#Festival : Clermont-Ferrand, candidate au titre de capitale culturelle européenne !

Si le Festival International du court-métrage de Clermont-Ferrand fut l’un des derniers festivals de cinéma à se dérouler normalement en janvier 2020 pour les raisons sanitaires que l’on connait, sa 43ème édition sera peut-être le premier à se tenir, post-COVID, dans sa plénitude du 29 janvier au 6 février 2021 et il vient de dévoiler son affiche. C’est l’illustratrice japonaise, Yuko Shimizu, membre du jury international l’an passé, qui l’a réalisé: « Créer quelque chose qui évoque les volcans… Telle était ma première idée, encore bien floue, après une semaine passée au festival, juste avant le début de la pandémie…. Et puis quand je suis rentrée chez moi, la pandémie s’est abattue sur le monde. Tout était chamboulé. Je me suis dit que le prochain festival aurait besoin d’une grande bouffée d’énergie positive, qui symboliserait la renaissance – le fait que le monde du cinéma survivra quoi qu’il arrive.
Le choix des fleurs devait être éloquent, j’ai donc figuré ce jaillissement jubilatoire et cette explosion de camélias. Le camélia du Japon fleurit en plein hiver, alors que la nature est au repos. Les couleurs vives viennent nous réchauffer au cœur de l’hiver. Le festival sera la première fleur culturelle de l’année. » (La Montagne) . Il sera en tout cas le premier grand événement culturel 2021 de Clermont-Ferrand.

Car le Festival du court-métrage tout comme Vidéoformes (vidéo et nouveaux médias dans l’art contemporain). Créé en 1986, il est devenu la référence en France et sur la scène internationale dans son domaine; Jazz en tête, le festival international de Jazz, créé en 1988. De nombreux artistes internationaux s’y sont produits : Miles Davis, Herbie Hancock, Wynton Marsalis et Michel Petrucciani, sans oublier les chanteuses Dee Dee Bridgewater, Dianne Reeves ou Cassandra Wilson ; le festival Nicéphore +, festival international de l’image fixe et de la photographie ; Europavox, le festival européen de musique ; ou bien encore ce Festival International des Textiles Extraordinaires (FITE), biennale dont le but est de valoriser les productions textiles empreintes de significations patrimoniales et culturelles fortes qui a eu lieu tout récemment et dont l’expo phare Love etc se poursuit jusqu’en mars 2021 au Musée Bargoin, donnent à cette ville, universitaire et industrielle au cœur de la France, à 400 kms de Paris et presque autant du littoral méditerranéen, capitale historique d’une région historique l’Auvergne sa dimension patrimoniale et culturelle et en font un éminent candidat au titre de Capitale culturelle européenne en 2028.

Clermond-Ferrand dans un volcan !
La ville est située au pied de la faille de Limagne et de la chaîne des Puys, la plus grande chaîne de volcans d’Europe, parmi lesquels se dresse le plus célèbre, le puy de Dôme. site naturel inscrit depuis juillet 2018 comme « haut lieu tectonique » au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Si chacun des volcans de la chaîne des Puys peut être considéré comme éteint, la chaîne elle-même ne l’est à priori pas, vu la chambre magmatique active découverte récemment et le fait que les dernières éruptions datent de moins de 10 000 ans.
On dit même qu’une grande partie de Clermont-Ferrand se trouve au centre d’un ancien cirque volcanique. La ville est en fait bâtie au cœur d’un ancien volcan phréato-magmatique (lave puis lac volcanique) et au centre du cratère du Maar de Jaude (de la place de Jaude au carrefour Europe de Chamalières), âgé d’environ 156 000 ans et qu’elle se serait développée autour d’une butte volcanique dite plateau central sur laquelle sont construits les quartiers historiques et la cathédrale.

La cathédrale gothique de Clermont-Ferrand, bâtie à partir de pierre de lave !
La cathédrale Notre-Dame-de-l’Assomption a été construite entre 1248 et 1902 en pierre de Volvic, noire, issue des éruptions volcaniques des « jeunes » volcans auvergnats (4 000 à 8 000 ans). Elle abrite entre autres deux immenses et magnifiques rosaces en vitraux, de très rares peintures murales datant des XIIIe et XIVe siècles dans les chapelles Sainte-Madeleine et Sainte-Agathe découvertes et restaurées en 1992-1993, ainsi qu’une horloge très ancienne sonnant toutes les demi-heures. Ses deux tours, hautes de 108 mètres, achevées par Viollet-le-Duc au XIXe siècle, sont visibles de très loin et sont l’un des symboles de la ville. Remarquer également, adossée au nord de la nef, la tour de l’horloge dite de « la bayette ». Elle est surmontée d’une tourelle comportant un campanile en fer forgé.

Beaucoup de monuments de Clermont-Ferrand peuvent déconcerter par leurs teintes sombres qui s’étendent du gris clair au noir intense. Le matériau de construction traditionnel est en effet la pierre de Volvic — issue des « cheyres » basaltiques de la chaîne des Puys. De nombreux monuments de la ville sont classés ou inscrits comme monuments historiques comme:
La basilique romane Notre-Dame-du-Port, construite au xiie siècle, à l’emplacement (selon la légende) d’une église du vie siècle. Elle a été classée au patrimoine mondial par l’UNESCO en 1998. Après avoir subi de lourds travaux de restauration intérieure de 2006 à 2008, elle a rouvert ses portes au public le 20 décembre 2008. De proportions modestes mais parfaites, elle possède une nef majestueuse. Elle abrite une série de magnifiques chapiteaux en pierre et notamment La Tentation d’Adam et Ève par le serpent. Il est prévu d’achever sa restauration extérieure et de réaménager les abords de la basilique afin de mieux la mettre en valeur et de répondre aux exigences du label Unesco.
L’hôtel de Chazerat : construit par le président de la cour des aides, Charles-Antoine-Claude de Chazerat, à la suite de l’incendie de sa maison en 1759. Les travaux sont achevés en 1769. Le bâtiment de style Louis XVI comporte, entre autres, une cour ovale bordée de pilastres cannelés et surmontés par des chapiteaux ioniques. Il est occupé depuis 1982 par la Direction régionale des Affaires culturelles d’Auvergne ;
La statue du général Desaix, inaugurée en août 1848, domine la place de Jaude. Elle a été réalisée par le sculpteur Charles-François Lebœuf dit Nanteuil ;
La statue équestre de Vercingétorix, inaugurée le 12 octobre 1903 est l’œuvre de Frédéric Auguste Bartholdi à qui l’on doit également la statue de la Liberté ;
Le cimetière des Carmes : le plus ancien cimetière de la ville, on y trouve les tombes de nombreux Clermontois célèbres.

Ville de tradition industrielle, siège d’un des deux plus grands fabricants mondiaux de pneumatiques Michelin, Clermont-Ferrand est également bien positionnée dans les industries pharmaceutique, agro-alimentaire et aéronautique. Elle accueille trois pôles de compétitivité.
Les cinq principaux employeurs de l’agglomération clermontoise restent toujours Michelin, l’imprimerie de la Banque de France, la société de maintenance aéronautique AIA, le conglomérat pharmaceutique Merck – Sharp – Dohme et la compagnie internationale suédoise Trelleborg, spécialisée dans la production de caoutchouc et de polymères industriels, dont le siège social est basé à Trelleborg (sud de la Suède).

Depuis le milieu du XXe siècle, l’économie de Clermont est étroitement liée à la manufacture française de pneumatiques Michelin qui a fortement influencé le développement de la ville. La famille Michelin, très paternaliste, a fait construire de nombreux bâtiments publics (écoles, crèches, stade, etc.). À partir des années 1910, l’entreprise est l’une des premières à verser des allocations familiales à ses employés surnommés « Bibs » (de Bibendum, le nom de la mascotte de la société). En 1970, Michelin emploie jusqu’à 30 000 salariés. Depuis les grandes phases de licenciement de la fin du XXe siècle, son poids au sein de la ville est moindre, même si le nombre d’employés est encore d’environ 14 000, principalement dans les services administratifs, en ce début de XXIe siècle.

Grand centre universitaire et de recherche français, la ville garde d’importantes fonctions administratives et de services intermédiaires et constitue l’une des quatre métropoles de la région Auvergne-Rhône-Alpes avec Lyon, Grenoble, Saint Etienne. Avec plus de 40 000 étudiants, soit un quart de la population municipale, et 6 000 chercheurs, elle est la première ville de France à intégrer le réseau ville apprenante de l’UNESCO. La ville se situe au 8e rang national et au 1er rang au classement des grandes villes pour l’enseignement supérieur, selon le palmarès établi par le magazine L’Étudiant en 2015 à partir de critères ayant « trait à la formation, à la vie étudiante, au cadre de vie et à l’emploi ».

A voir également à Clermont-Ferrand: Outre le musée Bargoin qui présente donc actuellement l’Expo Love etc. jusqu’en mars 2021, le musée d’art Roger-Quilliot, situé dans un ancien couvent bâti au XVIIᵉ siècle, classé monument historique;  le muséum d’histoire naturelle Henri-Lecoq du nom de ce naturaliste qui fit don à la ville de riches collections en zoologie, botanique, géologique…, et enfin en sortant de la ville, le parc d’exploration au cœur des volcans d’Auvergne, Vulcania: parc de loisirs et musée sur le thème des volcans mais aussi centre français de culture scientifique autour du volcanisme, situé à Saint-Ours-les-Roches, dans le Puy-de-Dôme, à 15 km au nord-ouest de Clermont-Ferrand, qui porte aussi le nom de « Parc européen du volcanisme ».

Crédits photo: OT Clermont-Ferrand, Clermont Auvergne Métropole, Agence HS_Projets, FITE