Vive la Suède, la revue presse-citron de JPP

D’humeur empoisonnée…

Dès lors qu’il s’agit de dénoncer des malversations commises par des entreprises ou la dangerosité éventuelle de certains produits d’origine étrangère, les Suédois ne sont jamais les derniers à se manifester. Le « faites ce que je dis, pas ce que je fais », s’applique plus souvent qu’à leur tour. Et pourtant, la Suède vient de demander une dérogation à l’Union européenne pour poursuivre la vente de poissons gras (hareng et saumon notamment) de la Baltique dont la concentration en dioxines et PCB dépasse les normes admissibles. On sait que l’ingestion de ces poissons est plus qu’hasardeuse, pour les femmes enceintes notamment et, à ce titre, fortement déconseillée par l’agence suédoise de sécurité sanitaire des aliments, le centre européen de l’OMS, l’Organisation Mondiale de la Santé et le SCAN, le comité scientifique européen de l’alimentation animale. Pour sauver quelque 430 pêcheurs et une vingtaine d’usines de transformation du hareng, le ministre de l’agriculture n’hésite pas à jouer la carte de l’emploi contre la toxicité. Ça s’appelle comment de jouer avec la santé des gens ? De l’inconscience. Heureusement que le surströmming est un produit inexportable (hareng fermenté en conserve) ! La Suède n’est pas la seule à vouloir déroger aux recommandations de l’Union européenne, la Finlande aussi en a l’intention. Pas frais mon poison ? ! Bon appétit !

D’humeur hypocrite…

S’il faut en croire les statistiques, l’attitude des Suédois vis-à-vis des étrangers est de plus en plus positive. Au moment où dans d’autres statistiques, le parti des Démocrates de Suède (droite de la droite) est quasiment en passe de franchir la barre des 4 % pour entrer au Parlement, on se demande à qui se fier ? Ils étaient 52 % en 1993 à estimer qu’il y avait trop d’étrangers en Suède, ils ne seraient plus que 36 % aujourd’hui. Et combien s’abstienne de répondre ? Propagande ou effet réel de la non stigmatisation de l’immigration ?

D’humeur taraudée…

Pas suédoise ma fraise ? Prouve-le ! Le ministère de l’Agriculture a décidé de prendre le taureau par les cornes pour que cessent les ignobles contrefaçons concernant les fraises « suédoises ». Pour faire simple, sont vendues en Suède des fraises « étrangères » sous l’appellation, suédoises. On se paye la fraise de qui ? Pour repérer les faussaires, les fins limiers du ministère ont demandé à un laboratoire allemand de vérifier l’authenticité de la provenance de fraises vendues sur le marché suédois. Des échantillons de fruits soupçonnés de ne pas provenir du sol de la mère patrie sont ainsi expédiés en Allemagne, pour analyse. Ils ont vraiment du fric à foutre en l’air ! Ça justifie sans doute les prix impayables imposés ! « Les fraises suédoises sont plus sucrées que les autres », fait valoir un des enquêteurs. Encore un qui n’a jamais goûté celles de Bretagne !

D’humeur monarco-républicaine…

Le mariage de Victoria et Daniel a eu un double effet. Les républicains sortent renforcés de l’événement, tout comme les monarchistes d’ailleurs. Polarisation. L’attachement à la monarchie d’opérette a subi un revers (il y a 15 ans, 1 Suédois sur 7 soutenait mordicus la monarchie, ils ne sont plus actuellement qu’à peine 1 sur 2), mais reprendrait du poil de la bête. Le Vaudeville des épousailles royales a remis momentanément en lumière les Républicains qui ont réussi à faire passer leur message sur le caractère antidémocratique de l’héritage de la charge de chef de l’État en Suède et donc de la nécessité d’un président élu démocratiquement. À signaler pour ceux que ça intéresse que son altesse royale le prince Daniel est devenu un Bernadotte. Sur son passeport, son patronyme est désormais Westling-Bernadotte. Intéressant aussi de savoir qu’une certaine presse suédoise qui se veut de référence s’auto flagelle pour s’être littéralement couchée face à l’événement du mariage et de se demander si le souverain en place est réellement un élément indispensable des relations publiques suédoises comme le braillent les inconditionnels de la monarchie. Critiques dont le fondement provient probablement du discours du roi lors du banquet de mariage qui, contrairement à celui du père du marié, manquait de chaleur et d’inspiration. Charles XVI Gustave n’est pas un tribun, il lit ses discours et, malheureusement pour lui, il est dyslexique. Dans le genre, il y a certainement plus communiquant !

D’humeur d’égérie…

Les femmes homosexuelles occupent plus souvent des postes de responsabilité que leurs consoeurs hétérosexuelles. C’est ce qui ressort d’une enquête menée par l’université Linné de Växjö. En comparant des couples de même sexe pacsés (2 000) avec des couples hétéros (1 million) les enquêteurs se sont aperçus de ce phénomène. Pour les hommes homosexuels, il en va totalement différemment. Ils ont nettement moins de chance de s’imposer comme chef. Le fait d’être lesbienne ne serait pas vécu comme une menace, contrairement à celle que les gays mâles représentent. L’expression, porter la culotte vient bien de quelque part !

D’humeur fiduciaire…

Les Suédois respirent et jubilent, ils ne paient pas le plus d’impôts en Europe ! La palme revient aux Danois, qui avec un taux d’imposition de 48,2 % surclassent les Suédois qui ne paient QUE 47,1 % ! À titre indicatif, la moyenne européenne est légèrement en deçà de 40 %. Qu’en dit Mona Salhin, chef de file des sociaux démocrates qui fait actuellement campagne et qui déclarait il y a quelques années qu’elle « adorait » payer des impôts ? À n’en point douter, elle va tout faire pour retrouver la position de leader, c’est une des constantes du modèle.

2 reflexions sur “Vive la Suède, la revue presse-citron de JPP

  1. Laurent

    Une inversion malheureuse je pense :

    « (il y a 15 ans, 1 Suédois sur 7 soutenait mordicus la monarchie, ils ne sont plus actuellement qu’à peine 1 sur 2) »

  2. jpp

    Exact, j’ai glissé sur le clavier. Après la règle à calcul et la calculette, le retour au calcul mental s’impose.