SUÈDE : L’Euro ? Il est urgent d’attendre !

S’il y a bien un sujet sur lequel l’Alliance de centre droit au pouvoir et la coalition rouge-verte d’opposition sont d’accord pendant toute cette campagne et les interminables débats hebdomadaires qui opposent leur leader respectivement à ma droite, le premier ministre Fredrik Reinfeld et à ma gauche, la présidente du SDP, le parti social-démocrate, Mona Sahlin, en vue des prochaines élections générales le 19 septembre prochain, c’est bien celui –là, celui de l’euro, dites « Evro » ici et de la monnaie unique : Il est urgent d’attendre !

Il n’y aura aucune remise en cause de la décision prise en 2003 par référendum (1) et ce, pendant toute la prochaine législature. C’est à dire 4 longues années. Fermez le ban ! Circulez, il n’y a rien à voir et à espérer/craindre avant 2014 !.

Et si l’opinion publique secouée par la crise depuis 2008 avait émis quelques appels du pied pour une plus grande solidarité europhile suite au décrochage de la couronne vis-à vis de l’euro (2), la crise grecque et le dévissage de la monnaie unique cette dernière semaine ont relancé tous les sentiments d’euroscepticisme. Dans la tempête, les Suédois sont somme toute bien content d’avoir gardé leurs couronnes…

« L’Euro, peut-être bien sûr… mais que la monnaie soit stable et que la politique monétaire fonctionne » entend-on notammnent chez les Modérés (conservateurs),  le parti le plus important de la majorité dont est issu le Premier ministre.
Chez ses amis libéraux (Folkpartiet) et chrétiens-démocrates, on est plus volontaristes : « Il faut y aller, tout de suite et maintenant… », alors que pour les centristes, la réserve est toujours de mise et le bon sens paysan du « wait and see » de rigueur !

Dans le camp d’en face, donné « petit vainqueur » à 4 mois des élections, pour les sociaux-démocrates, un nouveau référendum n’est vraiment pas une priorité : « La crise et l’emploi sont déjà deux soucis majeurs… ». Le Parti de Gauche (ex-communiste) est résolument contre. Et les Verts quand à eux, proposaient encore en 2008 dans leur programme une résolution pour sortir de l’UE, et s’ils se sont ralliés récemment à l’idée de l’Europe, c’est de la pointe des pieds.

Voilà l’état des forces ou de la faiblesse européenne en Suède ! Et il est quand même paroxal à l’heure ou les grands trésoriers des pays de la zone euro, et en particulier ceux qui sont troués par leur dette publique, décidaient d’une aide massive à la Grèce et d’un Fond spécial pour l’Euro… de voir, dans le même temps, le ministre des Finances suédois, absent pour cause de Bruxelles (3), vanter les mérites de la rigueur, de l’austérité et des maîtrise de la dépense publique, donc vanter « ses mérites », ceux de la Suède en particulier et de la zone nordique en général ( !) comme seuls remèdes à la crise… de l’euro !!

(3) La Suède « n’exclut pas » de participer, en y apportant sa garantie, au Fonds d’urgence envisagé pour aider les pays de la zone euro même si elle n’en fait pas partie, a déclaré Anders Borg son ministre des Finances.

(1) Lors d’un référendum en septembre 2003, 56,1% des Suédois avaient voté contre l’adoption de l’euro, et 41,8% pour.

(2) Avril 2009 : Près de la moitié des Suédois (47%) se disent en faveur de l’adoption de l’euro et l’abandon de la couronne suédoise, contre 45% d’opposants et 6% d’indécis, selon un sondage de l’institut Sifo .

3 reflexions sur “SUÈDE : L’Euro ? Il est urgent d’attendre !

  1. vida18

    C’est connu quant c’est la couronne suédoise allait mal, c’est limite si les Suédois n’avait pas fait des remontrances à leur gouvernement pour n’avoir pas décider de l’adoption de l’euro par voie parlementaire. Puis c’est c’est au tour de l’euro de connaitre des problèmes et là, les Suédois redeviennent eurosceptiques, limite s’ils ne disent pas à Bruxelles de se torcher le cul avec le Traité de Maastricht.