En Suède, on souffle ! On n’aurait pas pu suivre les DEUX événements à la fois. Le mariage royal et le Mondial de la balle.

Alors qu’a débuté la grande quinzaine de fêtes sur le thème de l’amour à l’occasion du mariage de la princesse Victoria de Suède avec son fiancé Daniel Westling, le 19 juin prochain, on remercie, en fin de compte, la sélection nationale de football d’avoir raté la phase finale de la Coupe du monde qui débute ce soir en Afrique du sud.

Les Suédois qui n’aiment pas trop la pagaille et préfèrent la bonne grosse organisation auraient pu péter les plombs ! Imaginez qu’il y ait plus de supporters nordiques dans le township de Soweto que dans les rues de Gamla Stan à regarder passer le cortège royal. Imaginez que Daniel, grand sportif devant l’Éternel, ait préféré, à l’heure de rentrer à l’église, regarder un match sur les écrans géants installés dans les salles de gym qu’il possède dans la capitale, ou bien encore que le roi qui aime bien assister aux grands événements sportifs ait voulu faire un tour en Afrique du sud…

Bref, ça pouvait pas être pas possible. C’aurait été la chienlit ! « Lugn, lugn…cool-lugnt » !!!
Donc chaque chose en son temps ! Les phases finales, la Suède s’y est qualifiée les cinq fois précédentes et c’est déjà un challenge pour une petite nation de foot… Et il y en aura d’autres !

Le mariage royal, c’est le mariage du siècle, très attendu par une majorité des sujets du royaume, et puis celui de Victoria, la princesse héritière, ce sera unique, on l’espère, même si l’on vit dans un monde de ruptures, séparations, tromperies… Alors l’événement fait la une depuis un bon bout de temps, le plus important de la génération 2010, et en plus c’est un événement positif, bon pour le moral, le tourisme, la crise…

Donc on suit à fond le mariage dans les rues, à la TV avec des tas d’invités internationaux et entre deux fêtes, deux cérémonies officielles, deux cortèges princiers, on pourra toujours supporter les voisins du sud, le Danemark, qui lui, faute de mariage, s’est qualifié et comme pour l’Eurovision bénéficiera de soutiens et votes affectifs, d’alliances subjectives…

On pourrait aussi soutenir les deux seuls suédois participant à ce Mondial : Lars Lagerbäck, l’ex-sélectionneur national qui coachera, pour l’occasion et une belle pige, le Nigeria, ou bien encore l’éternel mercenaire Sven-Göran Eriksson –dit Svennis- qui s’est, cette fois-ci, bien vendu à la Côte d’Ivoire…
Et qui sait, on verra peut-être bien Martin Hansson arbitrer un beau match,  s’il a la chance de faire oublier sa bévue sur la main d’Henry (oui, c’était lui l’arbitre de ce fameux dernier match de qualification de l’équipe de France).

Bon, on pourra toujours supporter le Brésil parce que ce sont les plus forts et que la Suède a gardé une relation particulière avec les Sud-Américains depuis une fameuse finale de Coupe du monde, un beau jour de juin 1958, au stade national (ça ne s’est plus jamais reproduit) et ici, si on a un peu plus de 50 ans, on se souviendra toujours des grands débuts d’un gosse de 17 ans, Edson Arantes do Nascimento, dit Pelé, pour sa première Coupe du Monde…

On applaudira à l’Angleterre peut-être pour un style de jeu que l’on admire toujours ici en terre nordique ; l’Allemagne pour son football de résultats, rigoureux, efficace et pragmatique, (on aime bien ces adjectifs en Suède) ; l’Italie parce que ce sont les champions !!!
Donc avec cette play-list, les Suédois ont toutes les chances d’arriver en finale… des supporteurs. Non ? Et ils n’auront pas manqué leur mariage et ils seront restés « cool-lugnt, kolugnt » tout ce mois de juin !

La France ? Pas vraiment ! Et sur ce point, les Suédois pratiquent le politiquement correct. On fait comme tout le monde. On ne croit pas à la France de Domenech.

Alors nous, parce que les Bleus et Jaunes seront dehors pour fêter leurs Trois couronnes, nous serons devant nos postes pour crier « Allez/sortez les Bleus » !