D’humeur pompée…
Même le meilleur élève de la classe peut connaître des ratés à l’allumage. Ainsi, le potache Suède qui se voulait la soupape suprême en matière de politique environnementale automobile, se retrouve garé au piquet. Bonnet d’âne pour le royaume dont le parc automobile possède les voitures les plus grosses consommatrices de carburant d’Europe. Mauvaise note également attribuée aux ventes de l’E 85 dans le royaume, le mélange essence-éthanol, qui se sont effondrées en septembre dernier : – 41 % ! La raison ? Essentiellement économique bien sûr. L’essence est plus cher que l’éthanol, mais pas suffisamment pour qu’il soit rentable de rouler à l’E 85. Porque ? Parce qu’une voiture qui roule au mélange consomme entre 30 et 40 % de plus qu’un véhicule à essence. Pas besoin de sortir les calculettes ! Autre avantage : les véhicules « verts » flex-fuel bénéficient de subventions de l’État et des communes. Ils ne sont pas soumis au péage à Stockholm, ni ne paient de stationnement en ville. Gros zéro pointé à la politique énergétique environnementaliste en panne ! La presse est passée en trombe là-dessus sans marquer l’arrêt !
D’humeur roulée…
Toujours au chapitre des bagnoles, Ford, propriétaire de Volvo serait favorable au rachat de l’ex firme suédoise par le constructeur chinois d’automobiles, Geely. Et les Suédois semblent ravis ? Eux qui couinaient, il y a quelques années, quand Renault s’apprêtait à acquérir Volvo ! Rien ne trouvait alors pour cette alliance grâce à leurs yeux. C’est une coterie des cadres supérieurs de Volvo dirigée contre leur patron P.G. Gyllenhammar (qui voulait la fusion) qui est à l’origine du divorce, relayée par une super désinformation d’une association suédoise de petits actionnaires, le tout orchestré par une presse hyper chauvine.
Geely, fabricant de petites caisses à la technologie d’un autre âge est prêt à absorber Volvo et pratiquement personne n’y trouve à redire ? Curieux ! Ils risquent de très vite déchanter, les syndicats et autres thuriféraires des « je roule ». Pensent-ils que les Chinois vont conserver la fabrication (s’il y en a une) des futures Geely-Volvo à Göteborg ? Croient-ils que la R&D va revenir en Suède ? Comment Volvo (dont les technologies sont loin désormais d’être de pointe) va-t-il pouvoir s’insérer dans la gamme basique des Geely ? C’est un peu ce même type de questions que l’on est en droit de se poser sur le rachat de Saab par Koenigsegg ? Là aussi, un groupe chinois veut jouer le mandarin bons offices. Et si la bagnole made in Suède avait vécu ?
D’humeur mal léchée…
243 ours ont été abattus en Suède entre le 21 août et le 15 octobre, conformément aux quotas préconisés par l’agence de protection de la Nature. C’est 100 de plus qu’en 2006. Certains chasseurs, pas trop regardants, ont même dézingué des ourses et leurs oursons. On estime à quelque 3 200 le nombre de ces plantigrades vivant sur le territoire suédois. Une population qui va croissante, alors que durant de nombreuses années, leur implantation semblait quasi impossible. Ça signifie quoi au juste cette apparente bonne accoutumance ? Ben, que la forêt scandinave convient bien à l’ours, qu’il s’y sent en sécurité, que la gamelle est bonne… Oui, évidemment, mais pourquoi ? On assiste depuis des années à une dépopulation des campagnes, un véritable exode rural qui permet à la nature (certes sous contrôle des forestiers) de reconquérir ses droits, ce qui, par voie de conséquence, bénéficie à l’ours brun commun. La même tendance à la hausse a été constatée chez les populations de loups. Comme quoi, à peine la clef sous la porte dans la cabane au fond des bois, il s’en passe des choses sous la verte ramée.
D’humeur carnée…
Pas trop à cheval sur les principes les autorités suédoises quand il s’agit de vendre des produits alimentaires périmés à l’étranger. Ainsi, des rations de guerre (quelque 1 500 tonnes de viandes en boîtes, du corned beef, du singe, quoi !) de plus de vingt ans d’âge, dépassant donc largement la date de péremption, ont été vendues à la Pologne notamment, où, là, on les sert dans les écoles et les restaurants ! Explications alambiquées de l’agence suédoise de l’Agriculture qui ne comprend pas comment elle a pu donner son autorisation pour vendre ces rations hors d’âge à des entreprises suédoises qui les ont, elles-mêmes, rétrocédées à des restaurants aux Pays-Bas, en Allemagne, en Pologne, en Lettonie, en Estonie, etc. On imagine le scandale en Suède si l’on s’était aperçu que des « étrangers » aient commercialisé de la barbaque dont les délais de validité étaient expirés à des restos suédois, pire, à des écoles ! L’autorité concernée doit mener l’enquête… C’est comme si les conclusions étaient déjà publiées !
D’humeur philanthropique…
Quelle saga ! À la mort du maître incontesté du 7e art suédois, Ingmar Bergman, en juillet 2007, le monde, incrédule, apprend que sa propriété et tout ses biens seront mis aux enchères, conformément à ses dernières volontés (comment partager équitablement l’héritage entre six femmes et neuf enfants ?). Massivement, les Suédois estiment alors que l’État se doit de récupérer la maison de Fårö et d’en faire, sinon un centre culturel, du moins un sanctuaire cinématographique… Las, l’État, qui ne semble pas vraiment cultiver une reconnaissance matérielle chevillée au corps, annonce très rapidement qu’il ne fera rien pour récupérer quoi que ce soit (en 2002, Ingmar Bergman avait fait don à l’Institut suédois du film de toutes ses œuvres, cinématographiques et théâtrales).
Finalement, Fårö a été acquise par un milliardaire norvégien, ainsi qu’une grosse partie des objets (90 %) vendus aux enchères à Bukowski à Stockholm récemment (à des prix déments eu égard à leur réelle valeur), qui retrouveront ainsi leur place dans la maison du cinéaste. On reste entre Nordiques. Les Suédois peuvent remercier le discret Hans Gude Gudensen, c’est le nom du « philanthrope » (qui n’a pas fait sa fortune avec le pétrole mais avec les Technogies de l’Information et de la Communication), qui a l’intention de faire de Fårö un centre culturel pour artistes. Pas rancuniers les Norvégiens ! La culture suédoise préservée par la Norvège, ex « colonie » suédoise, qui l’eût imaginé ? Preuve, s’il en fallait encore, qu’on connaît mal ces gens là !
D’humeur doucereuse…
Encore une exception suédoise qui est loin de servir de modèle ! Les Suédois mangent le plus de bonbons au monde ! 17 kilos par personne et par an ! Ils engloutissent quelque cinquante kilos de sucre par an, c’est trois fois plus que ce que recommande l’OMS ! Par surcroît, les bonbons en vrac que l’on trouve par gondoles entières dans tous les magasins sont parfaitement immangeables (du sucre, des colorants, des arômes brassés sans goût distincts). Pas de dragées, de pralines, de guimauve, de berlingots, de pâtes de fruits et autres calicots, anis et angéliques… D’où un certain embonbonpoint constaté dans la population !
D’humeur prodigue…
Mais que fait la police ? Pour récupérer les 80 euros d’essence qu’un automobiliste indélicat avait « omis » de régler à la station-service, la police suédoise a dû débourser 5 400 euros – prix de la réparation de trois voitures de police endommagées durant la course poursuite. C’est d’un bon rapport ! La question que l’on est en droit de se poser : l’ont-ils arrêter en fin de course ? Si oui, le prix à payer est à l’aune de l’efficacité !
D’humeur plaignante…
On comprend, que les Français, par exemple, se posent souvent des questions sur la fréquence illogique de tel ou tel fait de société en Suède. Ainsi, les viols y seraient plus importants qu’ailleurs, les femmes battues aussi, les taux de suicide itou, etc., etc. La faute à la perspicuité des statistiques ? Sans doute en partie, mais cet état de fait est surtout rendu possible par la propension des Suédois à porter plainte. La dernière en date : une plainte déposée par un père de famille contre une orfraie (aigle pêcheur) qui a réussi a boulotter le lapin de sa gamine sous ses yeux ! Aux dernières nouvelles la police ne donnerait pas suite à la plainte. Sûrement parce qu’il n’existe aucune rubrique où la classer !
D’humeur milleniumesque…
Nouvel épisode de la saga sur l’héritage de Stieg Larsson, l’auteur de la trilogie Millenium. Le père et le frère de feu le journaliste/écrivain, qui ont hérité légalement, viennent de proposer par voie de presse à la veuve (terme impropre puisqu’elle n’était pas mariée à Stieg), Eva Gabrielsson, qui, elle, n’a hérité de rien du tout, une somme de 2 millions d’euros pour, je cite : « qu’elle puisse vivre confortablement, eu égard au fait qu’elle était la compagne de Stieg. » Et ils ajoutent, un rien cyniques, « elle a juste à nous appeler, donner son numéro de compte bancaire et dire merci ! ». Cavalier ? Gonflé, oui ! Sans doute lassés de paraître pour des pingres et des empêcheurs d’hériter en paix, les héritiers de Stieg ont pensé faire là un scoop humaniste. Eva Gabrielsson ne l’a pas entendu pas de cette oreille et les a renvoyés dans les bras de son avocat. 2 millions d’euros sur les quelques 20 millions estimés, la générosité ne les étouffe pas ! La suite au tribunal ?