Tarja Halonen et Toomas Hendrik Ilves, chefs d’États respectifs de la Finlande et de l’Estonie ont quelques divergences de point de vue concernant le flux de travailleurs entre leurs deux pays. Ce sujet était au centre des discussions lorsque la semaine dernière, la présidente finlandaise a rendu visite à son homologue estonien.
Dans son discours, Halonen a insisté sur le fait que les travailleurs estoniens avaient à suivre les réglementations et lois en vigueur en Finlande tandis qu’Ilves a mis l’accent sur l’importance de la libre circulation des travailleurs au sein de l’Union européenne. Halonen a précisé que cela n’était pas du racisme quand le parti social démocrate finlandais et les responsables syndicaux dénonçaient le problème émergeant de l’utilisation des travailleurs étrangers par les entreprises.
« Les règles du marché interne nous obligent à opérer ouvertement et légalement » a expliqué Halonen. « Les Finlandais sont aussi allés à l’étranger mais ils devaient se plier aux règles » a-t-elle aussi ajouté. La présidente finlandaise a aussi fait remarquer que les pays nordiques ont parlé au nom de la dimension sociale de l’Union Européenne.
Selon le président Ilves, ce n’est pas un problème pour l’Estonie si les Estoniens vont travailler en Finlande et la liberté de mouvement est une liberté fondamentale. « Les problèmes de l’Estonie entrainent des départs vers les Etats-Unis, la Grande-Bretagne ou encore l’Australie. Ceux qui partent travailler en Finlande reviennent après un certain temps mais revenir de plus loin est plus compliqué ». Le cas de certaines entreprises cachant des travailleurs étrangers en Finlande et favorisant ainsi la fraude fiscale était apparemment une nouvelle information pour le président estonien.
« Si cela est vrai. J’ai confiance en la coopération des autorités fiscales estoniennes et finlandaises ».
Par ailleurs, les chefs d’États finlandais et estonien croient fortement en l’introduction de l’euro l’an prochain en Estonie et estiment que les problèmes d’endettement de la Grèce ne doivent pas affecter l’entrée du pays dans la zone Euro.
« J’attends avec impatience le premier pays voisin de la Finlande utilisant l’Euro » s’est réjouie Halonen.
Elle a ainsi exprimé aussi tout le soutien des Finlandais dans le cadre de la candidature de l’Estonie afin de devenir le siège de l’Agence pour la gestion opérationnelle des systèmes d’information à grande échelle dans l’Union européenne.
Halonen est apparue un peu nerveuse après que son nom ait été prononcé en vue de la direction d’une organisation de femmes à l’ONU. « J’étais un peu surprise de lire cela dans le Helsingin Sanomat mais cela est certainement positif d’avoir son nom mis en avant » a-t-elle expliquée.
La première présidente de Finlande a mis l’accent sur l’importance de l’égalité hommes/femmes dans les différentes relations internationales depuis le sommet de Copenhague l’an dernier et a travaillé au nom de la présence des femmes dans le cercle fermé du secrétariat général des Nations Unies.
« Je me suis occupée de la promotion des femmes, mais avec la permission du gouvernement finlandais et non en mon propre nom » a-t-elle ajouté.
Il n’est pas fortuit de voir Halonen visiter l’Estonie. C’est sa troisième visite en tant que présidente et elle aurait déjà visité le pays une douzaine de fois.
Les bonnes relations entre Ilves et Halonen remontent aux années 1990, quand tous deux étaient ministres des Affaires Etrangères dans leurs pays respectifs. Tarja Halonen a milité activement en faveur de l’entrée de l’Estonie au sein de l’Union européenne.
Il y a environ 18 mois, leurs relations avaient cependant été altérées par le conflit entre la Géorgie et la Russie car Halonen avait insinué que les déclarations estoniennes à ce sujet étaient symboliques d’une sorte de stress post-traumatique lié aux années de l’occupation soviétique.