Tandis que la Norvège se prépare à un retrait progressif de la campagne libyenne, celle-ci reste néanmoins préoccupée par la question militaire, en témoigne l’épineuse question des chasseurs F-35. Ceux-ci représentant le dernier cri en matière de technologie aérienne, le gouvernement assure que leur achat est indispensable. D’autres, envisageant le coût absurde de tels engins, restent plus sceptiques.
Au début du mois, quand l’achat de nouveaux chasseurs F-35 semblait être finalisé, l’opposition norvégienne commença à émettre des critiques sur le prix des avions ainsi que sur la modalité de leur livraison. Le gouvernement de coalition rouge-verte du premier ministre Jens Stoltenberg, qui dispose d’une majorité parlementaire assez limitée avait en effet besoin de l’aval du Storting (Parlement) pour autoriser l’achat des 4 premiers appareils.
Au total, 56 avions de chasse devraient être achetés tandis que l’immédiate commande de 4 d’entre eux est vue par les représentants du ministère de la Défense comme absolument nécessaire. La raison étant que si la production du F-35 Lockheed Martin est en place depuis 2006, la douzaine d’avions ainsi produits en sont encore au stade d’essai et la rapide acquisition de quatre d’entre eux permettrait de former les personnels compétents de manière optimale avant l’arrivée des nouveaux appareils.
L’opposition était dans un premier temps assez peu enthousiaste au regard de ce précoce achat, en partie du fait de l’incertitude annoncée concernant le coût exact des engins et la date de leur émission, le ministre de la Défense n’ayant pas à ce jour offert d’estimation réellement fiable de leur coûts.
À la décharge du ministère, la production du Lockheed Martin, un chasseur multi-rôle équipé des dernières avancées technologiques en matière de combat furtif aura souffert plusieurs délais et même le département américain de la défense (qui aura commandé 2443 de ces chasseurs) a été incapable de donner des chiffres définitifs concernant leur coût unitaire.
D’après le budget 2012 du département de la défense, le F-35A modèle de base, coûterait 122 millions de dollars pièce soit 85 millions d’euros. Ce chiffre pourrait en revanche augmenter comme ce fut déjà le cas par le passé. Le département de la défense américaine ayant en effet estimé que les avions, considérés à l’unité, pourraient voir leur prix varier entre 89 et 200 millions de dollars, sans compter le coût de la recherche, du développement et autres. Le ministère de la Défense norvégienne aura ainsi refusé de mettre un prix définitif sur les 4 chasseurs car ses experts savent très bien que le coût final de la transaction est quasi-impossible à déterminer. Le fait que la Norvège puisse également commander des modèles F-35C équipés de parachute de freinage dont le coût final est lui aussi peu clair rajoute également à la confusion
Au final, malgré le scepticisme de l’opposition, celle-ci aura finalement voté, le 15 Juin, l’achat des 4 chasseurs controversés. En revanche la question de l’achat des 52 autres avions de chasse reste ouverte et il n’est pas impossible qu’avec un coût total estimé être entre 52 et 72 milliards de couronnes (de 6,6 à 9 Milliards d’euros) cette question joue, comme ce fut le cas durant les dernières élections canadiennes, un rôle majeur dans les prochaines élections.