Deux mois après les terribles attaques sur Utøya et au siège du gouvernement, les Norvégiens ont été appelés aux urnes.
L’ensemble de la classe politique a incité les électeurs à une forte mobilisation afin de réaffirmer l’engagement du pays pour la démocratie, une valeur que Anders Behring Breivik a tenté d’ébranler en assassinant 77 personnes, essentiellement des jeunes, le 22 juillet dernier. « Jamais des élections municipales et régionales n’ont eu une signification aussi symbolique que cette année », écrivait le journal Aftenposten dans son éditorial de lundi, « l’important n’est pas pour qui vous votez mais que vous votiez tout court ».
Selon NTB, le taux de participation du lundi 12 septembre s’est élevé à 62,4%, contre 61,3% aux dernières élections locales en 2007. Autre indice d’une mobilisation accrue, 530 000 personnes ont eu recours au vote anticipé, soit 166 000 personnes de plus qu’en 2007.
Ce soir, les conservateurs et les travaillistes sont les grands vainqueurs de ces élections. Arbeiderpartiet (travailliste) a remporté 33% des voix, soit 2% de plus qu’en 2007. Høyre (conservateurs) enregistre également un bon score avec un total de 27,8% des voix, soit 9,4% de plus qu’aux dernières élections. A contrario, le Parti du Progrès (FrP), parti de la droite populiste, semble être l’un des perdants de ces élections. Le FrP n’a, en effet, remporté que 11,8% des voix à l’occasion d’un vote considéré comme un vote de sanction des idées d’extrême droite. Le Sosialistisk Venstreparti (SV ou socialisme antilibéral) marque également un score peu réjouissant avec seulement 4,3% des voix. Si l’extrême droite marque bien un recul (moins 6,9% par rapport à 2007), il n’en reste pas moins que le parti Høyre (droite) est considéré par les politologues comme ayant phagocyté une partie de l’électorat d’extrême droite.
Au sein du Parti Travailliste, dont le mouvement de jeunes a été pris comme cible par Anders Breivik ce 22 juillet, l’émotion était palpable. Jens Stoltenberg, le Premier Ministre, a remercié tous les membres du parti et les électeurs pour ces très bons résultats, tout en rendant hommage aux victimes d’Utøya. « Nous avons augmenté le soutien aux valeurs de la sociale-démocratie, et j’apprécie la confiance que les électeurs nous ont donné », a déclaré M. Stoltenberg à la chaîne TV2 après son discours. Le Premier Ministre a réaffirmé l’engagement qu’il avait pris quelques heures après les terribles événements de juillet : il avait promis « plus de démocratie, plus de transparence », un message aujourd’hui plébiscité par ses concitoyens.
Destiné à une cinglante défaite en début d’année, Arbeiderpartiet a bénéficié de la vague de sympathie apparue après le massacre ainsi que de la soudaine popularité du Premier Ministre norvégien dont les qualités d’orateur ont été appréciées. Cet élan de sympathie reste cependant impossible à quantifier.
Dernière mise à jour : le 13.09.2011, 2h00
Sources : NTB
NTB schéma et chiffres