Alors que l’attention de la communauté internationale s’est depuis peu porté sur les pays du Moyen-Orient et du Maghreb, les médias occidentaux ont suivi le pas et remplissent leurs colonnes d’articles et d’analyses géopolitiques à n’en plus pouvoir. En se focalisant sur la « Révolution arabe », les journaux occidentaux ont quelque peu laissé tombé leur précédente coqueluche, à savoir Julian Assange, ce qui, considérant l’énorme tintamarre que l’affaire a déclenché, n’est peut-être pas plus mal. En attendant de nouveaux éléments qui devraient arriver pas plus tard que le 24 de ce mois, Le Francofil’ vous propose de vous repencher à tête reposée sur cette trouble histoire.
Tout commence en août 2010, alors que, sous le feu des projecteurs, Julian Assange arrive en Suède pour participer à un séminaire sur le rôle des médias dans la guerre. C’est à cette occasion qu’Assange rencontre les deux femmes qui l’accuseront par la suite d’agression sexuelle ; « Madame A » et Madame W ». « Madame A » était alors le contact et l’hôte d’Assange en Suède, « Madame W », quant à elle, rencontra ce dernier lors dudit séminaire. Durant les jours suivants, les deux femmes auraient reporté avoir été les victimes de violences sexuelles de la part de l’Australien. Après s’être rencontré, les deux femmes (qui par ailleurs ne se connaissaient pas auparavant) décident de se rendre à la Police, initialement, uniquement pour chercher conseil. Ces dernières auraient en effet pris peur à l’idée qu’Assange ait été porteur du Sida et, parle biais de relations sexuelles non protégées les auraient infecté. Un policier présent dans le commissariat conseille néanmoins aux jeunes de femmes de porter plainte, ce qu’elles font.
Alors que le fondateur de Wikileaks effectue une demande officielle pour un permis de séjour suédois, un mandat d’arrêt est lancé contre lui, portant sur des faits de viol et d’agression sexuelle. Ce mandat est rapidement annulé, les charges pour viol n’étant pas jugées assez solides. L’accusation d’agression sexuelle reste, mais n’est pas considérée assez importante pour déboucher vers un mandat. Alors qu’Assange est questionné par la police suédoise à propos de ces dernières allégations, le cas pour viol est à nouveau ouvert par le directeur des poursuites judiciaires.
Dans les mois qui suivent, le fondateur de Wikileaks quittera la Suède et trouvera refuge au Royaume-Uni tandis que la Suède délivrera un mandat d’arrêt européen à son nom. Refusant d’être extradé, Assange devra pourtant se rendre à la police britannique qui, après l’avoir libéré sous caution, décide de tenir une audition pour statuer sur son cas. Nous sommes alors en décembre 2010. Deux mois plus tard, à la mi-février l’audition a enfin lieu. C’est l’occasion pour les deux parties de tenter de convaincre le jury de déporter ou non l’Australien expatrié vers la Suède.
S’en suit une véritable bataille médiatique où chacune des parties tente de pointer du doigt les soupçonnées erreurs et incohérences de son adversaire. Pour résumer grossièrement, le parti d’Assange, s’est défendu en soutenant que :
• La responsable des poursuites judiciaires, Marianne Ny n’aurait pas l’autorité suffisante pour lever un mandat d’arrêt européen.
• Que cette même madame Ny serait une ardente et biaisée féministe et ne respecterait pas la présomption d’innocence de Julian Assange.
• Que le mandat d’arrêt constitue un abus juridique du fait que la justice suédoise n’a pas encore manifesté son intention explicite de charger Assange et que la procédure n’a donc ainsi pas été suivie.
• Que ce même mandat est disproportionné du fait de la volonté d’Assange de contribuer à l’enquête via l’utilisation de moyens de télécommunication.
• Que les faits finalement reprochés ne sont pas considérés comme crimes selon la loi britannique.
• Que l’extradition d’Assange créerait le risque d’un déni de justice flagrant notamment à cause de la législation suédoise qui juge les cas de viol à huit clos.
• Qu’une fois sur le sol suédois, Assange pourrait être extradé à nouveau, cette fois vers les États-Unis où il risquerait la peine de mort pour son rôle dans l’affaire des 250.000 documents confidentiels révélés au public par Wikileaks.
• Qu’après que le ministre de la Justice suédois se soit exprimé sur l’affaire en prenant la défense du système judiciaire du royaume, la tenue d’un procès en terrain neutre semblerait compromise.
Après trois jours d’audition et l’intervention de plusieurs témoins venus apporter leurs commentaires sur le traitement de l’affaire et les aspects juridiques de l’extradition, les jurés se sont retirés pour délibérer. Depuis lors, les médias sont restés plutôt coi à ce sujet à l’exception de la potentielle extradition transatlantique du fondateur de Wikileaks.
Ainsi, si la plupart des commentateurs doués de raison ont admis que toute extradition d’Assange vers les États-Unis reste improbable, des câbles Wikileaks révélés par l’agence russe RT ont révélé que la Suède coopérerait avec Washigton en leur donnant accès aux données numériques passant sur leur territoire. Une révélation quelque peu gênante pour les tenants de la neutralité suédoise qui affirment leur totale indépendance vis-à-vis de l’Amérique.
Même si ce point ne risque pas d’influencer les jurés outre mesure, il est tout de même caractéristique de « l’Affaire Assange » où, depuis plusieurs semaines tout élément d’information, de l’état des prisons suédoises jusqu’au préservatif déchiré a déclenché son lot de polémique jusqu’au niveau de l’indigestion. Espérons que, quel que soit la décision des autorités britanniques, cette dernière permette d’apporter plus de réponses que de questions.
A propos de cette affaire de Julian Assange,je pense que c´est un peu comme le film de Louis Malle, » The Damage « ,oú une femme cherche un homme marié en le rendant fou,qu´il délaisse sa propre famille.
Avec tout ce qu´on a écrit,les femmes qui l´attaquent à présent,doivent se trouver idiote de l´inviter à les courtiser et ensuite de l´attaquer.A mon avis,J.Assange est un bouc,mais en aucun cas,je le considère comme un violeur,puisque les femmes étaient consentantes.
Si la Suède le veut à présent,alors que le procureur pouvait l´interroger en Grande Bretagne,c´est que aprés ce qu´il a dévoilé sur les USA,la Suède pourrait le remettre aux USA,tout comme Anna Lind l´a fait avec les 2 Egyptiens,sans en avoir dit mot au Riksdagen.