#Histoire et #Tourisme: #Nîmes, l’antique face à #Nîmes, la moderne ! Rendez-vous le 9 mai 2023…

Le 9 mai 2023, le Carré d’Art, le Musée d’Art Contemporain de Nîmes conçu par l’architecte britannique Norman Foster, fêtera ses 30 ans face à La Maison Carrée, ce temple romain élevé il y a plus de 2 millénaires, candidate au Patrimoine mondial de l’Unesco.

En début d’année , le journal américain The New York Times plaçait Nîmes, 160.000 habitants, ville d’Occitanie, préfecture du département du Gard, au carrefour du Languedoc, des Cévennes, de la Camargue, de la Provence et de la Méditerranée, comme l’une des cinquante destinations à visiter en 2023, la seule en France métropolitaine: « une ville ensoleillée du sud de la France avec un grand charme, une architecture et des musées fascinants qui n’a pas encore été envahie par les touristes comme Arles ou Avignon »,

Chargée de 2 millénaires d’histoire, Nîmes est connue pour ses édifices romains bien conservés, comme ses Arènes, un amphithéâtre de deux étages édifié en l’an 70 de notre ère environ, toujours en usage pour des concerts et des corridas. ou bien encore  sa Maison Carrée, un temple romain en calcaire blanc, construit en 3 et 5 apr. J.-C., le temple le plus « intact » du monde romain. qui sera présentée, cet automne, par la France pour une inscription au Patrimoine mondial de l’Unesco.

En flânant dans les rues de Nîmes on ne peut pas manquer ces deux monuments mais on remarquera aussi le face à face historique entre Nîmes l’antique et Nîmes la moderne.

Au lendemain des 2 guerres mondiales la ville se remet doucement de ses dommages. Dans les années 80, un vaste programme de restauration urbaine est lancé. Il s’accompagne de la création de bâtiments modernes dont la conception est confiée à des architectes de prestige et de renommée internationale comme le Britannique Norman Foster, les Français Jean Nouvel Jean-Michel Wilmotte ou encore le Canadien Frank Ghery…

Ce programme ambitieux se poursuit encore aujourd’hui avec la création de nouveaux établissements publics également signé de la main des plus grands architectes du moment, qui perpétuent ainsi, à leur manière, la tradition des grands bâtiments romains en offrant un véritable dialogue avec le passé antique de la ville.

Diverses influences architecturales ont contribué au fil du temps, à faire de cette ville une mosaïque architecturale. Traverser le centre historique de Nîmes, c’est faire un plongeon dans l’histoire de l’Art. On se laisse subjuguer par la  beauté du temple antique de la Maison Carrée ou par l’exceptionnel état de conservation de son amphithéâtre romain… mais également par la modernité du Carré d’art , le Musée d’art contemporain ou du Musée de la Romanité qui leur font face….

C’est bien dans la réinterprétation de l’Antiquité que l’architecture nîmoise puise son originalité: A chaque période historique, les maîtres-maçons, architectes, sculpteurs tentant de copier, à leur manière, les édifices romains. Cette tradition se retrouve de nos jours avec les créations contemporaines qui font face à ces édifices millénaires.
Ainsi  en 1993, le Britannique Norman Foster invente à Nîmes une Maison Carrée moderne. Avec le Carré d’Art-Jean Bousquet, qui est tout à la fois un musée d’art contemporain, une médiathèque, une librairie et un restaurant, le tout inspiré du Centre Beaubourg à Paris. Jean Nouvel détourne quand à lui le nom romain de la ville Nemausus, pour en faire un ensemble d’immeubles conçu comme des bateaux flottants au-dessus de la route et évoquant ainsi le célèbre Nautilus et son capitaine Némo.
Les Japonais Kisho Kurokawa et Mieko Inone s’amusent avec l’amphithéâtre et en réalisent une version contemporaine appelée Le Colisée. Tandis que très récemment l’architecte franco-brésilienne Elisabeth de Portzamparc signe l’architecture du plus grand musée de la ville, le Musée de la Romanité. Sa conception rectangulaire fait écho par contraste aux Arènes elliptiques qui lui font face. La façade de verre très moderne  qui vient draper l’édifice comme une toge, s’inspire de la technique antique de la mosaïque.

Ce face à face historique est l’une des caractéristiques de Nîmes qui s’inscrit ainsi dans une tradition de grands bâtisseurs. Au delà de son patrimoine architectural d’exception qui recouvre près de 2500 ans d’histoire, la ville accueille aussi des œuvres d’art contemporain comme celles signées du designer Philippe Stark, du sculpteur grec Takis ou de l’artiste local Raysse…  L’une des plus récentes est le Taureau du Géorgien Djioti Bjalava, venue embellir l’esplanade face aux Arènes, haut-lieu des corridas nîmoises.

Le 9 mai prochain, le Carré d’Art , cet œuvre originale de l’architecte anglais Norman Foster, fêtera ses 30 ans.

Inauguré il y a 30 ans, le 9 mai 1993, le Carré d’Art, musée d’art contemporain qui emploie aujourd’hui 14 personnes et exposé près de 1000 œuvres de plus de 300 artistes, a accueilli 22.000 visiteurs en 2022. Ce bâtiment (dont la façade fut construite en verre, afin d’y voir apparaître le reflet de la Maison Carrée situé en face) réalisé par le célèbre architecte anglais Norman Foster, abrite à la fois le musée et la bibliothèque centrale. A l’occasion de cet anniversaire, la collection du musée d’art contemporain se déploiera dans tout le bâtiment et dans les musées de la ville… Pour fêter ses trois décennies  « Tous les musées de la ville offriront à leurs visiteurs un espace dédié à l’art contemporain …  Exposer dans d’autres musées permet de toucher un public différent, où certains passionnés par l’art antique découvrent l’art contemporain, et inversement », explique Sophie Roulle, adjointe au maire de Nîmes, déléguée à la Culture. Seront concernés les Musées des Beaux-Arts, de la Romanité, d’Histoire naturelle, des Cultures Taurines, du Textile…
Du 21 avril au 31 décembre, au Musée de la Romanité , l’artiste autrichien Oliver Laric viendra s’imprégner des collections contemporaines pour les réinterpréter en sculptures antiques à l’aide d’une imprimante 3D. .. De mars à décembre, l’artiste d’art contemporain Martial Raysse (recordman de l’œuvre la plus chère vendue par un artiste français. Seul le peintre Pierre Soulages l’a dépassé), exposera au musée des Beaux-Arts… Ces mois d’expositions seront suivis d’une grande manifestation internationale de trois mois consacrée à l’art contemporain qui débutera dès 2024.

Crédits photos: DD; DR, OT Nîmes