Le mouvement écologiste français ne manque pas de complexité et ses dissensions ont souvent précipité ses échecs électoraux. A moins de deux ans des prochaines présidentielles, les noms des possibles futurs candidats commencent à se multiplier et alimentent la chronique. Celui d’Eva Joly, ancienne juge d’instruction et députée européenne, connaît depuis quelques semaines un intérêt croissant. Les derniers sondages la créditent de 12% d’intentions de vote au premier tour. Interrogé sur la question par le quotidien Aftenposten, elle se déclare prête à relever le défi si un mouvement significatif se dégage en ce sens. « Il existe un grand désir de changement en France » souligne-t-elle.
A 67 ans, Madame Joly, native d’Oslo, est entrée dans la case verte de l’échiquier politique français lors des dernières élections européennes (en 2009). Elle avait alors rejoint les listes Europe Écologie conduite par Daniel Cohn-Bendit et issues d’un mouvement unioniste réunissant les Verts (le principal parti environnementaliste) et d’autres formations de la même couleur politique. Cette coalition largement ouverte à la société civile avait permis aux écologistes de dépasser les 16%, un résultat historique.
Certains analystes avaient alors souligné l’apport positif de personnalités comme Madame Joly. La semaine dernière son éventuelle candidature à la présidentielle de 2012 avait suscité quelques frictions entre le numéro deux des Verts (favorable à une candidature de la secrétaire nationale de son parti, Cécile Duflot) et Daniel Cohn-Bendit.
C’etait deja la seule norvégienne juge d’instruction, puis député européenne, enfin peut-être candidate en 2012… et elle pourrait faire pencher la balance… avec ses 8/10%. Et on dira qu’en France, on ne s’emploie pas à la diversité culturelle, au rôle des minorités et à la parité…
Toujours en 2005, l’ex-magistrate du pôle financier de Paris tombe carrément de son piédestal lorsque le magazine à scandales Se og hordénonce son train de vie à la Une. Il révèle notamment une information qui la ridiculise. En 2004, la « conseillère spéciale » avait organisé un déjeuner de travail avec une quinzaine de collaborateurs. Aux 10 000 couronnes (1 230 euros) de l’addition, elle avait royalement ajouté un pourboire de 2 000 couronnes (245 euros). Et réglé le tout avec la carte de crédit du ministère. Quand ils découvrent la facture, les comptables du ministère de la Justice la bloquent en raison du montant du pourboire, extravagant au regard des us et coutumes locales. A Eva Joly de trouver une solution. Au lieu de rembourser la somme sur ses propres deniers, elle entreprend des démarches écrites auprès du restaurant pour récupérer les 245 euros. Sans se soucier du manque à gagner qui en découlerait pour les serveurs. Le gérant de l’établissement refuse net. Avec cet argument en béton : donner, c’est donner ; reprendre… Auprès de son employeur, le ministère de la Justice, Eva Joly se justifie par écrit : « Lorsqu’on m’a présenté l’addition, j’ai laissé un pourboire comparable à ce qu’on donne à Paris ou à New York. » Ce microscandale prend toute sa saveur lorsque les lecteurs apprennent le montant du salaire de base perçu par Eva Joly : environ 10 000 euros mensuels.