Chasse au loup : le désaccord de l’Union Européenne

Ce fut l’un des gros titres des dernières semaines en Suède : la nouvelle saison de la chasse au loup allait permettre à des chasseurs plus qu’enthousiastes d’avoir la chance de pouvoir abattre 20 loups parmi la population actuelle de quelque 200 animaux. Cette chasse a bien évidement fait l’objet de controverses. Alors que les officiels suédois assurent que tout ira pour le mieux pour nos amis canidés, certains responsables de l’UE envisagent de punir financièrement la Suède…

Petit récapitulatif : le loup gris (Ou Canis Lupus) est un prédateur qui était autrefois à placer dans les sommets de la chaine alimentaire. Présent dans les latitudes au nord de l’équateur il commença à être chassé par l’homme il y a quelques 12000 années de cela. Au jour d’aujourd’hui, bien que n’étant pas menacé d’extinction, la population de loups en Europe est minimale. En Europe du Nord, le loup parvint à survivre en Finlande et en Russie. En Suède, on croyait l’animal éteint depuis les années 60 mais une poignée d’individus (probablement d’origine russe) furent découverts dans les années 80. Leur nombre n’a depuis cessé de croître, certaines meutes se domiciliant même temporairement en Norvège. Avec environ 200 bestiaux, il aurait été étonnant que quelques voix ne s’élèvent pas pour demander une réduction de leur effectif.

Cela nous amène donc à 2010 et 2011 avec la permission administrative de l’État suédois pour abattre quelques loups (27 la première année et 20 la seconde). Heureux furent les chasseurs et les éleveurs. Critiques furent les avocats de la conservation comme les écologistes. Rien de nouveau !
D’un point de vue technique, la raison invoquée par le ministère de l’Environnement pour procéder à cette chasse est le fait que la population de loups serait menacée par la consanguinité. La plupart des 200 loups actuels sont en effet descendants de seulement 3 individus. Cet argument fut en revanche fortement critiqué par la commission environnementale européenne. Le porte parole de l’institution, Mr Hennon résume ainsi sa pensée : « Les loups sont ils abattus du fait de leur gènes ou parce qu’ils sont les premiers que vous apercevez ? Ce n’est pas particulièrement scientifique ».
Un autre argument, qui, cette fois-ci peut difficilement être taxé d’illogique a été avancé par le ministre de l’Environnement ; en accordant aujourd’hui une diminution du nombre de loups, chasseurs et éleveurs seront demain moins virulemment opposés à la réintroduction de nouveaux individus.

Le gouvernement suédois a en effet prévu afin de luter contre la consanguinité de ses loups, de littéralement introduire du sang neuf dans la population. Certains plans prévoient ainsi la capture et la réintroduction de loups finlandais ou russes dans la nature suédoise d’ici 2014. Si elle est correctement menée, cette opération pourrait bien permettre à la population de loups de devenir plus vigoureuse et de limiter les cas de malformations génétiques.

Mais cette opération reste, pour le moment, le cadet des soucis pour les dirigeants du royaume. Au delà de la simple contestation populaire qu’a engendré la chasse (plus de 15000 signataires pour une pétition s’opposant à toute battue), la Suède vient en effet d’être ciblée par la Commission européenne. Faisant suite à plusieurs avertissements, le pays a désormais été formellement reporté comme violant les lois environnementales de l’union. Concrètement parlant, la Suède, pour avoir autoriser la chasse d’un animal protégé, va devoir répondre officiellement de ses actes et tenter de convaincre la commission qu’elle était dans son plein droit. Si elle n’y parvient pas, l’État devra probablement payer une sympathique amende pour avoir enfreint la régulation européenne.

Espérons que cette bien confuse affaire puisse s’achever dans de bonnes conditions et que personne, les bureaucrates de Bruxelles ainsi que les officiels suédois ne perdent de vue que, dans cette histoire, l’objectif numéro 1 reste la providence de notre ami Ysengrin.