Alfred Nobel n’a habité qu’une dizaine d’années en Suède, le temps de fonder ses entreprises Kema puis Azko Nobel, spécialisées dans l’utilisation et la commercialisation de la nitroglycérine. Jamais en Norvège.
S’il est né à Stockholm (1833), il a très vite voyagé, étudié et pratiqué en Russie, Allemagne, USA, France, Paris, Angleterre, Italie, San Remo où il meurt le 10 décembre 1896 des suites d’un accident vasculaire cérébral. 

Mais mieux qu’un modèle, un exemple, un fait de société, une idéologie, Alfred Nobel aura réussi la gageure de mettre chaque année, la Suède et la Norvège, Stockholm et Oslo, au centre du monde, le jour de l’anniversaire de sa mort, le 10 décembre. Depuis plus d’un siècle. 

Et chaque année, lors d’une cérémonie très solennelle devant les cours royales suédoise et norvégienne et plus de dix mille invités, les Académies Nobel remettent leurs prix aux lauréats qui généralement se prêtent bien à la fête (sauf Jean-Paul Sartre qui a refusé son prix) et reconnaissent vivre  un beau moment de gloire éternelle. 

Alfred Nobel, lui, c’est la publication erronée par un journal français d’une nécrologie prématurée, condamnant son invention de la dynamite en 1888 qui le décide à laisser une meilleure image de lui au monde après sa mort et de léguer l’intégralité de sa fortune pour la création d’un Prix.

La nécrologie affirmait ainsi : « Le marchand de la mort est mort. Le Dr. Alfred Nobel, qui fit fortune en trouvant le moyen de tuer plus de personnes plus rapidement que jamais auparavant, est mort hier ».
Alors vous comprendrez qu’il fasse la tête et qu’il ait passé les dernières années de sa vie à changer son image plombée.  Et maintenant, depuis plus de cent ans qu’il pleuve, qu’il neige, qu’il vente, qu’il crise, dette ou pas dette, avec ou sans triple AAA, qu’on soit pour le nucléaire ou tout contre… chaque 10 décembre,  le monde entier a le bonjour d’Alfred, du Père Nobel et de ses Prix !

Ici vous trouverez les lauréats Nobel 2011 :  Peu d’Européens cette année, pas de Français. Le dernier fut JMG Le Clézio, Nobel de littérature en 2008. Cette année l’Académie suédoise a choisi le poète suédois Tomas Tranströmer, longtemps nominé.
Ici vous lirez un entretien avec son traducteur français : http://www.rue89.com/2011/10/07/transtroemer-nobel-de-litterature-un-monsieur-discret-225278
et ici  un entretien avec Renaud Ego, le post-facier de ses oeuvres complètes: http://bibliobs.nouvelobs.com/actualites/20111006.OBS1888/transtromer-est-un-poete-accessible-mais-pas-simpliste.html