Les conducteurs de bus de Helsinki victimes d’un nombre croissant d’agressions

Environ une fois toutes les deux semaines, les conducteurs de Helsingin Bussiliikenne, la plus grande société de bus municipaux autour de Helsinki et de sa région, subissent une agression par un passager. L’année dernière, 27 chauffeurs ont été agressés, un nombre qui a triplé depuis 2008.
Les agressions ne sont pas minimes : les passagers peuvent attaquer le chauffeur avec un couteau, un jet d’aérosol dans les yeux ou encore utiliser l’extincteur comme une arme, s’ils ne frappent pas tout simplement le conducteur au visage.
«Les blessures sont généralement graves ; il y a eu des os cassés, du sang dans les poumons, une perte temporaire de la vue, résultat de la mousse de l’extincteur, et de sérieux traumas» rapporte Mika Seppänen, directeur de la circulation à Helsingin Bussiliikenne.
«C’est parfois effrayant, surtout la nuit où les passagers sont peu nombreux, ou au terminus, souvent isolé» confie Janne Järvinen, conducteur du bus 363.
Quelques plans ont été élaborés afin d’installer des vitres de plastique autour du siège du conducteur, mais la protection de chauffeurs de bus demeure moins évidente que celle des conducteurs de tramway, dans la mesure où il faut assurer au chauffeur de bus une visibilité, surtout au niveau les rétroviseurs. Il est prévu que les nouveaux bus soient équipés de caméras de surveillance et d’une véritable cabine de protection pour les conducteurs.
Toutefois, les conducteurs restent en contact direct avec les passagers puisqu’ils doivent contrôler le bon déroulement de la validation des tickets, et parfois réveiller les passagers endormis.
Järvinen aimerait voir une brigade de sécurité patrouiller dans les bus, dans la mesure où il n’est pas toujours évident de reconnaitre un passager fauteur de trouble. «Ce serait plus facile d’avoir quelqu’un à nos côtés. Un bouton d’alarme relié au centre de contrôle éloigné n’assure pas vraiment une bonne sécurité».
Certains conducteurs ont pris personnellement l’initiative de suivre des cours d’autodéfense, et apprennent par exemple à se servir d’un gaz lacrymogène. Mais les risques demeurent: «si les agresseurs sont nombreux, le conducteur est facilement en position de faiblesse» explique Mika Seppänen « J’espère que dans cette situation, les autres passagers interviendront au secours du conducteur», avoue-t-il.
A bon entendeur…