Comment la Suède est devenue le pays de l’innovation ? (1/4)

« Il y a beaucoup de raisons pour regarder la Suède à la loupe. L’une d’entre elles est que le royaume est d’une grande beauté naturelle et sauvage. Mais la Suède est également en tête de liste lorsqu’il s’agit de questions sociales telles que l’égalité, les droits de l’homme, la durabilité, l’innovation… Les Suédois sont l’un des peuples les plus rapides à s’adapter aux nouvelles tendances et idées et sont constamment à la recherche d’une innovation révolutionnaire. .. »

Un nouveau livre « Sweden, Up North, Down to Earth » (Ed : Svenska Institut) écrit par deux anciens expatriés suédois donne une vue d’ensemble de la Suède telle qu’elle est aujourd’hui mais aborde également les inventions et découvertes suédoises ces dernières annéees.

« Une forte culture de l’innovation a propulsé la Suède à la pointe du développement technologique », affirment les auteurs.

Et on retrouve des innovations comme Skype (l’inventeur de la téléphonie gratuite est suédois), la première maison sur la lune (c’est un petit chalet rouge de Dalécarlie ) ou bien encore la découverte de la liqueur noire – qui peut transformer la biomasse en fuel – (c’est encore suédois) ou bien encore les 3 points d’ancrage de la ceinture de sécurité auto qui a été inventée par Vattenfall et développée par Volvo…

Il y a 5 ans déjà, francofil.se avait constaté « qu’au rayon des inventions, la Suède n’avait rien à envier aux grandes nations industrielles » et avait listé les principales inventions et découvertes suédoises . Et il y en a d’étonnantes.

Lire ci-dessous le reportage de Jean-Paul POURON : Ça ne s’invente pas, ça se découvre !

Au rayon des inventions, la Suède n’a rien à envier aux grandes nations industrielles. Très tôt l’inventivité des Suédois s’est imposée avec des découvertes qui, aujourd’hui encore, façonnent notre quotidien. Il faudra cependant attendre 1884, pour que les autorités, qui avaient alors compris l’intérêt de la protection des inventions via des brevets, se dotent d’un système qui les accordait : la Direction nationale du commerce (Kommerskollegium), avant de devenir en 1895, l’Office suédois de la propriété intellectuelle (Patent och Registreringsverket, PRV).

Contrairement aux Français qui pour pallier les chicaneries de la machine administrative de l’hexagone avaient créé au début du XXe siècle l’association des petits fabricants et inventeurs français qui, grâce au préfet Lépine, avait réussi par la suite à mettre sur pied le fameux Concours Lépine, les découvreurs suédois n’ont apparemment pas eu à imaginer de telles méthodes pour faire homologuer leurs trouvailles. Ces temps sont révolus et aujourd’hui l’INPI français (Institut National de la Propriété Intellectuelle) est une institution respectée qui gère de façon remarquable l’innovation française.

La position de pointe de la Suède dans le domaine de dépôts de brevets est incontestablement liée aux efforts consentis par l’état suédois en matière de recherche.

Le budget de la recherche s’élevait en 2000 à plus de 10 milliards d’€, un peu plus de 4 % du PIB (sciences fondamentales, informatique, biotechnologie, nouvelles technologies, etc.). 80 % de la recherche a lieu dans l’enseignement supérieur : universités, grandes écoles dont KTH à Stockholm et Chalmers à Göteborg, les écoles polytechniques.

Certains se plaisent à dire que les inventeurs sont rarement des visionnaires, mais plutôt d’ingénieux bricoleurs. Quand on songe aux travaux de Linné sur la classification, à Wingquist sur les roulements à billes (SKF), à Rausing sur les emballages (Tetra Pak), à Lans sur sa « souris » d’ordinateur ou à Löfgren sur la Xilocaïne, on leur laisse la paternité de leurs propos.

C’est à Thomas Edison que l’on doit l’ampoule à filament. Mais si Jonas Wenström, de la région du Värmland, avait été plus éclairé en déposant un brevet un an avant celui d’Edison, c’est à lui que serait revenue cette découverte éblouissante. C’est peut être pourquoi Edison disait à l’envi de l’invention : « Un pour cent d’inspiration, 99 % de transpiration ! »

Lire la suite dans un prochain volet.