Terres-de-Seine s’ouvre à la scène touristique !

Versailles, Saint-Germain-en-Laye, Vallée de Chevreuse, Fontainebleau… Des destinations touristiques classiques à quelques kilomètres de Paris, mais connaissez -vous Conflans-Saint-Honorine, Mantes-la-Jolie, Poissy, Médan, Rolleboise,  le Parc naturel du Vexin …? Nous sommes ici en « Terres-de-Seine », à 30 minutes de la capitale, une région qui, avant de devenir industrielle, avait été le lieu de villégiature préféré des Parisiens sur la route estivale qui les conduisait à la mer, à une époque où l’autoroute A13 n’existait pas et  où l’on pouvait prendre son temps avant de débarquer sur les plages de Normandie: Deauville, Trouville, Honfleur, Etretat, Dieppe…..

Et de ce chic passé, il reste de nombreuses traces comme à Conflans Saint-Honorine.
Sa situation géographique ,à la confluence de l’Oise et de la Seine, a permis à ce petit village agricole et fluvial de se développer au fil des siècles et d’être aujourd’hui la capitale française de la batellerie, et à vocation de devenir dans les prochaines années la ville phare de la batellerie en Europe avec l’ouverture du canal Seine-Nord-Europe à l’horizon 2030.
De nouvelles activités en rapport avec la navigation se développent dans la ville basse de Conflans sur les berges autour des péniches et des bateaux de commerce, accostées dans son port sur la Seine lui assurant une animation avec les activités liées à la profession (cafés de mariniers, sociétés de remorquage, magasins d’agrès et d’accastillage, l’église des mariniers, les Bateaux-Musées Triton 25 et Jacques… alors que la vieille ville avec ses ruelles piétonnes, offre, du haut de son éperon rocheux et de ses terrasses, une époustouflante vue panoramique sur les Boucles de la  Vallée de la Seine et où se trouve le Musée de la Batellerie et des voies navigables. Musée d’intérêt national de la Batellerie abrité dans le remarquable château et parc municipal dit « du Prieuré », ancien logis d’Empire, réouvert au public en 2015

Le Musée de la Batellerie et des voies navigables, consacré à la batellerie, aux bateaux fluviaux et aux voies navigables. de France.

Le musée abrite de très riches collections de maquettes de bateaux et d’ouvrages d’art de tous les bassins français, de nombreux objets de batellerie et plusieurs dioramas reconstituant à échelle réduite la vie de certains ports, des tableaux et gravures, des reconstitutions scientifiques. Il permet de découvrir la navigation mécanisée, les bateaux de canal, la batellerie traditionnelle des régions de France ou encore en apprendre plus sur les voies d’eau : l’écluse et son fonctionnement, le canal, la rivière canalisée. On peut admirer notamment un port de l’Adour, un autre de la Dordogne, et aussi l’arrivée du coche d’eau à Paris à la fin du xviiie siècle.

« Créé en 1965, et  tout en poursuivant nos recherches sur les anciens bateaux , le musée a inauguré une nouvelle muséographie en 2015 et propose aujourdhui 5 espaces d’exposition plus modernes » souligne Laurent Roblin son conservateur.  » Une première section relatant l’histoire de la batellerie au XVIIe et XVIIIe siècles avec des tableaux et objets d’art anciens et deux diaporamas ; une seconde retraçant la batellerie des XIXe et XXe siècles, axée sur la navigation mécanique (touage, halage mécanique, remorqueur, automoteur, pousseur et bateau à roues à aubes, etc.) ;  une troisième consacrée aux péniches et aux canaux fluvial et marinier du Nord ; puis plusieurs salles présentant le fonctionnement des écluses et les aménagements techniques des canaux et ports fluviaux ; enfin une cour ouverte présentant des bateaux, parties de bateaux, l’outillage d’un chantier naval et les apparaux de navigation » nous guide le conservateur du Musée qui accueille 15.000 visiteurs par an..

Changement de décor: à l’autre bout ouest de Terres-de-Seine, à 10 kms de Giverny et des Jardins de Claude Monet, le Domaine de la Corniche situé sur les hauteurs de Rolleboise. Le bâtiment est aujourd’hui un hôtel avec restaurant gastronomique, spa et salle de cinéma,… avec une quarantaine de chambres éparpillées autour du domaine et  nichées au cœur de jardins verdoyants. Ambiance romantique cadrant parfaitement avec l’esprit des lieux.  On ne sait plus si ce luxueux domaine fut « une folie » bâtie dans les années 1900 pour y abriter les amours du roi de Belgique et de sa maîtresse Blanche de Vaughan ou comme le raconte Jérôme Crepatte, le maitre des lieux « cette belle demeure fut à l’origine construite par la tenancière d’une maison close parisienne voulant offrir à ses clients la possibilité de batifoler à la campagne en toute discrétion. » En tout cas le « Pavillon des amoureux » existe toujours en contrebas du parc et du restaurant panoramique. Doté de larges baies vitrées, le restaurant  et sa terrasse accrochée à la falaise offre un cadre exceptionnel avec sa vue panoramique sur les boucles bleutées de la Vallée de la Seine et  l’horizon verdoyant du  Parc Naturel du Vexin .
L’inspiration d’un chef étoilé s’exprime au gré des produits de saison, issus de circuits courts. Deux piscines et un Spa assurent la détente, tandis que des vélos permettent de suivre les traces des nombreux artistes, peintres et écrivains ayant résidé dans la région. .

Et peut-être que pour accéder à cet idyllique lieu, le plus simple et le plus agréable serait d’y arriver… par la Seine. Pour cela, il suffit d’embarquer sur le bateau  « Le Nymphéa de Seine en Scène » que possèdent Antoine et Eric qui font partager leur passion pour le nautisme aux visiteurs de passage. Sur leur bateau, les touristes pourront, bien mieux que par la route, découvrir ici le château de Rosny-sur-Seine, et là, le port de l’Ilon, quelques pêcheurs et des colonies d’oiseaux, canards mandarins et autres,… 

Enfin sur la route du retour, comme nous le rappelle Xavier Cadilhac, le directeur de l’Office de Tourisme de Terres-en-Seine, « il faudra profiter bien entendu des petits chemins du Parc Naturel du Vexin et des nombreux sites historiques ou religieux comme la Collégiale de Mantes-la-Jolie, une version plus petite de Notre Dame de Paris et qui fut l’un des rares édifices à ne pas être détruit par l’aviation allemande pendant la Seconde Guerre mondiale » ou bien encore embarquer sur un petit avion de tourisme à l’aérodrome des Mureaux pour une découverte des Boucles de la Seine ou du parc animalier voisin de Thoiry, ou alors aller visiter à Médan, la maison d’Emile Zola, transformée en Musée consacré à « l’Affaire Dreyfus ». Zola s’y installe en 1878, il y travaille, profite de la Seine pour canoter sur sa barque Nana et fait de grandes promenades à bicyclette dans les environs. Mais surtout il y reçoit ses amis écrivains et peintres comme Paul Cézanne, Guy de Maupassant, Claude Monet contribuant ainsi à faire connaître le village et la région.
Enfin de retour à Poissy, et avant de reprendre le RER, découvrir la petite distillerie du Noyau de Poissy, une des plus anciennes liqueurs de France dont la recette originale aurait été mise en point en 1698 par une habitante des lieux en mélangeant de l’Armagnac et des noyaux d’abricots…
Voilà, 30 minutes plus tard vous êtes de retour à Paris en ayant l’impression d’avoir découvert une autre planète si près de la capitale-monde et si loin des clichés si souvent répandus sur les territoires ruraux perdus. 

Sur lasuededurable.com nous vous emmènerons en Terres-de-Seine, soit par voie fluviale soit  par la voie cyclable qui longe les bords de Seine, la Seine à Vélo, dont 67 kilomètres (sur les 430 qui mènent de Paris au Havre) traversent 19 communes ‘de Conflans-sainte-Honorine à Saint-Martin-la-Garenne) des 73 qui composent ce territoire Terres-de-Seine.

Crédits photo: DD,DR