Les Norvégiens de plus en plus eurosceptiques

Le nombre de Norvégiens opposés à l’entrée de la Norvège dans l’Union Européenne est de plus en plus élevé, révèle un nouveau sondage réalisé pour le compte de NRK (la télévision publique norvégienne). 55 % des personnes interrogées voteraient en effet contre l’adhésion si un référendum avait lieu aujourd’hui, alors que seuls 33,2 % y seraient favorables. 12,7% ne se prononcent pas.

« La résistance à l’Union Européenne en Norvège ne cesse d’augmenter, et il est clair que les Norvégiens sont très préoccupés par ce qui se passe en Europe aujourd’hui », a expliqué Heming Olausen, leader de l’organisation Nei til EU (Non à l’UE), à la NRK.

A la lumière des perspectives économiques actuelles en Europe, Pål Frisvold, leader du Mouvement européen en Norvège (Europabevegelsen), ne s’estime pas surpris outre mesure par de tels résultats. Il note cependant que le plan adopté lundi par les ministres des finances de l’Union Européenne pour faire face à l’effondrement de l’économie grecque met en avant la force de l’Union et rappelle qu’elle a été créée notamment pour gérer des situations de crise.

Alors que l’Union s’est encore récemment élargie, la Norvège continue de faire cavalier seul. La population a déjà par deux fois dit non à l’adhésion (en 1972 et 1994). Le royaume fait toutefois partie de l’AELE, ce qui l’oblige à transcrire en droit norvégien la plupart des directives européennes. Il est également membre de l’Espace de Schengen.

Sources : sondage Norstat pour NRK

Une réflexion au sujet de “Les Norvégiens de plus en plus eurosceptiques

  1. Lame

    Je suis Français et partisan de l’unification des Européens au sein d’une Fédération multinationale indépendante des grandes puissances, démocratique, laïque et sociale.

    En dépit des affirmations de la propagande européenne, l’intégration n’est ni un processus démocratique, ni un processus fédéraliste. Son but est le remplacement des institutions nationales des Etats membres par un Etat européen unique. Plus précisément un Etat européen unitaire où les régions des anciens Etats membres seraient conservées en temps que préfectures élues des institutions européennes; les préfets régionaux élus du Japon en seraient le modèle.

    Dans l’élaboration des traités comme dans l’exercice de leurs pouvoirs, les institutions européennes n’ont d’autre but que l’accaparemment d’un maximum de pouvoir, sur le territoire la plus large possible, sous le contrôle démocratique le plus restreint possible, au prix d’un minimum de service à la population. Tout pour les eurocrates par les eurocrates en somme.

    Ce qu’en ont retiré les citoyens européens est terrifiant:
    -un flot de normes communautaires visant à invalider un maximum de normes nationales,
    -une série de libéralisations d’activités économiques visant à empêcher au maximum les régulations effectuées par les autorités nationales,
    -une série de privatisations forcées visant à faire disparaître les services publics nationaux,
    -l’ouverture des marchés qui poussent les Etats membres à démanteler progressivement leurs sécurités sociales dans l’espoir vain d’échapper au dumping social.
    -un début de tutelle en matière budgétaire alors que d’après les traités, l’UE fonctionne sur le mode fédéral
    -des mandataires européens qui attribuent arbitraiement tous les maux aux Etats membres et toutes les réussites aux institutions européennes

    Les mesures redoutables mis en oeuvre par les institutions européenne visait à créer un vide politique à l’échelon national qui serait naturellement réoccupé par les institutions européennes. Ils ont surtout réussi à développer le désintérêt, la méfiance et l’hostilité des Européens vis à vis de l’intégration européenne. Quand je vois ce que les Norvégiens ont réalisé hors de l’UE en comparaison du sort funeste des citoyens de l’UE, je ne vois vraiment pas ce que les Norvégiens auraient à gagner à entrer dans l’UE. Par contre, je donnerais cher pour connaître leur opinion sur la question du choix des compétences à attribuer au législateur européen.

    Rêvons et imaginons qu’une assemblée constituante européenne élue démocratiquement rédige une constitution fédérale qui délèguerait le pouvoir législatif fédéral à un Congrès européen comparable au Congrès américain et qui attribuerait aux citoyens européens des droits référendaires comparables à ceux des Suisses. Rêvons. Dans ce cas, quelles compétences exclusives et partagées devraient être attribuées à ce Congrès européen du point de vue de la majorité des Norvégiens et de la majorité des Suédois?