Cette année, les cinq membres du comité norvégien qui sélectionne les lauréats du Prix Nobel de la Paix ont salué le courage de trois femmes, des femmes récompensées pour leur rôle dans l’instauration d’un climat de paix, de réconciliation et de démocratie. Le comité espère que le prix aidera à « mettre un terme à la répression dont les femmes sont toujours victimes dans de nombreux pays et à exprimer le potentiel que les femmes représentent pour la paix et la démocratie ».
Ellen Johnson Sirleaf, présidente du Libéria, Leymah Gbowee, responsable libérienne de l’organisation du mouvement pacifiste «Women of Liberia Mass Action for Peace » et Tawakkul Karman, activiste yéménite fondatrice du groupe « Femmes journalistes sans chaînes » recevront le Prix Nobel de la Paix le 10 décembre prochain, à Oslo.
Le comité souligne que Johnson Sirleaf est la première femme à avoir été élue présidente d’un Etat africain. Depuis son investiture en 2006, elle s’est attachée à instaurer la paix au Libéria. Sa compatriote Leymah Gbowee est récompensée pour son travail de mobilisation et d’organisation des femmes de toutes ethnies et de toutes religions pour mettre fin à la guerre civile et garantir la participation des femmes aux élections. Karman, journaliste et activiste yéménite, a joué un rôle de leader dans la lutte pour le respect du droit des femmes, pour l’instauration de la démocratie et de la paix dans son pays, bien avant les événements du « printemps arabe ».
Thorbjørn Jagland, chef du Comité Norvégien pour le Prix Nobel, insiste la situation fragile des femmes en temps de guerre et de conflit, à savoir qu’elles sont en général les premières victimes dans la mesure où viols et violence sont considérés comme des armes de guerre. Il précise que le comité a souhaité saluer le travail des femmes au développement de la démocratie et de la paix non seulement en Afrique mais aussi à travers le monde. En s’adressant notamment aux hommes des démocraties arabes en devenir, il soutient que « si les femmes ne sont pas prise en compte dans la démocratie, il n’y aura pas de démocratie », et il ajoute que « sans l’implication des femmes, la paix ne réussira pas ».
Thorbjørn Jagland explique que le comité n’a pas tenté d’améliorer la représentation des sexes en attribuant un prix quasi exclusivement remporté par des hommes à trois femmes. «Le prix doit être attribué en droite ligne avec la volonté d’Alfred Nobel et doit être attribué à ceux que le comité estime avoir fait le plus pour la paix dans le monde au cours de la dernière année », explique le Chef du Comité avant d’ajouter que cette année leur intérêt s’est porté sur les droits des femmes.
Jagland s’attend à ce que le prix soit de nouveau contesté, mais il précise qu’il le sera certainement moins que les deux années précédentes. En 2009, le Président américain Barack Obama avait reçu le prix pour ses efforts de désarmement et l’espoir qu’il représentait dans la création d’un monde pacifié. L’an dernier, le dissident chinois Lui Xiaobo avait reçu les honneurs du prix pour sa lutte pour le respect des droits de l’homme en Chine.
Sources : Nobels Fredspris, NRK