Nucléaire Iranien, les compagnies norvégiennes courtisées

Un article paru dans le quotidien Haaretz le 28 février dernier a révélé que des hommes d’affaires iraniens auraient activement recherché à se procurer des éléments de technologie nucléaire à travers plusieurs compagnies norvégiennes. Bien que leurs efforts auraient, semble-t-il, été infructueux, le risque court toujours de voir ce pays isolé se procurer des technologies au dangereux potentiel nucléaire.

L’article se base sur le rapport annuel de la Police d’État norvégienne (PST) sur les menaces à la sécurité nationale et a révélé, entre autres, que des hommes d’affaires iraniens auraient, en 2010 et à plusieurs reprises tenté de se procurer des pièces détachées pouvant être utilisées pour construire des missiles nucléaires.

Depuis l’adoption de la résolution 1929 du conseil de sécurité de l’ONU, l’Iran doit faire face à des sanctions renforcées ciblant notamment les opérations financières des entreprises jugées proches du régime islamique. Cette mesure fut adoptée partiellement en réponse à un manque de transparence supposée de l’Iran vis-à-vis de son programme nucléaire. Le pays a en effet ouvertement eu un programme nucléaire depuis l’époque du Shah d’Iran mais a été à plusieurs reprises suspecté d’utiliser son programme nucléaire civil comme une couverture pour la création d’armes de destruction massive.

Suivant la résolution 1929 il est désormais plus difficile aux firmes et hommes d’affaires iraniens d’accéder aux technologies dites « sensibles » pour citer l’article 9 de la déclaration 1929 :
« […] L’Iran ne devra entreprendre aucune activité liée aux missiles balistiques capables d’abriter des armes nucléaires […], les états devront prendre toutes les mesures nécessaires pour prévenir le transfert de technologies ou prêter une quelconque assistance à l’Iran liée à de telles activités. »

Connaissant les dirigeants de la théocratie iranienne, suspectée d’illégalement financer le Hezbollah libanais et le Hamas palestinien, il aurait fallu plus qu’une résolution de l’ONU pour les stopper dans leur recherche de technologie nucléaire.

Le rapport de la PST indique ainsi que, en ce qui concerne le non respect des règles sur la vente de technologie nucléaire, « la majorité des tentatives peuvent-être tracées vers l’Iran. Les acteurs iraniens ont la capacité, l’intention et sont extrêmement actifs concernant l’obtention secrète de technologie liée au développement d’un programme nucléaire. »
Toujours d’après le rapport, les Iraniens auraient focalisé leurs efforts sur l’obtention de technologies dites « duales » pouvant être utilisées aussi bien dans un programme nucléaire civil que dans sa contrepartie belliqueuse. Une autre technique utilisée par les hommes d’affaires serait de cibler dans un premier temps des technologies bénignes avant d’étendre leurs demandes vers des technologies plus sensibles.

Même si pour l’instant aucune fuite de technologie n’a été répertoriée, le rapport souligne le fait que cette campagne d’obtention de technologies sensibles devrait se poursuivre en 2011.

Ronny Lie, porte-parole de Kongsberg Defense, une compagnie nationalisée vendant de la technologie nucléaire a déclaré que l’entreprise avait été parmi celles ayant été approchées mais affirme que Kongsberg, au regard de la résolution 1929 n’a rien laissé filtré. Il exprime en revanche ses doutes quant à la portée effective des sanctions ; « Nous avons également vu comment de petites compagnies aux recettes en chute libre et avec des problèmes de liquidités peuvent devenir des cibles potentielles pour ces agents d’acquisition. De telles firmes se trouvent dans une position vulnérable et auront éventuellement de plus en plus de mal à dire non à des offres de contrat lucratives. »