Français ou francophone, vous êtes en Norvège de passage, installé(e) depuis six mois, ou vivant dans le royaume depuis vingt ans ; chaque mois, nous vous donnons la parole. Pour ce premier témoignage, nous avons rencontré Nathalie, 26 ans. La jeune femme vit à Oslo depuis quatre ans. Elle était initialement venue pour une année Erasmus et n’est pas repartie. Titulaire de deux masters (Gouvernance, Intégration et Intelligence Européenne et Droit International Comparé de l’Environnement), elle est actuellement en recherche active d’emploi.

1. Pourquoi êtes-vous venue en Norvège ?
J’étais étudiante, en licence de droit, spécialité droit international. En 2006, j’ai décidé de partir un an en Erasmus, avec mon compagnon, histoire de voir comment on vit à l’étranger. Oslo était mon choix, un sorte de projet ou de rêve. L’idée de vivre dans la ville du Prix Nobel de la Paix me plaisait beaucoup.

2. Depuis combien de temps êtes-vous à Oslo ?
Cela va bientôt faire quatre ans que j’habite Oslo. J’ai fini mes études, ici, à Oslo.

3. Aviez-vous déjà vécu à l’étranger auparavant ?
Non.

4. Vous plaisez-vous en Norvège ? Pour quelles raisons ?
Oui, je m’y plait énormément. J’aime la Norvège parce que c’est un pays où on est libre, libre de deux choses : Premièrement on est libre du stress, et en tant que française je mesure la différence de qualité de vie. Ici, les gens prennent leur temps. Deuxièmement, c’est la liberté d’expression. En Norvège, on ne juge pas aux apparences. On est libre d’être comme on veut, qui on veut, de se montrer tel qu’on est. Punk, gothique, ou autre, n’importe qui peut l’être en Norvège, si on a envie. C’est un pays qui aide à se sentir bien dans sa peau. J’apprécie également qu’il y ait moins d’habitants qu’en France, je me sens bien, plus proche des gens.

5. Votre installation a-t-elle été facile ?
Financièrement non, l’installation a été très pénible. S’installer en Norvège avec un seul salaire, étudiant de surcroît, a été très difficile. Mais on l’a fait, et pour le reste, l’installation a été très facile car l’accueil reçu a été incroyable et les gens d’une gentillesse et d’une bienveillance impressionnantes.

6. Avez-vous appris le norvégien ?
Par paresse, je n’ai pas appris le norvégien. Je n’ai pas fait cet effort parce qu’ici tout le monde parle un anglais parfait, c’est piégeant. J’ai donc pu communiquer rapidement et facilement. De plus, mes cours étaient dispensés en anglais. Mais les choses vont changer désormais. En effet, j’envisage de prolonger mon expérience norvégienne, voire de travailler à Oslo, et cette perspective me motive pour apprendre la langue.

7. Qu’est-ce qui vous plait particulièrement en Norvège ?
L’espace et le ciel. C’est incroyable de prendre le métro, tram, bus et d’être en 5 minutes en pleine nature, près d’un lac, sur les bords d’un fjord ou dans une forêt. L’immensité de l’espace en Norvège est fascinante. J’ai souvent l’impression d’être seule au monde. J’aime aussi la Norvège pour son ciel et ses couleurs. La lumière du nord a quelque chose de magique à osciller toujours entre rose, parme, bleu. Un festival à chaque coucher de soleil !

8. Qu’est-ce qui vous dérange ou vous irrite ?
Il n’y a pas grand chose qui me déplaise. Pays très américanisé, habitants peu bavards de prime abord, consommation excessive, … en fait, si on y réfléchit bien, tout ce qu’on pourrait considérer comme négatif est un réel effort d’ouverture, une ouverture du pays qui s’est réalisée en une période de temps très courte. Les norvégiens sont des gens qui s’adaptent rapidement.

9. Quels sont vos lieux et sorties préférés ?
J’aime me balader sur le port ou bien monter tout en haut de la forteresse. Je me rends souvent à l’hôtel de ville dans la grande pièce, face aux tableaux, c’est idéal pour travailler. La bibliothèque de Blindern est un endroit qui m’est cher : tout en verre, on a l’impression d’être dans une bulle. Elle est si vaste et calme. C’est un endroit parfait. Quand il fait beau, je prends le métro 1 et je m’arrête un peu avant Holmenkollen. Je vais à Båntjern. Là, après avoir marché un peu, il y a une cascade de laquelle on a un point de vue extraordinaire sur la ville et le fjord.

10. Quel conseil donneriez-vous à un Français qui arrive en Norvège ?
Je lui conseillerais de ne pas faire ce que moi j’ai fait : ne pas trop aller dans la communauté française, après il est difficile d’en sortir, voire de s’ouvrir au pays.