#Théâtre: Sami Frey au Théâtre de l’Atelier

Alors que Malmö (Suède) fait face à la montée de l’antisémitisme et tente de mobiliser pour réduire les actes contre la communauté juive, à Paris, l’acteur français Sami Frey, 83 ans,  enfant juif caché pendant la seconde guerre mondiale, a choisi de faire entendre ici, au travers d’une lecture, un texte de Claude Lanzmann « Un Vivant qui passe » , un entretien(1) recueilli quelques années avant sa mort. Claude Lanzman journaliste, écrivain, cinéaste et notamment le réalisateur de Shoah un film documentaire monumental consacré à l’extermination des juifs d’Europe par les nazis.

Au théâtre, il y a les pièces jouées et puis depuis peu, des lectures théâtrales. D’ailleurs à Avignon, il y a le Festival In, 0ff en juillet et  puis le Festival des Lectures Théâtrales en prologue qui prépare sa 6ème édition.

Au Théâtre de l’Atelier, Sami Frey est assis à une petite table, sur laquelle est posée une tablette. Il est vêtu de noir, et, autour de lui, tout est sombre même sa voix et on doit se pencher pour se concentrer sur l’essentiel, le texte, un dialogue, où seules les intonations  différentes nous indiquent les questions réponses des interlocuteurs.

L’acteur, seul en scène, sans décor, a raison de préciser qu’il ne joue pas. Cela n’aurait pas de sens. Il lit. Il dit. Il fait tout juste entendre de la manière la plus simple, qui parle et se fait le porte-voix de tous ceux qui ne sont pas revenus des camps, pour la mémoire, pour se souvenir, pour qu’on ne les oublie pas, tous ces morts…
On ne s’étonne pas qu’à la fin de la lecture, Sami Frey se lève, regarde le public et s’en va, sans revenir saluer.  Pendant une heure, il a juste fait passer le vivant ! Jusqu’au 17 octobre 2021.

(1)Entretien entre Claude Lanzmann et le Suisse Maurice Rossel qui, à la tête d’une délégation du Comité International de la Croix Rouge, inspecta la ghetto de Theresienstadt en juin 1944, avec l’assentiment des autorités allemandes.