En dehors du Blå, élue dans le top cent des meilleures salles de jazz au monde par le magazine Down Beat, la Norvège regorge de salles de qualité. Le Francofil’ a sélectionné trois salles d’Oslo qui brillent par la qualité de leur programmation.
La Nasjonal Jazzscene
La Nasjonal Jazzscene située sur la Karl Johans gate, a investi le Victoria Theatre établissement culturel qui a connu plusieurs destins depuis son ouverture en mars 1915. Tour à tour théâtre puis cinéma avant de redevenir une scène théâtrale, le Victoria a été racheté en 1996 par le groupe immobilier de Olav Thon, propriétaire de la chaîne d’hôtels du même nom.
La communauté du jazz en Norvège a longtemps bataillé pour l’établissement de cette scène nationale, dont l’objectif est de promouvoir et soutenir un jazz de qualité. Créée en 2006, la Nasjonal Jazzscene est une initiative concertée du Cosmopolite et du Club Belleville. Elle a pris son indépendance de ses deux salles en avril 2008. La persévérance des acteurs du jazz norvégien a permis de gagner le soutien financier du Conseil Norvégien pour la culture. La scène a enregistré en 2010, un budget record. La Nasjonal Jazzscene possède aujourd’hui des fonds et un public suffisant pour assurer la production de musique de qualité.
Bare Jazz
Le Bare jazz est en réalité un café, un disquaire et une des scènes jazz d’Oslo. Vous le découvrirez sur Grensen, rue animée et commerçante au centre-ville. Du trottoir parfois on entend monter une légère mélodie, comme un appel. Quelques tables au soleil attendent ceux qui ont été assez curieux pour s’aventurer dans la cour aux murs jaunes où fleurissent de beaux géraniums rouges. A l’intérieur, les murs noirs sont recouverts d’étagères de disques.
Le choix est impressionnant tant par sa variété que par sa quantité. Du jazz, que du jazz… A l’étage, le café se déguste en même temps qu’un concert live. Lors de notre visite, la mezzanine accueillait Caroline Waters qui interprétait quelques chansons de son nouveau disque. Au piano, elle officiait sous les regards bienveillants des légendes du jazz, Chet Baker, Armstrong, Charlie Parker dont les portraits noir et blanc ornent les murs. Création et propriété d’ un ensemble de musiciens professionnels, notamment la charismatique saxophoniste Bodil Niska, le Bare Jazz est un des repères des amateurs de jazz de la capitale.
Ses propriétaires sont connus pour leur ouverture d’esprit et leur soutien aux artistes. Ils invitent régulièrement de jeunes talents à se produire au deuxième étage, ou à venir présenter leur nouvel album. La majorité des concerts sont gratuits.
Herr Nilsen
Au coin de Tinghuset, se trouve un bar un peu sombre, aux abords un peu vieillots le Herr Nilsen qui a deux facettes : le jour, c’est un café, la nuit, c’est une des scènes jazz les plus réputées de la ville, voire la plus réputée si l’on en croit le classement du journal Aftenposten. Toutes les nuits, le bar s’anime au son de concerts live.
La pièce est sombre. Au comptoir, quelques habitués accoudés. Un chien attend son maître près d’une banquette verte. Et là, dans le coin, la scène. Lumière, fond noir, micro, son. Tout y est. Une véritable scène. Une atmosphère agréable et détendue émane du lieu. Un café, un verre à déguster sur les banquettes vertes pendant que les artistes se produisent.
Créé en 1993, Herr Nilsen est une histoire de famille et de passionnés. Espen Nilsen qui tient aujourd’hui le bar est tombé dans le jazz quand il était tout petit envouté par le charme de la voix d’une de ses tantes, et par les accords de son père, bassiste. Lui, ne joue pas, il se contente d’écouter du comptoir où il sert les clients tout en donnant son avis sur tel ou tel artiste récemment passé dans la maison. Il repère et engage les musiciens. Le programme c’est un peu lui. Si le jazz reste la majorité de la programmation, le bar s’est ouvert, récemment, à d’autres genres de musique : blues, pop, swing, pour le plus grand bonheur des spectateurs.