Chemin de Fer : nouvelle liaison Helsinki – Saint-Pétersbourg

Finlande et Russie, deux voisins aux relations souvent houleuses, parfois problématiques mais qui, au final, ne peuvent pas se permettre de vivre l’un sans l’autre. Si les relations entre les deux puissances furent pour le moins difficiles durant les longues décades de la guerre froide, elles suivent maintenant le chemin de la normalisation et les instances de coopération entre Helsinki et Moscou n’ont cessé de se multiplier ces dernières années. Le dernier exemple en date, le Train à Grande Vitesse “Allegro” qui, depuis le 12 décembre connecte la capitale finlandaise à Saint-Pétersbourg.

Inauguré le 12 décembre dernier, le bien nommé “Allegro” attira une attention toute particulière des médias russes et finlandais. Il faut dire que le nouveau train, d’une capacité de plus de 300 personnes contenait à son bord ni plus ni moins que Tarja Halonen, présidente du « pays des Mille Lacs » et Vladimir Poutine, Premier ministre russe. Embarquant à Helsinki, la présidente Finlandaise rencontra M. Poutine à ville frontière de Vyborg où ce dernier embarqua à son tour. Ils passèrent le reste du voyage à discuter politique et à envisager de nouveaux moyens de renforcer leur coopération.

Le train, construit par la multinationale Alstom fut en revanche si rapide que d’après le Premier ministre, les deux chefs d’Etat n’eurent même pas assez de temps pour parler. Il faut dire que ce tout nouveau bolide est diablement rapide ; avec des pointes à 220 kilomètres à l’heure, il relie Helsinki et Saint-Pétersbourg (443 kilomètres) en à peine plus de 3 heures, contre 6 auparavant. Dans son discours inaugural, la présidente finlandaise en profita même pour rappeler que la première connexion reliant les deux villes fut effectuée en 1870 et prit pas moins de 14 heures.

Malgré une telle célérité ferroviaire, il semblerait que les discussions entre les deux hommes d’Etat furent fructueuses à en juger par leurs déclarations post-événementielles. Poutine notamment, relia l’événement avec l’organisation de la Coupe du monde de football 2018 dont l’organisation fut laissée au soin de la fédération de Russie. Le Premier ministre déclara, en effet, prévoir un programme de construction de lignes à grande vitesse dans le but de connecter les 13 villes hôtes de l’événement. Au jour d’aujourd’hui et en comptant cette toute nouvelle ligne russo-finlandaise, il n’existe que deux lignes de trains à grande vitesse. La seconde connectant Saint-Pétersbourg à Moscou.

Du côté de la coopération entre les deux pays, la question des visas fut également discutée. Alors qu’il faut actuellement présenter un visa pour pouvoir passer la frontière par voie ferroviaire, les contrôles qui en résultent ralentissent considérablement la connexion. Par voie maritime en revanche, un système de “passe de 72 heures” sans visas est à l’essai depuis quelques temps et montre des résultats encourageants. Mme Halonen, en accord avec M. Poutine et le patron de la compagnie des chemins de fer russes, Vladimir Yakunin, devrait soumettre au gouvernement finlandais un projet visant à étendre cette formule aux passagers russes et finlandais voyageant par train.

Que cette proposition soit acceptée ou pas, il est déjà bien plus facile de se rendre à Saint-Pétersbourg depuis Helsinki et vice-versa.

Article : Lyonel Perabo