute la journée, c’est une merveille […] un chef-d’œuvre prodigieux ! »— Victor Hugo dans un courrier à sa femme en 1835
« Vous aurez peut-être alors comme moi la chance, […] de voir la cathédrale, qui de loin ne semble qu’en pierres, se transfigurer tout à coup, et, – le soleil traversant de l’intérieur, rendant visibles et volatilisant ses vitraux sans peintures, – tenir debout vers le ciel, entre ses piliers de pierre, de géantes et immatérielles apparitions d’or vert et de flammes. »— Marcel Proust dans la préface de la Bible d’Amiens
La maison de Jules Verne
Il s’agit de la maison dans laquelle Jules Verne et son épouse vécurent entre 1882 et 1900. Acquise en 1980 par la ville, elle est labellisée Maisons des Illustres par le Ministère de la Culture. Restauré en 2006, grâce au Centre International Jules Verne, cet hôtel particulier retrace la personnalité, les sources d’inspiration et les souvenirs de l’écrivain à travers l’exposition de plus de 700 objets. La Maison de Jules Verne, labellisée Maisons des Illustres, est la demeure de Jules Verne, écrivain le plus traduit au monde après Agatha Christie. Entre 1882 et 1900, il vécut dans cet hôtel particulier du XIXe siècle et y écrit une partie de son œuvre.
Le cirque municipal Jules-Verne.
« Le nouveau cirque est une œuvre d’art […]. C’est le plus beau, sans conteste, c’est aussi le plus complet par ses aménagements et son outillage qui a été édifié en France et à l’étranger. »— Jules Verne, extrait du discours d’inauguration en 1889. Plus grand cirque en dur de France, le cirque Jules-Verne est le symbole d’une tradition circassienne ancrée localement depuis le milieu du XIXe siècle. Inauguré le 23 juin 1889 par Jules Verne, il succède à un cirque en bois édifié en 1874. L’auteur amiénois, conseiller municipal chargé des fêtes et célébrations, en est l’un des principaux partisans et chargé du suivi des travaux. Avec sa forme polygonale à 16 côtés, d’un diamètre de 44 mètres, il s’inspire du cirque d’été de Paris. L’architecte Émile Ricquier, élève de Gustave Eiffel, fut chargé de sa construction sous la supervision de Charles Garnier. Si son usage est essentiellement consacré aux arts du cirque, le bâtiment accueille de nos jours de nombreux concerts, spectacles, galas sportifs et réunions publiques. Il a également servi de décor à Federico Fellini pour Les Clowns (1971), et à Jean-Jacques Beineix pour Roselyne et les Lions (1989). Depuis le 1er janvier 2011, le cirque d’Amiens est labellisé Pôle national cirque et arts de la rue. Il est aussi le siège du cirque Arlette Gruss.
La tour Perret
Symbole de la reconstruction d’Amiens et du savoir-faire national, la tour Perret a été construite dans le quartier de la gare, rasé par les bombardements de 1944. Inaugurée en 1952, elle porte le nom de son concepteur, Auguste Perret. Elle fut classée monument historique dès 1975. Culminant à 110 mètres, elle a longtemps été le plus haut gratte-ciel d’Europe de l’Ouest. Elle est visible à des dizaines de kilomètres autour de la ville. Depuis 2005, un dispositif de mise en lumière lui confère l’aspect d’un phare le soir venu.
Le musée de Picardie est un site fondamental dans l’histoire de la muséographie puisqu’il est le premier bâtiment à avoir été édifié en France pour servir de musée en tant que tel. Bâti sous le Second empire sur le modèle du Louvre de Napoléon III, il ouvre ses portes après la visite de l’empereur en 1867.
Considéré comme le modèle français du musée du XIXe siècle, il est surnommé le « Petit Louvre de la Province » (avant que le Louvre-Lens, également dans la région des Hauts de France, n’ouvre ses portes en 2012) et accueille très tôt de riches collections qui se répartissent aujourd’hui en quatre départements: l’archéologie au sous-sol, l’art médiéval au rez-de-chaussée, les Beaux-Arts au rez-de-chaussée et au premier étage, et l’art moderne et contemporain au premier étage. Des salles sont également consacrées aux expositions temporaires.
Les Hortillonnages
En 2018, Amiens devient l’une des dix-huit premières villes au monde à obtenir le label Ramsar. Sous l’égide de l’UNESCO, ce label atteste de l’importance internationale des zones humides de la ville (le fleuve Somme, les hortillonnages, les étangs et marais).
Situés au cœur d’Amiens, sur 300 hectares, les Hortillonnages constituent une mosaïque de jardins flottants entourés de canaux. Maraîchers ou d’agrément, ces jardins sur l’eau constituent le poumon vert de la ville. Cultivés depuis 2 000 ans, ces îlots à la terre fertile furent conçus par les romains afin d’y cultiver des légumes pour les troupes de Jules César. Ils forment aujourd’hui une ceinture végétale de 2 000 parcelles aux abords du centre-ville. On y circule en barque à fond plat, appelée « barque à cornet », permettant d’accoster facilement sur les berges fragiles des parcelles cultivées. Les fruits et légumes qui y sont produits sont vendus chaque samedis sur le « marché sur l’eau », dans le quartier Saint-Leu.
Patrimoine environnemental
Classé parmi les dix « villes les plus vertes de France », le territoire amiénois est reconnu pour la qualité de son « patrimoine vert ». Avec 281 hectares d’espaces verts, 300 hectares de forêts, 300 hectares d’hortillonnages, 30 hectares de marais, son fleuve et ses cours d’eau, Amiens se révèle être une ville verte et bleue. Récompensée de la note maximum de quatre fleurs au concours des villes et villages fleuris de France, la ville dispose de 8,5 hectares de surfaces fleuries en 2017. Amiens offre en outre un patrimoine arboré particulièrement riche ; ses 38 650 arbres (hors boisements), dont 17 000 d’alignement sur les voies publiques, lui ont permis de remporter le prix national de l’arbre. Se présentant comme une ville soucieuse de l’environnement, Amiens a fait du lien entre la ville et la nature un des leviers de son projet de développement territorial.
La ville est régulièrement distinguée par la presse nationale pour sa qualité de vie ainsi que ses innovations économiques et sociales. Elle a également obtenu de nombreux labels. En voici une liste non exhaustive :
Qualité de vie: 1re ville de France en nombre d’inscriptions au Patrimoine mondial de l’UNESCO/ Capitale européenne de la jeunesse en 2020/ Top 10 des « villes les plus vertes de France »/ Ville d’art et d’histoire depuis 1992/ 3e au « Trophées de la propreté urbaine » par l’AVPU (2016). Ce grand prix récompense les villes qui mènent les actions les plus remarquables en faveur de la propreté des espaces publics/ 6e au classement des « villes les plus fêtardes de France » par Lonely Planet (2013)/ 7e au classement des « villes de France où il fait bon sortir » par L’Étudiant (2015)/ Label « Territoire zéro déchet zéro gaspillage » par le ministère de l’Écologie/ Label « Territoire à énergie positive pour la croissance verte » par le ministère de l’Écologie (2015)
Économie et innovations: « Ville la plus attractive de France pour les entreprises » (catégorie moins de 200 000 habitants) en 2009 et 2007 par L’Entreprise. Elle a terminé seconde en 2010, 2008 et 2006/ « Ville la mieux gérée de France » (catégorie grandes villes de plus de 100 000 habitants) en 2011, 2010 et 2008 par Challenges./ Internet (2016). Ce prix récompense les 10 villes françaises les plus innovantes dans le domaine du numérique depuis 25 ans.
4@ sur 5@ possibles par l’association Villes Internet (2017)/ « Meilleur centres-ville commerçant » par la Fédération pour la promotion du commerce spécialisé (2019)/ 1er « prix national pour la dynamisation du centre-ville » par La Gazette des communes (2016)/ 1re ville française à avoir mis en place le paiement des factures sur internet (février 2010)/ 1re greffe partielle de visage au monde au CHU d’Amiens (2005)/ 5e ville de France dans l’économie de partage (étude Asterés, 2016)/ Label « French Tech » sur le réseau thématique HealthTech (depuis 2016)/ 1re université de France en sciences humaines et sociales pour l’insertion professionnelle par Le Monde (2014)
9e université de France pour la réussite des étudiants par Le Monde (2014)
Social: « Ville la plus sportive de France » en 1999 et 1969 par L’Équipe / Label « Ville active et sportive » par le ministère de la Jeunesse et des Sports (2017). Ce label récompense la richesse du sport local, la qualité des infrastructures sportives, l’organisation d’événements sportifs (200 en moyenne par an) et les initiatives engagées pour développer l’activité physique sur territoire/
Label « Ville amie des enfants » par l’UNICEF (2013). Ce label valide la qualité des actions et des initiatives en direction des 0-18 ans/ Label « Ville conviviale – ville solidaire » par la Fédération européenne des solidarités de proximité (2016)./ Label « Ville en poésie » (2017). Ce label récompense la valorisation des initiatives de médiation et de diffusion de la poésie dans la ville/ Label « Destination pour tous » par le ministère du Tourisme (2017). Elle est la 2e ville française à obtenir ce label qui récompense les villes ayant développé l’accessibilité pour au moins deux familles de handicap et proposant une offre touristique adaptée/ Palme d’or de la « ville française la plus gay-friendly » par le Comité IDAHO (2010 et 2013). Amiens a reçu, à deux reprises, ce prix qui récompense la ville française la plus innovante en matière de prévention de l’homophobie.
Amiens et la musique
Dans les années 2000, le vivier du rock amiénois s’organise autour du collectif Amiens Burning et voit émerger des groupes tels que The Beyonders, Molly’s, Sobo, The Void.
Actuellement, plusieurs artistes musicaux sont liés à la ville. Ils évoluent dans des styles aussi variés que la chanson française (Albin de la Simone), les musiques du monde (Rokia Traoré), le hip-hop (Disiz, Naza), l’électro (The Name), la pop (Madame Monsieur, The Rabeats), le heavy metal (Anorak, DSK, Vakarm), le rock (Les Fatals Picards), la fanfare (Zic Zazou).
Amiens et la littérature
Au fil des siècles, la ville voit naître des écrivains majeurs. En 1782, l’amiénois Choderlos de Laclos met en scène une noblesse dépravée dans son roman Les liaisons dangereuses. Considéré comme l’un des chefs-d’œuvre de la littérature du XVIIIe siècle, l’ouvrage fait le tour du monde et connaît une adaptation cinématographique oscarisée.
En 1885, John Ruskin publie La Bible d’Amiens qui est traduite en français, largement annotée et préfacée par Marcel Proust. L’ouvrage consacré à Notre-Dame d’Amiens est l’occasion pour Proust de rappeler son admiration pour l’auteur anglais et la cathédrale d’Amiens.
« Je voudrais donner au lecteur le désir et le moyen d’aller passer une journée à Amiens en une sorte de pèlerinage ruskinien. Ce n’était pas la peine de commencer par lui demander d’aller à Florence ou à Venise, quand Ruskin a écrit sur Amiens tout un livre. »— Marcel Proust
Né dans le quartier Sainte-Anne en 1885, Roland Dorgelès publie Les Croix de bois en 1919. Écrit d’après ses notes prises au front, le roman remporte le Prix Femina la même année. En 1940, prisonnier de guerre au camp d’Amiens, Léopold Sédar Senghor écrit pour partie les poèmes du recueil Hosties noires qui paraît en 1948. En 1957, en s’évadant de la citadelle de Doullens, Albertine Sarrazin rencontre l’homme de sa vie, l’amiénois Julien Sarrazin, qu’elle épousera un peu plus tard à la mairie de la ville. L’Astragale, roman très autobiographique publié en 1965, raconte son parcours et cette passion amoureuse. En 1977, huit ans après la mort d’Albertine, Julien Sarrazin se livre à son tour dans le récit autobiographique Contrescarpe.
En 2011, Grégoire Delacourt évoque ces années d’interne au sein du collège jésuite La Providence d’Amiens dans son premier roman L’Écrivain de la famille. Au milieu des années 2010, deux jeunes auteurs liés à la ville connaissent un succès public et critique : Édouard Louis et François-Henri Désérable.
Cependant, le plus illustre personnage de la vie littéraire amiénoise de cette époque reste Jules Verne. Celui-ci anime l’activité intellectuelle de la cité picarde, donnant des bals et des fêtes tandis que sa femme tient un salon réputé.
« Me voilà tout à fait citoyen d’Amiens. Il me semble que j’y suis né. J’y vis très heureux, bien à l’aise pour travailler. Amiens est une ville sage, d’humeur égale, et la société y est aimable et lettrée. On y est près de Paris, assez près pour en avoir les reflets, sans le bruit et l’agitation insupportables. »— Jules Verne
En 1872, il devient membre de l’Académie d’Amiens avant d’en être élu directeur en 1875 et en 1881. En 1875, il prononce un discours intitulé « Une ville idéale : Amiens en l’an 2000 » où il se met en scène déambulant dans une ville d’Amiens avant-gardiste. Depuis, la ville a bâti un parcours touristique à partir de ce texte. Fortement engagé dans la vie locale, Jules Verne est nommé conseiller municipal de la ville de 1888 à 1904 et en fréquente assidûment les lieux culturels (bibliothèque, théâtre, etc.). Il rédige de nombreux rapports sur le théâtre et apporte son soutien à la construction du cirque municipal qui porte aujourd’hui son nom.
Amiens n’apparaît pas explicitement dans ses romans mais on y trouve néanmoins des éléments caractéristiques de la ville comme la cathédrale et le fleuve. C’est le cas pour la ville imaginaire de Ragz dans « Le secret de Wilhem Storitz ». Dans la nouvelle « Une fantaisie du docteur Ox », les habitants de la ville imaginaire de Virgamen, les Virgamenois, font directement référence aux amiénois et à leur caractère jugé prudent.
Décédé en son domicile du quartier Henriville en 1905, il marque profondément la ville de sorte qu’aujourd’hui de nombreux lieux, monuments et événements y portent son nom. Il repose au cimetière de La Madeleine.
Le nouveau pôle universitaire d’Amiens: la Citadelle
La métropole amiénoise accueille une des plus importantes populations étudiantes de France. En 2015, la ville compte 27 600 étudiants et 800 chercheurs qui se répartissent dans une quarantaine d’établissements d’enseignement supérieur, 34 laboratoires, 10 unités associées au Centre national de la recherche scientifique ou à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale.
Initié par l’État, inauguré en novembre dernier par Emmanuel Macron, le nouveau campus universitaire de la Citadelle à l’Université d’Amiens, qui accueille depuis septembre 2018, 5 000 étudiants de l’Université de Picardie Jules Verne (UPJV), projet estimé à 117 millions d’euros, consiste au regroupement de plusieurs unités de formation et de recherches de l’université de Picardie (facultés de lettres, langues, histoire-géographie, et de l’École supérieure du professorat et de l’éducation mais aussi de l’administration, de la bibliothèque universitaire, ainsi que d’une cafétéria sur un nouveau site universitaire situé à la Citadelle, ensemble de 18 hectares aux portes du centre-ville. Le projet a été confié à l’architecte italien Renzo Piano. Parallèlement, les facultés de médecine et de pharmacie s’installeront sur le campus au sud de la ville, à proximité du centre hospitalier. En outre, l’université d’Amiens délivre l’unique et seul diplôme universitaire de « Création de bandes dessinées » en France.
À la fois pôle industriel et pôle de services, Amiens bénéficie d’un vivier de main d’œuvre important, d’un bassin d’emplois de plus de 350 000 habitants et de nombreuses formations professionnelles.
Preuve de son dynamisme, le magazine l’Entreprise a élu Amiens « Ville la plus attractive de France » pour les entreprises en 2009 et 2007. Elle a terminé seconde en 2010, 2008 et 2006. Le magazine Challenges l’a par ailleurs désigné « Ville la mieux gérée de France » en 2011, 2010 et 2008. Sa position géographique la place au centre du triangle « Paris – Londres – Bruxelles », c’est-à-dire au cœur de l’Europe la plus riche et peuplée avec 80 millions d’habitants dans un rayon de 300 km autour de la ville.
Enfin, on ne sait pas s’il y a une relation de cause à effet mais en avril 2016, l’amiénois Emmanuel Macron fonde à Amiens son mouvement politique, En marche !. Un an plus tard, il est élu président de la République française. Le plus jeune président français de l’histoire. Le plus jeune chef d’Etat élu de la planète !! « Il est d’Amiens, il est jeune, il est picard, il est des Hauts-de-France, il aime les territoires, il vient de province, il vient de quelque part. » clament en chœur ses exégètes !! Alors, les Hauts-de-France, la Picardie, Amiens capitale de la jeunesse ont peut-être de qui tenir ou bien enfanté un esprit « jeune et moderne » déjà dans les années 70 !! Pour le meilleur et pour le pire… En même temps!!