Au printemps 2011, jamais la couche d’ozone n’a été aussi mince au dessus des pays nordiques

Depuis la station météorologique de Sodankylä est lâché régulièrement un ballon gonflé à l’hydrogène, montant dans le ciel à environ cinq mètres par seconde. Le ballon, qui porte un équipement capable de mesurer l’ozone à de très grandes altitudes atmosphériques, monte jusque dans la stratosphère. A 35 km d’altitude, il brûle, et l’équipement est renvoyé sur terre.

Les prises de mesure les plus importantes ont lieu entre 15 et 20 km, où une mince couche d’ozone devrait être présente à cette époque de l’année. «En 21 ans de prises de mesure, nous n’avons jamais vu un tel amincissement de la couche d’ozone. Cette couche-ci bat tous les records de minceur» explique le professeur Esko Kyrö. Rappelons que la couche d’ozone protège la vie sur terre en filtrant les rayons ultraviolets émanant du soleil, qui peuvent être dangereux. Ces derniers temps, l’indice UV au sud de la Finlande était au niveau 3, alors qu’à cette période de l’année il est habituellement de 1,5.
Le chercheur spécialiste Rigel Kivi a suivi avec attention le vol du ballon sonde sur un ordinateur de la salle de contrôle. Il pense que l’amincissement de la couche d’ozone risque d’affecter toute la région du Nord, jusqu’au Sud, à la latitude de Helsinki. La fine couche d’ozone a plané au dessus de la Finlande pendant au moins une semaine. Les prévisions météorologiques annoncent qu’elle se déplacera rapidement à l‘Est. En conséquence, des ballons sondes sont lancés chaque jour.
«Les enfants qui jouent sur la neige doivent bien protéger leurs yeux en portant des lunettes de soleil et mettre de l’écran total sur le visage, surtout s’ils font du ski. La réflexion du soleil sur la neige peut doubler l’indice UV», prévient Tapani Koskela, maître de recherches à l’Institut Météorologique Finlandais.
Les nuages fins ne bloquent pas complètement les rayons UV ; et au début du printemps, les rayons sur la peau ne se font pas sentir, à cause des basses températures extérieures. «En été, l’indice UV grimpe jusqu’à 5 ou 6, mais puisque nous ressentons les rayons de soleil, nous pensons à nous protéger contre leurs effets.» ajoute Koskela. L’Organisation Mondiale de la Santé recommande de se protéger contre le soleil si l’indice UV est supérieur à 3.
L’amincissement de la couche d’ozone est lié aux températures exceptionnellement froides de la partie Nord de la stratosphère. Lorsque la température descend au-dessous de -80°C, le froid fait s’accélérer l’effet des chlorofluocarbones, ou fréons, qui détruisent l’ozone. Dans des conditions extrêmes, ces composantes chlorofluocarbones exposent et deviennent du chlore, qui fait disparaître l’ozone. On estime que deux tiers de la couche d’ozone au-dessus des régions polaires ont été détruits à 20km d’altitude. D’après Markus Rex de l’Institut allemand Alfred Wegener : « la tête des ballons sondes des opérations de mesure menées dans plus de 30 stations météorologiques le confirme ». D’habitude, on mesure la couche d’ozone au-dessus de la Finlande au printemps à 420 unités Dobson, mais cette année 2011, elle se situe entre 250 et 270, ce qui signifie qu’elle protège entre 35 et 40% moins qu’avant, à cette même période de l’année.

Plus le printemps s’installe, plus les cyclones de l’hiver polaire se dissipent dans la stratosphère : l’air polaire, faible en ozone, se mélange avec l’air ambiant. Une grande insuffisance en ozone peut à certains égards se développer tout au long du printemps et de l’été. Les cyclones polaires ne sont pas toujours aussi froids : les gaz à effet de serre peuvent en partie réchauffer l’atmosphère, mais les couches supérieures de l’atmosphère restent froides. «Les récentes observations permettent d’avancer l’hypothèse selon laquelle les températures basses de l’hiver dans la stratosphère sont plus encore plus froides qu’avant. A long terme, la couche d’ozone risque de disparaître, et le changement climatique de s’accélérer.», conclut Kivi.

Une réflexion au sujet de “Au printemps 2011, jamais la couche d’ozone n’a été aussi mince au dessus des pays nordiques

  1. Michel Xolo94

    Rien qu’en voyant le titre de l’article, je me suis dit :
    Si réduction importante de la couche d’ozone au NORD, pendant le printemps de l’hémisphère NORD, les rayonnements d’ultra-violets ont dû être TRES importants !!
    Donc on a du avoir un réchauffement TRES fort ?!
    C’est pas bon du tout, ça !!!!!